FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 44943  de  M.   Lengagne Guy ( Radical, Citoyen et Vert - Pas-de-Calais ) QE
Ministère interrogé :  éducation nationale
Ministère attributaire :  éducation nationale
Question publiée au JO le :  17/04/2000  page :  2384
Réponse publiée au JO le :  30/10/2000  page :  6236
Rubrique :  enseignement secondaire
Tête d'analyse :  élèves
Analyse :  égalité des chances
Texte de la QUESTION : M. Guy Lengagne appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale au sujet des inégalités scolaires. L'évaluation annuelle des 2 371 lycées de France a récemment montré la permanence de très fortes inégalités entre ces établissements. Ces différences s'expliquent moins aujourd'hui par les possibilités d'accès au lycée que par la différenciation entre lycées et, à l'intérieur de ceux-ci, par la différenciation entre filières. La massification de l'enseignement ne signifie pas forcément démocratisation. La stratégie des parents, le plus souvent les plus favorisés en matière informationnelle, économique et sociale, qui opèrent une sélection entre établissements en fonction de critères fondés sur les taux de réussite aux examens ou sur la nature même de l'établissement (lycées d'enseignement général, lycée polyvalent à dominante tertiaire ou industrielle), ainsi que les pratiques concurrentielles des établissements qui, par l'intermédiaire de filières d'excellence (classes préparatoires...), de création de plaquettes ou de journées portes ouvertes cherchent à attirer constamment les meilleurs élèves, au détriment des plus défavorisés, conduisent à discriminer les élèves selon leurs origines socio-économiques et à accroître le fossé entre lycées « ghettos » et lycées à pôle d'excellence. Si à peine 8 % des élèves des collèges publics ne se présentaient pas au lycée de leur district en 1984 et 1985, ils sont 25 % depuis 1996. La composition du public des lycées révèle un renforcement de l'homogénéisation des établissements alors que la promotion de l'égalité des chances et la lutte contre les discriminations de toutes sortes à l'école devraient entraîner son hétérogénéisation croissante. Il lui demande donc quelle est la position du Gouvernement à ce sujet.
Texte de la REPONSE : La démocratisation de l'enseignement reste une priorité de l'éducation nationale, qui a bien conscience que des familles opèrent une sélection entre les établissements scolaires en se fondant sur les taux de réussite au baccalauréat ou la présence de filières d'excellence. Aussi l'information apportée aux familles doit-elle être accessible à tous et objective afin de compenser des inégalités. Ce sont les raisons pour lesquelles la direction de la programmation et du développement, depuis plusieurs années, propose un autre classement des établissements reposant sur les taux de réussite au baccalauréat attendus et les taux de succès réels. La différence entre les deux taux permet d'apprécier la valeur ajoutée par l'établissement. Ces résultats sont maintenant diffusés par la grande presse et peuvent être utilisés et expliqués aux familles en recherche d'informations car ils permettent de prendre conscience de la qualité de la pédagogie pratiquée dans les établissements. Ces critères d'analyse, encore nouveaux, constituent progressivement un élément essentiel pour caractériser les établissements. En outre, l'implantation de sections attractives, comme les classes préparatoires aux grandes écoles dans des lycées des quartiers difficiles, peut modifier positivement l'image des établissements. Enfin, les recteurs ont pour objectif de mieux réguler les flux vers les lycées en offrant, au sein d'un district ou d'un bassin, une large palette d'options complémentaires qui réduit les risques de concurrence entre établissements et limite les demandes de dérogation. Ainsi, l'école a bien le souci de parvenir à offrir à tous les élèves les mêmes possibilités de réussite dans un cadre de mixité sociale.
RCV 11 REP_PUB Nord-Pas-de-Calais O