FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 46746  de  M.   Lengagne Guy ( Radical, Citoyen et Vert - Pas-de-Calais ) QE
Ministère interrogé :  éducation nationale
Ministère attributaire :  éducation nationale
Question publiée au JO le :  22/05/2000  page :  3069
Réponse publiée au JO le :  19/03/2001  page :  1665
Rubrique :  enseignement secondaire
Tête d'analyse :  programmes
Analyse :  langues étrangères
Texte de la QUESTION : M. Guy Lengagne appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la situation de l'enseignement des langues vivantes. Si le nombre d'élèves qui apprennent deux langues vivantes est en constante augmentation depuis deux décennies, un examen attentif de la situation dans nos collèges et lycées montre en revanche une tout autre réalité. La situation de l'apprentissage des langues révèle tout d'abord une inégalité selon les filières : si la quasi-totalité des élèves apprennent désormais une première langue vivante au collège et au lycée, moins de 10 % des élèves de second cycle professionnel étudient une seconde langue. On observe ensuite, depuis la fin des années quatre-vingt, une régression de l'apprentissage d'une troisième langue vivante, de 17 % des élèves de seconde générale et technologique en 1989 à 10 % en 1997, en raison notamment de la multiplication des options qui, au lieu de complémentarité, ont constitué un substitut à la diversité linguistique. D'autre part, on constate un affaiblissement de la diversification tant au niveau des langues proposées dans les établissements qu'au niveau de la répartition des élèves entre ces langues. Aussi, 65 % des collèges ne proposent que trois langues (allemand, anglais et espagnol), 20 % l'italien, les autres langues étant extrêmement marginalisées (2 % des établissements). Près de 90 % des élèves choisissent l'anglais comme première langue vivante en 1998 et on constate une explosion des effectifs qui s'orientent vers l'espagnol comme deuxième langue vivante, de 40 % en 1980 à 65 % en 1998, cela au détriment de l'allemand et de l'italien dont l'évolution est en constante régression. Aussi, souhaiterait-il connaître les intentions du Gouvernement en matière de promotion de la diversité linguistique, menacée tout particulièrement par l'hégémonie actuelle de l'anglais.
Texte de la REPONSE : La maîtrise des langues vivantes constitue une préoccupation constante du ministre de l'éducation nationale qui est attaché, au travers des dispositions prises en faveur de leur enseignement, à en améliorer les conditions d'apprentissage et de diffusion. C'est ainsi qu'au collège l'apprentissage de la seconde langue vivante est obligatoire pour les élèves de quatrième depuis la rentrée de 1998. Pour les lycées, les aménagements à la réforme introduits par le ministre permettent de renforcer la position des langues vivantes. Dans les séries S et ES, la langue vivante 2 est désormais obligatoire, et la série L, dans laquelle l'horaire de la langue vivante 1 a été augmenté, constitue le pôle privilégié de développement des langues puisque les élèves ont la possibilité de choisir trois langues vivantes au titre des enseignements obligatoires ou de spécialité. Cette maîtrise, nécessaire pour les futurs citoyens d'une Europe riche de son plurilinguisme et de ses différentes cultures, est une priorité de la politique que le ministre entend mettre en oeuvre. L'amélioration des capacités langagières et des connaissances culturelles des élèves et des étudiants et l'introduction d'une plus grande diversification linguistique sont des options fortes du plan de développement des langues vivantes, de la maternelle à l'université, qu'il a annoncé. L'un des objectifs de ce plan est que, dans les cinq ans, tous les élèves de sixième apprennent deux langues vivantes, l'une commencée à l'école primaire et l'autre débutée au collège. La mise en place d'un enseignement précoce des langues vivantes dans l'enseignement élémentaire donnera une place plus importante qu'aujourd'hui aux langues euroépennes autres que l'anglais, ainsi qu'aux langues régionales et aux langues issues de l'immigration. L'apprentissage entrepris à l'école primaire reposera ainsi sur une offre plus diversifiée et s'inscrira obligatoirement dans une continuité garantie au collège puis au lycée. L'introduction d'une deuxième langue vivante dès la classe de sixième amènera les élèves à la maîtrise de deux langues vivantes à un niveau comparable à la fin de leur scolarité secondaire. Ce n'est plus une mais deux langues qui feront partie du bagage linguistique minimal de tous les élèves, et un certain nombre d'entre eux iront jusqu'à la maîtrise de trois langues. Dans cette perspective, un effort de sensibilisation sera fait auprès des familles pour montrer tout l'intérêt d'ouvrir l'éventail des langues vivantes et de ne plus limiter systématiquement les apprentissages linguistiques à l'anglais en tant que langue vivante 1 et à l'espagnol en langue vivante 2. Ces orientations doivent favoriser une plus grande diversification des langues apprises et permettre d'améliorer la situation des langues qui ont connu une baisse importante de leurs effectifs au cours de ces dernières années. Les priorités nationales s'accompagnent de la mise en place de politiques académiques qui doivent, en rationalisant l'offre de formation, garantir de meilleures conditions d'enseignement des langues et préserver une diversité linguistique suffisante. La carte des langues vivantes, qui est établie en fonction de la spécificité de chaque académie, doit viser à assurer une offre équilibrée de plusieurs langues vivantes étrangères. S'agissant de la définition des conditions de mise en place des sections de langues vivantes étrangères en général, il convient de rappeler qu'il n'existe pas de seuils définis au plan national et que, dans le cadre de la déconcentration, elle relève de la responsabilité du recteur à partir de la dotation qui lui a été dévolue et en fonction du projet qu'il a retenu pour l'enseignement des langues dans son académie. Il revient au recteur d'affecter les moyens correspondants pour les lycées : les inspecteurs d'académie, directeurs des services départementaux de l'éducation nationale procèdent à la répartition pour les collèges de leur ressort, selon les critères qu'ils ont déterminés et sur la base des orientations académiques qui ont été définies.
RCV 11 REP_PUB Nord-Pas-de-Calais O