FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 38100  de  M.   Poujade Robert ( Rassemblement pour la République - Côte-d'Or ) QE
Ministère interrogé :  santé et action sociale
Ministère attributaire :  santé et action sociale
Question publiée au JO le :  29/11/1999  page :  6800
Réponse publiée au JO le :  17/01/2000  page :  373
Rubrique :  enseignement supérieur
Tête d'analyse :  professions de santé
Analyse :  programmes. médecins. gynécologie médicale. maintien
Texte de la QUESTION : M. Robert Poujade appelle l'attention de Mme la secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur les inquiétudes exprimées par de très nombreuses femmes réunies dans un comité de défense de la gynécologie médicale relatives à la baisse continue du nombre des spécialistes en gynécologie médicale dans notre pays. Cette spécialité se distingue tout en étant complémentaire de la gynécologie-obstétrique, spécialité plus technique et plus interventionniste car davantage orientée vers les accouchements et la chirurgie. L'existence de la gynécologie médicale a permis depuis trente ans d'assurer une politique de prévention des cancers et des MST. En comparaison de nos voisins européens, chez lesquels cette spécialité n'existe pas (les femmes sont suivies par des médecins généralistes), le nombre des complications pathologiques nécessitant une intervention chirurgicale mutilante physiquement et psychologiquement demeure nettement inférieur en France. Par ailleurs, à cette baisse continue de spécialistes en gynécologie médicale, s'ajoute le développement de la pratique du médecin référent, qui empêche de consulter un gynécologue sans l'accord de son médecin et dont l'aboutissement laisse craindre une accélération de la disparition de la gynécologie médicale. Aussi, il lui demande quelles mesures elle entend prendre, afin d'assurer la pérennité de cette spécialité.
Texte de la REPONSE : Dès son arrivée au secrétariat d'Etat à la santé et à l'action sociale, la ministre a porté une attention particulière au dossier concernant la formation des gynécologues médicaux. Il n'est pas dans l'intention du Gouvernement de supprimer la pratique de la gynécologie médicale. Les femmes doivent pouvoir continuer à bénéficier de prestations de qualité accessibles et adaptées à leurs besoins, dispensées par des professionnels auxquels elles peuvent accorder toute leur confiance. S'agissant de l'enseignement de la gynécologie médicale, la secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale fait au groupe de travail mis en place par son prédécesseur la proposition d'un DES de gynécologie obstétrique et gynécologie médicale formé d'un tronc commun de trois ans, dont cinq semestres obligatoires en chirurgie et obstétrique, et deux options de deux ans chacune, l'une en gynécologie obstétrique, l'autre en gynécologie médicale. A l'issue de cette formation, un diplôme unique d'études spécialisées de gynécologie obstétrique et de gynécologie médicale sera délivré, portant la mention de l'option choisie. Le nombre global d'internes dans cette nouvelle filière individualisée au choix de l'internat sera progressivement augmenté pour aboutir à 200 internes formés par an en 2002. Le nombre des internes en gynécologie médicale sera accru en fonction du nombre d'étudiants qui choisiront cette option. Deux coordonnateurs seront désignés dans chacune des sept interrégions, l'un pour la gynécologie obstétrique et l'autre pour la gynécologie médicale. Un comité de suivi à l'initiative des ministères chargés de la santé et de l'éducation nationale sera créé afin de s'assurer de la mise en place effective de ce nouveau diplôme d'études spécialisées, de suivre la répartition des internes dans chacune des filières et d'alerter les pouvoirs publics en cas de déséquilibre évident. Ce projet a reçu l'approbation globale de l'ensemble des professionnels présents à la dernière réunion du groupe de travail qui a eu lieu le 25 novembre. La Société française de gynécologie médicale, la Fédération des collèges de gynécologie médicale et le Collège national des gynécologues et obstétriciens français viennent de confirmer leur accord écrit à ces propositions. La secrétaire d'Etat à la santé souhaite vivement que ce nouveau cursus d'études soit effectif dès septembre 2000 et un comité de suivi va être mis en place très rapidement dans cette optique. Cette décision marque l'engagement du Gouvernement à proposer aux femmes une véritable prise en compte de leurs besoins spécifiques en matière de santé, en garantissant aux gynécologues médicaux une formation de qualité, clairement identifiée.
RPR 11 REP_PUB Bourgogne O