FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 41114  de  M.   Chossy Jean-François ( Union pour la démocratie française-Alliance - Loire ) QE
Ministère interrogé :  enseignement scolaire
Ministère attributaire :  éducation nationale
Question publiée au JO le :  07/02/2000  page :  801
Réponse publiée au JO le :  03/07/2000  page :  3963
Rubrique :  santé
Tête d'analyse :  dyslexie et dysphasie
Analyse :  lutte et prévention
Texte de la QUESTION : M. Jean-François Chossy attire l'attention de Mme la ministre déléguée chargée de l'enseignement scolaire sur l'état d'avancement des recherches du groupe de travail concernant les troubles neuro-développementaux des apprentissages du langage écrit (dyslexie, dysorthographie, dyscalculie,...) qui touchent environ 10 % des enfants scolarisés aujourd'hui en France, et induisent un échec scolaire grave et durable, sans compter les risques de marginalisation et d'exclusion. Des statistiques tendent à prouver que 50 à 60 % des illettrés seraient dyslexiques. Une avancée récente des connaissances scientifiques en la matière a permis de mieux cerner les problèmes liés à la dyslexie et préconise une prise en charge rapide des enfants dans le cadre d'une rééducation orthophonique. De même que le dépistage systématique de ces troubles doit être fait dès le passage à l'école maternelle. Il semble que la France ait pris, dans ce domaine, un retard considérable par rapport aux pays européens, notamment par la carence de structures spécialisées dans le dépistage et le traitement de ces troubles. Il souhaiterait connaître, d'une part, les conclusions du groupe de travail, ainsi que les mesures que le Gouvernement compte prendre en ce sens.
Texte de la REPONSE : La dyslexie est un trouble de l'apprentissage du langage écrit, mais elle commence bien souvent chez l'enfant par un trouble du langage parlé (dysphasie), c'est pourquoi ces deux manifestations des troubles du développement du langage sont indissociables. Les difficultés d'apprentissage de la lecture et de l'écriture des enfants dyslexiques sont souvent mal interprétées par le milieu scolaire qui par méconnaissance la plupart du temps de ce problème, attribue celles-ci à de la paresse, à un milieu familial et social défavorable, voire à des déficiences intellectuelles. Or, les véritables raisons doivent être recherchées ailleurs, notamment dans le fait que l'enfant dyslexique dont le handicap n'a pas été clairement indentifié et dépisté se voit, faute d'un enseignement adapté, difficilement rééduqué, ce qui amplifie d'autant plus ses difficultés. En l'état actuel des connaissancees, les spécialistes préconisent un dépistage précoce de la dyslexie dès le plus jeune âge de l'enfant, afin que la rééducation ait des chances de donner de bons résultats. Dans ce domaine, le ministère de l'éducation nationale a pris conscience de l'importance du problème. Le plan de relance pour la santé scolaire présenté le 11 mars 1998 entend améliorer le dépistage et le suivi des problèmes de santé que peuvent rencontrer les enfants scolarisés dès l'école maternelle. Le renforcement de la continuité du travail entre la protection maternelle et infantile (PMI) et la médecine scolaire, qui figure parmi l'une des vingt mesures de ce plan, a pour objectif d'assurer le suivi spécifique des enfants dont l'état de santé est déficient et qui ont été repérés grâce aux bilans systématiques réalisés soit par la PMI pour les élèves de trois et quatre ans, soit par le service de promotion de la santé en faveur des élèves du ministère de l'éducation nationale pour les élèves de six ans. Les enfants ainsi dépistés doivent être orientés vers une prise en charge spécialisée. Dans cet esprit, une étude de faisabilité est menée au sein du ministère de l'éducation nationale en vue d'étendre à l'ensemble des académies l'expérience mise en oeuvre par les personnels de santé de l'académie de Grenoble depuis la rentrée scolaire 1998. Cetté étude a notamment pour objectif de renforcer les dépistages afin de mieux détecter les troubles de l'apprentissage du langage et en particulier ceux de la lecture à partir d'une évaluation des compétences neuro-sensorielles de l'élève. Enfin, il convient de rappeler que le ministre de l'éducation nationale a confié au mois de septembre 1999 une mission a M. Jean-Charles Ringard, inspecteur d'académie, afin que celui-ci anime un groupe de travail sur les dyslexies, les dysphasies et les troubles de l'apprentissage. Ce groupe de travail, consitué de personnalités d'horizons divers vient de remettre son rapport au ministre de l'éducation nationale qui le rendra public très prochainement. L'ensemble des recommandations et des propositions de ce rapport qui vise à la prise en charge des troubles du langage oral et écrit afin d'améliorer la scolarisation des jeunes élèves atteints de troubles de l'apprentissage, devrait permettre au ministère de l'éducation nationale de mieux définir sa polique en la matière.
UDF 11 REP_PUB Rhône-Alpes O