FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 43715  de  M.   Dominati Laurent ( Démocratie libérale et indépendants - Paris ) QE
Ministère interrogé :  éducation nationale, recherche et technologie
Ministère attributaire :  éducation nationale
Question publiée au JO le :  20/03/2000  page :  1727
Réponse publiée au JO le :  11/12/2000  page :  7004
Rubrique :  enseignement secondaire
Tête d'analyse :  baccalauréat
Analyse :  réforme
Texte de la QUESTION : De nombreux enseignants, chercheurs, écrivains, artistes de toutes sensibilités et de diverses origines, s'exprimant soit à titre syndical, soit en leur nom personnel, ont très récemment rendu publique, par voie de presse, leur très vive opposition aux projets visant à modifier, en profondeur, le contenu de l'enseignement des lettres et des mathématiques dans les lycées et collèges. Ces protestations concernent, d'une part, les restrictions introduites dans l'ouverture de classes de langues anciennes, latin et grec, la dévalorisation de l'étude de la littérature au collège, la suppression de la dissertation au baccalauréat de français en 2002 et, d'autre part, la disqualification de l'enseignement des mathématiques tout au long du cursus du second degré, au motif qu'il y aurait désormais des machines pour faire les calculs et construire les courbes. Les protestataires font valoir que ces mesures débouchent inévitablement sur une régression culturelle grave, une perte de repères pour les élèves et, surtout, une rupture de l'égalité des chances au détriment des plus démunis avec, comme corollaire, l'acceptation d'une forme de supériorité sociale des enfants qui auront la possibilité de recevoir une formation complémentaire dans leur famille. Devant les remous provoqués par un ensemble de dispositions dont on peut regretter qu'elles aient été préparées sans véritable concertation, M. Laurent Dominati demande à M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie si les concepteurs de ces réformes en ont convenablement apprécié toutes les conséquences et si, l'ayant fait, ils peuvent garantir qu'à moyen terme, et contrairement à l'avis de professionnels et de personnalités hautement qualifiés, un tel bouleversement ne portera pas atteinte à la mission républicaine de l'école et n'entraînera pas une dégradation irréversible de la qualité de l'enseignement public en France avec la généralisation d'une culture au rabais.
Texte de la REPONSE : Dans sa conférence de presse du 27 avril 2000, le ministre de l'éducation nationale a défini les grandes orientations de la réforme des lycées : préserver la diversité des savoirs en favorisant l'égale dignité des filières qui les incarnent ; pour ce faire, des aménagements ont été apportés aux différentes séries et classes. En classe de seconde, les disciplines fondamentales ont été renforcées, notamment le français et les mathématiques. En série L, la dominante littéraire et linguistique a été mieux mise en valeur grâce à l'introduction d'un enseignement obligatoire de littérature, à l'augmentation de l'horaire de langue vivante 1 et à la consolidation de la place des langues anciennes ; en série ES, les sciences économiques et sociales ont été consolidées tandis qu'en série S, la langue vivante 2 fait désormais partie des enseignements obligatoires en tant qu'élément essentiel d'une culture adaptée à notre temps. Favoriser la mise en place des dispositifs d'innovation pédagogique, centrés plus étroitement sur les besoins des élèves : aide individualisée en classe de seconde, travaux personnels encadrés en classes de première et terminale. Ces derniers visent notamment à favoriser les capacités d'autonomie des élèves grâce à des réalisations à caractère pluridisciplinaire à partir de thèmes définis nationalement. Leur mise en place doit s'effectuer de manière souple au cours de l'année scolaire 2000-2001 de manière à ménager un temps de préparation indispensable à leur bon fonctionnement tant d'un point de vue pédagogique que matériel. Rénover les contenus d'enseignement en préservant les exigences intellectuelles indispensables à une formation de qualité. Les nouveaux programmes font naturellement appel à l'argumentation raisonnée des élèves qui s'exprime notamment par le biais de dissertations. Leur mise en oeuvre s'effectue par ailleurs de manière progressive afin de laisser aux enseignants le temps de les assimiler et de bénéficier d'actions de formation. La réforme s'applique à la rentrée 2000 en classes de première des séries générales. Les classes terminales seront concernées à partir de la rentrée 2001.
DL 11 REP_PUB Ile-de-France O