FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 44367  de  M.   Briane Jean ( Union pour la démocratie française-Alliance - Aveyron ) QE
Ministère interrogé :  PME, commerce et artisanat
Ministère attributaire :  PME, commerce et artisanat
Question publiée au JO le :  03/04/2000  page :  2095
Réponse publiée au JO le :  24/07/2000  page :  4416
Rubrique :  banques et établissements financiers
Tête d'analyse :  prêts
Analyse :  artisans. cautionnement par le conjoint. limitation
Texte de la QUESTION : M. Jean Briane attire l'attention de Mme la secrétaire d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à l'artisanat et à la consommation sur la situation des petites entreprises artisanales et commerciales à caractère familial qui sont confrontées à des difficultés au moment de la sollicitation de prêts bancaires. Il n'est pas rare, en particulier dans le secteur professionnel qui relève de la Confédération nationale de la pâtisserie, confiserie, chocolaterie et glacerie de France, de constater que les banques exigent de ces chefs d'entreprise une caution solidaire de leurs conjoints avant d'accorder des prêts, n'hésitant pas ensuite à mettre à exécution leur garantie à la moindre défaillance de l'emprunteur. Ainsi, des biens propres familiaux sont mis en péril, comme les structures familiales... Il lui demande les mesures qu'elle compte prendre pour revoir la réglementation sur l'octroi par les banques de prêts bancaires aux petites entreprises en nom personnel afin de mieux protéger, en cas de défaillance, les biens propres du conjoint du chef d'entreprise, au regard des banques et autres organismes financiers.
Texte de la REPONSE : Les prêts consentis aux entrepreneurs individuels sont le plus souvent assortis d'une demande de caution solidaire du conjoint lorsque le couple est marié sous le régime de la séparation de biens, ou d'une demande d'engagement du conjoint valant consentement du cautionnement de l'époux lorsque le couple est marié sous un régime de communauté. Les banques considèrent en effet que l'activité de crédit aux entreprises individuelles est particulièrement risquée. Toutefois, la situation des petites entreprises ayant le statut d'EURL, de SARL même de SA n'est pas foncièrement différente de ce point de vue. En effet, la dissociation des patrimoines personnel et professionnel que permet le recours à une société de capitaux est contournée par les banques qui demandent alors la caution du dirigeant ainsi que l'engagement du conjoint. Pour limiter l'impact de ces pratiques, l'accès des banquiers à la garantie publique gérée par SOFARIS a été conditionné à leur renonciation à l'hypothèque sur la résidence principale du dirigeant. De même, les banques doivent limiter à 50 % du montant du prêt la caution solidaire exigée de l'emprunteur. Toutefois, ces dispositions ne concernent bien entendu que les prêts pour lesquels la banque décide de recourir à la garantie de SOFARIS. Rien ne l'y contraint, la garantie offerte par SOFARIS n'ayant aucun caractère obligatoire. Face à cette situation, le Gouvernement souhaite que la protection du patrimoine personnel des entrepreneurs puisse être mieux assurée tout en préservant l'accès des petites entreprises aux crédits bancaires nécessaires à leur développement. C'est pourquoi, à la demande de la secrétaire d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à l'artisanat et à la consommation, des travaux techniques et juridiques ont été conduits par les services de l'Etat concernés et des discussions engagées avec les banques. L'objectif du Gouvernement est que ce travail puisse conduire prochainement à l'adoption négociée avec les établissements financiers de dispositifs protecteurs du patrimoine personnel des chefs de petites entreprises et de leur conjoint. Si tel n'était pas le cas le législateur serait conduit à être saisi d'une proposition de réglementation.
UDF 11 REP_PUB Midi-Pyrénées O