FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 51426  de  M.   de Gaulle Jean ( Rassemblement pour la République - Paris ) QE
Ministère interrogé :  affaires étrangères
Ministère attributaire :  affaires étrangères
Question publiée au JO le :  25/09/2000  page :  5451
Réponse publiée au JO le :  04/12/2000  page :  6843
Rubrique :  langue française
Tête d'analyse :  défense et usage
Analyse :  jeux olympiques. Sydney
Texte de la QUESTION : M. Jean de Gaulle attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur les difficultés de plus en plus grandes que rencontre la langue française pour conserver la place qui lui revient dans les instances internationales, à l'image des problèmes rencontrés dans les diverses cérémonies officielles des jeux Olympiques de Sydney. A l'heure où la mondialisation rend de plus en plus âpre la compétition entre les langues et où la langue anglaise devient toujours plus prééminente, il semble plus que jamais nécessaire de prendre les mesures adéquates pour défendre le français et préserver sa place sur la scène internationale. Particulièrement sensible au rôle de la langue française dans le monde, ainsi qu'aux récentes difficultés rencontrées lors des jeux Olympiques, il le prie de bien vouloir lui faire part des éventuelles mesures qu'il entend prendre à ce propos, notamment vis-à-vis du Comité international olympique.
Texte de la REPONSE : Conformément à la charte olympique et grâce à l'excellente coopération mise en oeuvre avec le comité d'organisation des jeux de Sydney par les services concernés de l'Etat, la langue française a occupé la place qui lui revenait aux jeux du millénaire, une place plus importante que par le passé. La charte olympique dispose en son article 27 que les langues officielles du Comité international olympique (CIO) sont le français et l'anglais, et qu'en cas de divergence entre les textes français et anglais de la charte olympique et de tout autre document du CIO, le texte français fera foi sauf disposition expresse contraire. Il en résulte que durant les jeux Olympiques, qu'ils soient d'été ou d'hiver, la langue française doit être utilisée même si le pays d'accueil n'est pas un pays francophone. Forts des résultats obtenus aux jeux d'Atlanta (1996) et aux jeux de Nagano (1998), le gouvernement français et le comité d'organisation des jeux Olympiques de Sydney (SOCOG) ont signé une convention, le 30 mars 1998, pour permettre l'usage de notre langue au même titre que la seconde langue officielle. Cette convention, qui a été mise en oeuvre par le service linguistique du SOCOG, avec le concours actif de l'ambassade de France en Australie et sous l'égide du « groupe de travail interministériel sur le français du sport », a permis de mener un certain nombre d'actions en faveur de la langue française, qui sont rappelées ci-après : 1. De juin 1998 à octobre 2000, lancement d'un programme de traduction et de terminologie, en faveur de trente-six stagiaires proposé par l'école supérieure d'interprètes et de traducteurs (ESIT) et l'institut supérieur d'interprétation et de traduction (ISIT). 2. Développement d'une version française du site de l'internet du SOCOG (http://www.olympics.com/fre). 3. Avec l'aide de l'Institut national du sport et de l'éducation physique (INSEP), constitution d'une base de données comportant une terminologie sportive et olympique, destinée à être mise à la disposition du mouvement olympique, et édition d'un lexique français-anglais, tiré à 12 000 exemplaires, également disponible en cédérom, fourni à toutes les ambassades et consulats français. 4. Formation en français des personnels du SOCOG et des bénévoles par l'Alliance française de Sydney. Ces formations ont débuté en 1998 par des sessions de seize semaines pour 70 étudiants. A terme, près de 300 cadres et personnels auront été formés, ainsi que plusieurs centaines de bénévoles. 5. Participation aux stages d'immersion « français langue du sport » à l'université Michel de Montaigne de Bordeaux de 24 cadres du SOCOG et des meilleurs étudiants de la session de formation organisée par l'Alliance française de Sydney. 6. Développement de liens privilégiés entre les personnels du SOCOG et l'Alliance, qui s'est attachée à inclure ceux-ci dans ses activités. 7. Publication d'un livret pédagogique intitulé En français à Sydney autour des JO, et distribution dans les écoles australiennes enseignant le français. 8. Développement d'un programme culturel francophone. Cette convention a été respectée à la lettre par les organisateurs australiens des jeux. Elle a facilité l'édition dans les deux langues du Journal officiel du village olympique et contribué à ce que les annonces précédant, accompagnant ou suivant les épreuves soient faites en anglais et en français. Toute la signalisation du village était bilingue, la ville de Sydney ayant pour sa part assuré la traduction des principaux panneaux indicateurs des itinéraires menant aux sites olympiques. L'utilisation du français s'est poursuivie pendant la deuxième quinzaine d'octobre, lors des jeux Paralympiques dont la seule langue officielle est l'anglais. On peut certes regretter que le serment des athlètes et la phase d'ouverture officielle des jeux n'aient pas été prononcés d'abord en français et que la conférence du Comité international olympique ait été l'occasion d'un incident, excessivement médiatisé, sur l'usage de notre langue. Cependant, les 110 000 spectateurs sur place et les centaines de millions de téléspectateurs à travers le monde ont pu constater que les annonces et informations étaient prononcées en français avant l'anglais. Le même constat a pu être fait pour la cérémonie de clôture, témoignant que, jusqu'au bout, tout aura été mis en oeuvre pour respecter la charte olympique. Dans l'esprit de partage et d'échanges culturels souhaité par le baron de Coubertin, la France a été particulièrement présente dans le cadre du festival olympique des arts. Le groupe de travail interministériel sur le français du sport avait demandé à la déléguée générale à la langue française de rédiger un rapport relatif à l'utilisation du français pendant les jeux Olympiques de Sydney. Ce rapport, accessible sur le portail des professeurs de français : franc-parler.org, confirme que les principes de la charte olympique ont été très bien respectés et que l'emploi du français a été satisfaisant. Il permet de dresser un tableau complet des opérations et de leurs résultats, et de tirer les enseignements nécessaires au développement de notre coopération linguistique avec le mouvement olympique.
RPR 11 REP_PUB Ile-de-France O