Texte de la QUESTION :
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M. Henri Sicre demande à Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité quelles sont les raisons qui empêchent la diffusion de la campagne d'information sur la contraception qui était prévue depuis longtemps, qui a déjà été reportée à deux reprises, et qui est plus que jamais indispensable. Il considère qu'il est important d'être attentif à ne pas choquer ni provoquer inutilement les consciences philosophiques et religieuses de certains de nos concitoyennes et concitoyens, mais que cela n'est pas antinomique, et doit encore moins empêcher une campagne d'information cruciale, surtout lorsqu'on est attentif à la recrudescence des problèmes de santé et au nombre de grossesses non désirées chez les adolescentes, avec les traumatismes psychologiques qui s'ensuivent. Il lui demande donc si elle serait favorable à la diffusion rapide de cette campagne d'information sur la contraception.
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Texte de la REPONSE :
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La campagne nationale d'information sur la contraception n'a effectivement été lancée que le 12 janvier dernier, certes un peu en retard sur le calendrier prévu. Toutefois, la ministre de l'emploi et de la solidarité rappelle qu'il n'y avait pas eu une telle campagne spécifiquement centrée sur la contraception depuis 1982. Le Gouvernement a décidé d'y consacrer 20 MF et l'importance qu'il attache à ce sujet justifiait une préparation particulièrement attentive. La contraception est un droit fondamental. Cette campagne a pour objectif de réaffirmer ce droit et de souligner l'importance de la contraception en l'associant à des valeurs de choix de vie, de responsabilité et d'épanouissement personnel. Le principal message de la campagne est de présenter l'ensemble des moyens disponibles pour que chacune des femmes puisse disposer d'une contraception adaptée à ses choix à chaque période de sa vie. En effet, il persiste en France d'importantes inégalités d'information et d'accessibilité à la contraception. Aussi, la préparation de la campagne a fait l'objet d'une large concertation. Les relais locaux ont été mobilisés. Le service du droit des femmes a été chargé de recenser les actions projetées et de mobiliser les énergies. Une circulaire a été adressée aux préfets pour que les services déconcentrés de l'Etat fédèrent leurs actions, appuient le travail des associations et multiplient les initiatives pendant et après la campagne médiatique, campagne qui se déroulera sur toute l'année. La campagne se divise en deux parties : d'une part, la campagne « média » : trois spots TV, 2 spots radio, campagne d'information dans la presse et particulièrement dans les magazines pour les jeunes ; d'autre part, la campagne « terrain » sur toute l'année 2000 pour présenter les différents modes de contraception : diffusion du guide de poche sur la contraception (12 millions d'exemplaires), mise en place d'une plate-forme téléphonique qui répond aux questions courantes sur la contraception (numéro Indigo), 180 000 affichettes à destination des professionnels de santé (pharmaciens, médecins, infirmières scolaires, associations, protection maternelle infantile, services hospitaliers), sans oublier la mobilisation générale des acteurs de terrain. Le Gouvernement entend ainsi informer pleinement les femmes sur les moyens qui s'offrent à elles pour maîtriser leur fécondité.
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