Texte de la QUESTION :
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M. Jean Charroppin appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur les informations préoccupantes au regard des droits de l'homme qui proviennent de Cuba. En effet, malgré quelques signes d'assouplissement de la politique de répression constatés à la suite du voyage du Pape en 1998 et les efforts entrepris pour encourager les investissements extérieurs, essentiellement canadiens et européens, il semblerait que le régime castriste s'engage de nouveau sur la voie de la réduction des libertés dans l'île. Ainsi les récentes condamnations à plusieurs années de prison de dissidents, pour de simples écrits critiquant le système politique, témoignent de la nature réelle du régime en place. Il lui demande donc la position de la France, légitimement soucieuse du respect des libertés individuelles dans le monde, face à la dégradation de la situation à Cuba.
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Texte de la REPONSE :
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La France demeure très attentive à l'évolution de la situation à Cuba, et tout particulièrement à celle des droits de l'homme dans ce pays. La visite du pape à La Havane, en janvier 1998, avait été suivie de certaines mesures positives en matière de liberté religieuse et par la libération de 299 détenus cubains, dont une centaine de prisonniers d'opinion. Les évolutions récentes montrent cependant les limites d'une telle ouverture. Ainsi, quatre membres du groupe de travail de la dissidence intense, arrêtés depuis juillet 1997, ont-ils été condamnés, le 15 mars dernier, à des peines allant de trois ans et demi à cinq ans d'emprisonnement. Ils ont rejoint les quelque 350 détenus d'opinion actuellement incarcérés. Le Gouvernement français est régulièrement intervenu en leur faveur. Si la France se félicite de l'évolution positive de Cuba en matière d'exercice de la liberté religieuse, elle ne peut que regretter la persistance de l'intransigeance des autorités cubaines vis-à-vis de leurs opposants, ce qui empêche une véritable normalisation des relations entre Cuba et ses partenaires. Attaché au respect des droits de l'homme, notre pays suit avec attention la situation des prisonniers d'opinion et saisit toute occasion de dialogue avec les autorités cubaines pour leur faire part de ses réserves à l'égard de leur attitude en la matière. Avec ses partenaires de l'Union européenne, et conformément à la position commune adoptée par le Conseil européen le 2 décembre 1996, il soutient la transition démocratique par un dialogue nourri, constant et critique avec les autorités de La Havane.
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