FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 49842  de  M.   Meylan Michel ( Démocratie libérale et indépendants - Haute-Savoie ) QE
Ministère interrogé :  agriculture et pêche
Ministère attributaire :  agriculture et pêche
Question publiée au JO le :  07/08/2000  page :  4630
Réponse publiée au JO le :  11/09/2000  page :  5246
Rubrique :  agriculture
Tête d'analyse :  indemnités spéciales de montagne
Analyse :  conditions d'attribution
Texte de la QUESTION : M. Michel Meylan attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur les nouvelles modalités d'attribution des indemnités compensatoires de handicaps naturels (ICHN), telles que présentées lors de la réunion sur le plan de développement rural national. Il précise que le système retenu remet en cause les conclusions du groupe de travail permanent sur la politique montagne et, ainsi, l'équilibre de la montagne entre les hommes, les hectares et les animaux que l'ancien système permettait de préserver. Il souligne que le nouveau système ne se fonderait plus sur la compensation des handicaps naturels mais sur le respect des bonnes pratiques agricoles, se caractérisant par le respect d'un taux de chargement optimal. En dessous ou au-dessus de ce taux de déchargement, nombre d'agriculteurs de montagne devraient voir le montant de leur prime fortement diminuer, voire disparaître. Les zones les plus désertifiées devraient être les plus pénalisées, tandis que, parallèlement, les jeunes agriculteurs seront desservis du fait d'une course aux hectares. La production ovine sera par ailleurs perdante, le nouveau système étant fondé sur le versement d'une prime unique, sans distinction de type d'espèce. Il lui demande donc de bien vouloir reconsidérer sa position sur ce dossier et de se rapprocher des conclusions du groupe de travail permanent sur la politiquemontagne.
Texte de la REPONSE : Les indemnités compensatoires de handicaps naturels (ICHN) représentent le pilier de la politique de la montagne menée par la France. La volonté de poursuivre une politique ambitieuse en faveur des zones défavorisées a permis d'obtenir, dans le cadre de la négociation du plan de développement rural national auquel la Commission européenne vient de donner son feu vert, un financement de 9,3 milliards de francs sur sept ans qui s'ajouteront aux 9,3 milliards de francs d'aides nationales prévues. L'essentiel de ces soutiens est destiné aux agriculteurs situés en zone de montagne. Pendant plus d'un an, une longue concertation a été conduite avec toutes les composantes de la profession agricole pour élaborer les propositions françaises telles qu'elles ont été présentées à la Commission. Cependant, lors des phases ultimes de la négociation en juillet 2000, les services de la Commission européenne se sont montrés inflexibles sur trois points particuliers. Tout d'abord, l'octroi des crédits du FEOGA garantie est subordonné au strict respect de la réglementation communautaire, qui prévoit notamment un versement des indemnités par hectare et non plus proportionnellement aux effectifs animaux comme par le passé. La réglementation communautaire oblige également au respect de bonnes pratiques agricoles, traduites en fait par un critère simple de chargement évitant le sous-pâturage ou, à l'inverse, la surintensification. De plus, les régimes d'aides appliqués dans les différents Etats membres doivent être cohérents et n'introduire aucune distorsion de concurrence. De ce point de vue, la Commission ne pouvait accorder à la France ce qu'elle venait de refuser à d'autres Etats. Enfin, les aides structurelles ne doivent pas interférer ni, bien entendu, se substituer aux dispositifs mis en place pour la gestion des marchés. En effet, il s'agit d'une politique de compensation de handicaps et non de soutien sectoriel. La très grande majorité des éleveurs de montagne retrouvera un niveau d'indemnités très proche de celui dont elle bénéficiait jusqu'à présent. De nombreux exploitants verront leur indemnité augmenter sensiblement. Le système d'attribution de la prime à un taux unique, relativement indépendant du chargement est plus équitable et est plus conforme aux finalités de la mesure qui est de compenser les handicaps naturels. Cependant, il convient d'identifier les situations où le chargement risque d'avoir des conséquences pénalisantes pour les éleveurs, ce qui est notamment le cas pour quelques élevages intensifs. Une analyse détaillée des conséquences réelles des modifications apportées dans chaque département et un examen des conditions précises de mise en oeuvre en tenant compte des marges de manoeuvre qui subsistent vont permettre de parfaire le dispositif.
DL 11 REP_PUB Rhône-Alpes O