FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 51953  de  M.   Dominati Laurent ( Démocratie libérale et indépendants - Paris ) QE
Ministère interrogé :  intérieur
Ministère attributaire :  intérieur
Question publiée au JO le :  09/10/2000  page :  5736
Réponse publiée au JO le :  04/12/2000  page :  6886
Rubrique :  sécurité publique
Tête d'analyse :  sécurité des biens et des personnes
Analyse :  délinquance. statistiques. Paris
Texte de la QUESTION : Se référant aux questions n°s 42177 et 42293 posées le 28 février 2000, M. Laurent Dominati relève que les dernières statistiques de la criminalité et de la délinquance à Paris pour les huit premiers mois de l'année en cours, enregistrent une nouvelle hausse de 1,48 % par rapport à la même période en 1999, année où, déjà, avait été relevé un doublement du nombre de ces infractions depuis 1995. Cette recrudescence de la délinquance est marquée par une aggravation des violences commises contre les personnes, avec 60 % de plus d'agressions à main armée dans Paris intra-muros depuis le début de l'année et qui portent sur des vols de voitures, de téléphones portables ou de portefeuilles. Par ailleurs, les hold-up visant les banques, les fourgons de transport de fonds, les bureaux de la poste ou les bijouteries sont passés, dans la capitale, de 70 en 1999 à 140 pour les six premiers mois de l'année 2000 et sont le fait d'auteurs de plus en plus jeunes souvent recrutés occasionnellement près des lieux de leurs méfaits, pour des braquages que la police nomme « de proximité ». Il marque donc son étonnement de constater que, plus d'un an après avoir été mise en oeuvre, la réorganisation des services de police à Paris n'a guère amélioré de manière significative la sécurité des personnes et des biens et il demande à M. le ministre de l'intérieur quelles dispositions il envisage de prendre pour inverser ces tendances à la hausse continue de la délinquance et pour protéger plus efficacement les citoyens.
Texte de la REPONSE : Le nombre de crimes et délits constatés à Paris par l'ensemble des services de la préfecture de police, au cours des huit premiers mois de l'année 2000 évolue très faiblement (1,48 %). Le nombre d'infractions relevé se situe dans la moyenne des résultats cumulés des huit premiers mois de ces dix dernières années (196 276 faits constatés). La délinquance cumulée observée pour les huit premiers mois de l'année 2000 demeure stable pour la moitié des arrondissements parisiens (10) et en hausse modérée pour les autres. L'analyse des statistiques fait apparaître une forte diminution des délits de voie publique (- 8,5 %) : cambriolages (- 21 %) avec des résultats très significatifs dans 18 arrondissements, notamment dans les 11e, 12e, 15e, 17e et 20e, vols à la roulotte (- 15,5 %), vols d'automobile qui baissent dans 16 arrondissements, vols à la tire dont la diminution touche 14 arrondissements et les destructions et dégradations qui demeurent globalement stables sur l'ensemble des arrondissements avec un important recul sur le 18e, tout comme les vols avec violence pour cet arrondissement. Ces résultats encourageants sont à rapprocher de la mise en place de la police urbaine de proximité. A contrario, la progression des délits économiques et financiers obère la lisibilité de la forte baisse des infractions commises sur la voie publique. La hausse du nombre des escroqueries commises à l'aide de cartes bancaires volées ou falsifiées (+ 30 %), utilisées auprès des opérateurs de la téléphonie mobile et du commerce électronique, retient l'attention à un double titre : avec un total de 5 355 infractions supplémentaires au cours des huit premiers mois de l'année par rapport à 1999, la hausse des délits économiques et financiers est près de deux fois supérieure à la hausse globale de la délinquance (2 868 faits constatés en plus pour la même période) ; d'autre part, cette forme nouvelle de délinquance, dépourvue de manifestations extérieures et d'éléments constitutifs visibles, ne donne pas prise aux mesures habituelles de dissuasion et de répression engagées par les services de police. Enfin, les indicateurs d'activité des services de police continuent d'évoluer favorablement. Le nombre de faits élucidés augmente de + 18,05 %, au cours des huit premiers mois 2000, par rapport à 1999 (33 186 faits élucidés cette année, contre 28 112 en 1999). Rapporté au nombre d'infractions constatées, ce total établit un taux d'élucidation de 17 %, chiffre supérieur à celui enregistré pour la même période l'an dernier (14,60 %). Le nombre de personnes mises en cause progresse de + 19,70 % sur la même période, ainsi que le nombre de personnes gardées à vue (+ 16 %). Enfin, les délits révélés par l'activité des services, c'est-à-dire l'ensemble des infractions qui ne donnent pas lieu à dépôts de plaintes mais qui sont mises en évidences par le travail d'initiative de la police (trafic de stupéfiants, recels...) évoluent très favorablement (+ 14,88 %). A titre d'illustration, 2 686 infractions liées aux stupéfiants ont été révelées au cours des huit premiers mois de 2000, contre 2 275 pour la même période l'an dernier (+ 18 %). La lutte contre la délinquance à laquelle participe la préfecture de police se poursuivra avec la même détermination.
DL 11 REP_PUB Ile-de-France O