FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 48426  de  M.   Sarre Georges ( Radical, Citoyen et Vert - Paris ) QE
Ministère interrogé :  culture et communication
Ministère attributaire :  culture et communication
Question publiée au JO le :  03/07/2000  page :  3873
Réponse publiée au JO le :  28/08/2000  page :  5055
Rubrique :  arts et spectacles
Tête d'analyse :  artistes
Analyse :  ateliers. création
Texte de la QUESTION : M. Georges Sarre attire l'attention de Mme la ministre de la culture et de la communication sur l'évacuation des artistes du squat de la Grange-aux-Belles à Paris Xe. Ce lieu avait réussi le pari d'être un site de création, d'échanges culturels dans un quartier populaire et ce, en organisant régulièrement des expositions, des concerts et des cours de théâtre. L'évacuation, sur décision de justice, le jeudi 8 juin 2000, de ce squat d'artistes, fait suite à une série d'autres expulsions ; le squat de l'avenue de Matignon (le 30 mars 2000), celui de la place de la Bourse (en septembre 1999). Or, ce n'est qu'un début, en effet, les squats de la rue Pierre-Charron (Paris VIIIe), de la rue de Châteaudun (Paris Xe) sont aussi menacés suite à des décisions de tribunaux. Evalués, selon la préfecture de Paris, à plusieurs milliers sur Paris, les artistes sans atelier sont dans l'obligation, une fois évacués, de trouver un nouveau squat faute d'autre solution. En effet, à ce jour, le parc géré par la délégation aux arts plastiques s'élève à moins de 500 ateliers. La ville de Paris en gère quant à elle 1 200... la liste d'attente est donc très longue et les règles régissant leur attribution sont draconiennes. Afin d'essayer de garantir la vitalité de la création de ces artistes, la délégation aux arts plastiques du ministère de la culture est intervenue auprès des différents propriétaires immobiliers. Même si la signature de ces baux comprend une obligation pour les artistes de respecter les lieux tout en les associant à certaines manifestations culturelles, ce n'est qu'une solution palliative à un problème de fond, à savoir la place que l'on veut donner à ces milliers d'artistes dans notre capitale. Aussi il souhaite connaître les mesures qu'elle compte prendre afin de leur permettre de travailler et d'exercer leurs arts dans les meilleures conditions possibles.
Texte de la REPONSE : La ministre de la culture et de la communication est particulièrement attentive à la situation des artistes travaillant dans la ville de Paris. La décision du ministère, en 1963, d'inscrire des programmations d'ateliers destinés aux artistes en nombre important en région parisienne, dans les procédures de construction des logements sociaux, a permis de constituer, à ce jour, un patrimoine de 882 ateliers, dont 805 associés à un logement. Parallèlement, de 1984 à 1999, 268 allocations ont été attribuées à des artistes pour l'aménagement de leur lieu de travail. La grande majorité des ateliers construits (467) et des aménagements soutenus (167) a concerné Paris. Ces ateliers soulignent la nécessité pour les collectivités locales de penser ces lieux comme élément d'un projet artistique et culturel ; c'est à ce titre que les ateliers participent à l'aménagement culturel du territoire. Cette politique se révèle toutefois insuffisante pour réaliser pleinement l'objectif prioritaire d'aide aux artistes en raison de la pénurie des lieux de travail pour les artistes demeurant à Paris. C'est pourquoi le ministère a engagé en 1999 une étude sur les besoins des artistes en Ile-de-France, complétée par une analyse du conseil régional d'Ile-de-France dans le but de concevoir des actions communes entre l'Etat et les collectivités locales. Les résultats en seront connus à la fin de l'année. Sur le phénomène des squats lui-même, le ministère ne peut bien sûr cautionner des occupations illégales. Néanmoins, la concertation engagée avec les associations et les collectifs d'artistes a permis à la délégation aux arts plastiques du ministère de la culture et de la communication d'inciter des propriétaires institutionnels à proposer des baux précaires qui permettraient de répondre aux attentes de nombreux artistes.
RCV 11 REP_PUB Ile-de-France O