Texte de la QUESTION :
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Mme Marie-Hélène Aubert désire attirer l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur l'île d'Anjouan et les conséquences d'un embargo imposé par l'Organisation de l'unité africaine (OUA). Vu la situation déplorable de la population anjouanaise confrontée à une pénurie d'aliments, de médicaments et de carburants et à une épidémie de choléra se répand de plus en plus, la continuation de l'embargo paraît plus qu'inhumaine. Considérant que la France est la mieux placée, grâce à son expérience et ses moyens, pour éviter toute aggravation de la crise et pour relancer les consultations entre les îles des Comores et l'OUA, elle lui demande dans quel cadre et dans quelle mesure le gouvernement français est prêt à assurer un rôle de médiateur, tout en favorisant une levée de l'embargo à l'encontre de l'île d'Anjouan.
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Texte de la REPONSE :
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Depuis le début de la crise anjouanaise (juillet 1997), la ligne adoptée par la France n'a pas varié. Elle repose sur trois principes : non-ingérence dans les affaires intérieures des Comores, respect de l'intégrité territoriale de ce pays et appui à l'action de l'OUA. Toutefois, s'il s'associe aux sanctions décrétées par l'organisation panafricaine, notre pays entend le faire dans le respect le plus strict de son droit, de ses engagements internationaux et sans aggraver la situation humanitaire déjà précaire d'Anjouan. A cet égard, le ministère des affaires étrangères, en étroite liaison avec les ONG concernées et la préfecture de Mayotte, a pu obtenir des autorités comoriennes l'ouverture d'un couloir humanitaire entre la Grande Comore et Anjouan. Ce dispositif fonctionne normalement et l'épidémie de choléra qui sévissait à Anjouan est en régression. Sur le fond, la France considère que l'accord de Tananarive du 23 avril 1999 constitue une plate-forme acceptable par les diverses parties, de nature à permettre le déblocage de la crise. Elle invite donc tous les intéressés à le signer sans tarder.
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