FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 53118  de  M.   Leroy Maurice ( Union pour la démocratie française-Alliance - Loir-et-Cher ) QE
Ministère interrogé :  agriculture et pêche
Ministère attributaire :  agriculture et pêche
Question publiée au JO le :  30/10/2000  page :  6168
Réponse publiée au JO le :  25/12/2000  page :  7318
Rubrique :  agriculture
Tête d'analyse :  indemnités spéciales de montagne
Analyse :  conditions d'attribution
Texte de la QUESTION : M. Maurice Leroy souhaite attirer l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur le règlement récemment présenté à la Commission européenne de Bruxelles relatif à l'indemnité compensatoire de handicap naturel (ICHN). La modification de ses conditions d'attribution, avec en particulier la création de seuils minimum et maximum du taux de chargement au-delà desquels l'agriculteur serait exclu du dispositif, l'abandon de la distinction bovins-ovins et un versement retardé, auraient des conséquences graves en pénalisant les petites exploitations et en dénaturant ce dispositif. Cette aide structurelle a en effet pour but de compenser partiellement les surcoûts de production liés au handicap naturel et de contribuer ainsi au maintien de l'activité agricole dans les régions concernées, dans le but d'y préserver l'espace naturel et la propulation. Il lui rappelle ses engagements dans ce domaine et demande au Gouvernement de revenir sur cette proposition de règlement.
Texte de la REPONSE : La compensation des handicaps naturels et l'octroi d'indemnités compensatoires de handicaps naturels (ICHN) sont un élément fondamental de la politique de la montagne menée par la France. La volonté de poursuivre une politique ambitieuse en faveur des zones défavorisées a permis d'obtenir, dans le cadre de la négociation du plan de développement rural national (PDRN) auquel la Commission européenne vient de donner son accord, un financement de 9,3 milliards de francs sur sept ans qui s'ajouteront aux 9,3 milliards de francs d'aides nationales prévues. L'essentiel de ces soutiens est destiné aux agriculteurs situés en zone de montagne. Cependant, lors des phases ultimes de négociation en juillet 2000, les services de la Commission européenne se sont montrés inflexibles sur le strict respect des bonnes pratiques agricoles et sur l'absence d'interférence avec les dispositifs de gestion des marchés. Le chargement de l'exploitation est le critère de référence des bonnes pratiques agricoles. Il doit se situer dans une plage évitant le surpâturage et le sous-pâturage. Pour tenir compte des situations particulières et permettre aux agriculteurs de s'adapter à la nouvelle réglementation, une indemnité différentielle est mise en place pour accompagner sur trois ans les agriculteurs dont la prime est réduite, voire supprimée. Il convenait d'identifier les situations où le chargement risquait d'avoir des conséquences pénalisantes pour les éleveurs, ce qui est notamment le cas pour quelques élevages intensifs ou trop extensifs. Une analyse détaillée des conséquences concrètes des modifications apportées dans chaque département et un examen des conditions précises de mise en oeuvre ont été entrepris. Il n'était pas acceptable que des agriculteurs soient exclus du dispositif dans les zones où le potentiel fourrager et les pratiques agronomiques justifient un chargement qui ne relève ni d'un sous-pâturage ni d'un surpâturage. Les rencontres récentes avec la Commission européenne ont permis de faire le point sur les modifications de la compétence de la France et sur les ajustements du plan de développement rural national (PDRN) pour lesquels la Commission donnerait son accord avant la fin de l'année pour une présentation au comité des structures agricoles. Enfin, l'effort global des pouvoirs publics sera augmenté significativement en mobilisant des crédits nationaux et communautaires, pour marquer la volonté du Gouvernement de défendre et de renforcer la politique agricole de la montagne.
UDF 11 REP_PUB Centre O