Texte de la QUESTION :
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M. Guy Lengagne appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la question de la violence et de sa perception dans les établissements scolaires du premier degré. Une étude, menée par un chercheur de l'université de Bordeaux-II auprès d'élèves de classe de CE2, CM1 et CM2, a récemment révélé qu'un tiers des élèves estiment « qu'il y a énormément ou beaucoup de violence dans leurs établissements ». Selon ce dernier, cette perception de la violence est paradoxalement moins grande au collège, ce qui témoigne d'une moindre tolérance des écoliers à l'égard des phénomènes de violence les plus couramment cités, soient les bagarres, les incivilités ou les insultes (le racket est évoqué par 1,8 % des écoliers interrogés). L'étude montre, en outre, des disparités qui s'accroissent entre les différents types d'établissements. Alors que la perception de la violence dans les écoles rurales reste faible, celle-ci progresse de dix points dans les établissements urbains particulièrement défavorisés (55 % des élèves interrogés), avec une plus forte proportion de phénomènes de racket et de bagarres. Enfin, le sentiment de justice face à une sanction, partagé par 50 % des élèves scolarisés en zone d'éducation prioritaires (ZEP) en 1995, n'est plus exprimé que par 28 % d'entre eux en 2000, contre 36 % des élèves hors ZEP. Aussi souhaiterait-il connaître sa réaction face à cette étude.
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Texte de la REPONSE :
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Les phénomènes de violence en milieu scolaire présentent des formes multiples d'expression (violences verbales, violences physiques, intrusions, atteintes aux biens, racket, usage ou trafic de produits stupéfiants, ports d'armes ou objets dangereux...) et des degrés très variables de gravité, allant des incivilités perturbant le climat de l'établissement jusqu'aux actes pouvant constituer des infractions pénales. L'étude réalisée par un chercheur de l'université de Bordeaux II montre l'étendue et la diversité de ce phénomène, à la fois dans ses manifestations mais aussi dans la perception de celui-ci par les élèves, qui peut être très variable selon les niveaux d'enseignement, les types d'établissement (écoles, collèges, lycées) et les zones d'implantation de ces établissements (urbaines, rurales). Le ministère de l'Education nationale, conscient de cette évolution qui tend à toucher l'enseignement primaire, a pour sa part mis en oeuvre, dans le cadre de la deuxième phase du plan de lutte contre la violence en milieu scolaire, un ensemble de mesures visant à mieux structurer, organiser, animer, coordonner, diversifier les actions entreprises dans les établissements scolaires, afin d'améliorer le dispositif pour essayer de réduire ces phénomènes de violence. Parmi les mesures qui sont progressivement mises en place, il est notamment prévu qu'une action de prévention et de réflexion portant sur la discipline et l'apprentissage des règles de vie et de morale à l'école élémentaire doit être menée afin de sensibiliser et de responsabiliser les élèves. C'est pourquoi, parmi les groupes de travail qui viennent de se constituer en novembre 2000 au sein du comité national anti-violence, il en est un, plus spécialement chargé du thème de « l'école du respect » et d'élaborer des propositions afin de mettre en oeuvre des pratiques nouvelles en matière de discipline adaptées à l'école primaire. C'est à l'issue des réunions de travail nécessaires à ce groupe de réflexion et après discussion avec l'ensemble des partenaires concernés que seront établies dans un guide intitulé « L'Ecole du respect », les règles devant inspirer cette action de prévention dès l'école primaire. Ce guide fera l'objet d'une diffusion dans toutes les écoles maternelles et primaires.
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