Texte de la REPONSE :
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La France et la zone euro ont enregistré un excédent des transactions courantes en 1999 représentatif d'un excès de l'épargne nationale sur l'investissement intérieur. Dans ce contexte, les sorties de capitaux observées en 1999, comme les années antérieures, se sont inscrites en contrepartie de cet excédent. Ces placements et investissements nets des résidents à l'étranger traduisent l'augmentation des avoirs étrangers des Français et des membres de la zone euro. Il paraît donc inopportun de parler de « fuite massive de capitaux » d'autant plus que la France enregistre de plus faibles sorties nettes de capitaux en 1999 qu'en 1998 (respectivement - 37 milliards d'euros et - 44 milliards d'euros). Il en est de même de la zone euro (respectivement - 64 milliards d'euros et - 70 milliards d'euros). Par ailleurs, durant les quatre premiers mois de l'année 2000, les investissements directs réalisés au sein de la zone euro à 219 milliards d'euros sont presque trois fois plus élevés qu'au cours de l'année 1999. Le dynamisme des placements et des investissements réalisés entre la France et l'étranger s'observe à la fois pour les entrées et les sorties de capitaux. Ainsi, les investissements directs étrangers en France augmentent de 39 % en lien avec les opérations Rhône Poulenc-Hoechst et Seita-Tabacalera, tandis que les acquisitions de titres français par les non-résidents croissent de 82 %, les investisseurs étrangers montrant un intérêt croissant pour les actions françaises, puisque leurs achats ont été multipliés par 2,2 en 1999. Pour sa part, la progression des flux d'investissements directs français à l'étranger, amorcée en 1998 et confirmée en 1999, correspond au développement des acquisitions de firmes étrangères par les entreprises françaises comme en témoignent les opérations : Rhône Poulenc-Hoechst, Total-Petrofina, Vivendi-US Filters et Renault-Nissan. Elle illustre la forte capacité d'investissement et la solidité financière des entreprises françaises ainsi que leur aptitude à jouer un rôle de premier plan dans la compétition internationale. Les pays de la zone euro ne sont pas les seuls concernés par la progression des sorties nettes d'investissements directs : le Royaume-Uni, pays dont la monnaie est forte et le dynamisme économique incontesté, redevient, en 1999, pour la première fois depuis 1988, le premier pays investisseur à l'étranger devant les Etats-Unis. Enfin. l'accélération des réformes structurelles dans la zone euro, comme les nouveaux modes de régulation de certains marchés, le développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication et la recomposition des secteurs industriels et bancaires, avec le rapprochement d'entreprises européennes, sont de nature à renforcer la confiance des investisseurs internationaux dans les perspectives économiques de la zone euro. Les réformes structurelles ainsi que l'accent mis sur les nouvelles technologies de l'information et de la communication devraient instituer un changement de contexte de bon augure pour un infléchissement à la hausse des investissements étrangers dans la zone euro.
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