Texte de la QUESTION :
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Mme Nicole Feidt expose à Mme la secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale qu'il apparaît, dans un certain nombre de cas, que la mort subite du nourrisson peut être confondue avec le syndrome de Münchhausen. Elle lui demande si, en France, des mesures pratiques sont prises pour distinguer les deux situations, si des statistiques ont été établies et si le corps médical, soit au niveau pratique, soit au niveau de la médecine légale, est habilité à mettre en oeuvre des mesures pour lutter contre ce syndrome, alors même que les mesures prises pour lutter contre la mort subite du nourrisson ont déjà donné des résultats significatifs.
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Texte de la REPONSE :
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L'amalgame suggéré récemment par certains médias entre la mort subite du nourrisson et le syndrome de Münchhausen par procuration ne repose sur aucune donnée scientifique. La mort subite du nourrisson (MSN), première cause de mortalité infantile, est le décès brutal d'un nourrisson considéré jusque-là comme parfaitement bien portant et présentant des signes considérés comme inquiétants. L'enquête étiologique constitue l'un des éléments principaux de la prise en charge de la MSN. Elle repose sur un interrogatoire à la reherche des antécédents personnels et familiaux du nourrisson et sur des éléments cliniques, para-cliniques et anatomo-pathologiques. Ces examens approfondis retrouvent une cause expliquant la mort dans un tiers des cas (dont seulement 1 à 2 % de cas de maltraitance). Dans un autre tiers, il existe une pathologie pouvant expliquer la mort, sans qu'elle en soit la cause certaine. Et dans le tiers restant, il n'y a aucune cause retrouvée à ce décès brutal. Le syndrome de Münchhausen par procuration, pathologie psychiatrique sévère où un parent rend son enfant gravement malade pour attirer indirectement l'attention du corps médical sur lui-même, est extrêmement rare mais connu des professionnels. Le succès des campagnes de prévention qui, grâce à l'application de simples conseils de puériculture, ont entraîné une régression de 70 % de la MSN depuis 1994 et le risque extrêmement faible de récidive de MSN dans une même fratrie sont autant d'arguments pour ne pas assimiler MSN et syndrome de Münchhausen par procuration. Une formation obligatoire, initiale et continue, de l'ensemble des personnels médicaux et paramédicaux, des travailleurs sociaux, des magistrats, enseignants, des personnel de la police nationale et de la gendarmerie est par ailleurs prévue à l'article 4 de la loi du 10 juillet 1989 relative à la prévention des mauvais traitements à l'égard des mineurs et à la protection de l'enfance. Cette formation est destinée à « leur permettre de répondre aux cas d'enfants maltraités et de prendre les mesures nécessaires de prévention et de protection qu'ils appellent ».
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