FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 53815  de  M.   Codognès Jean ( Socialiste - Pyrénées-Orientales ) QE
Ministère interrogé :  emploi et solidarité
Ministère attributaire :  emploi et solidarité
Question publiée au JO le :  20/11/2000  page :  6545
Réponse publiée au JO le :  12/02/2001  page :  986
Date de signalisat° :  05/02/2001
Rubrique :  risques professionnels
Tête d'analyse :  prévention
Analyse :  téléphone. portables. installation et maintenance des antennes relais
Texte de la QUESTION : M. Jean Codognès attire l'attention de Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité sur les éventuels risques encourus par les techniciens travaillant sur les antennes de téléphonies mobiles et les inquiétudes que ces risques suscitent au sein de cette profession. Le développement considérable de la téléphonie mobile a entraîné de très nombreuses implantations d'antennes dont la mise en oeuvre et la maintenance sont assurées par des techniciens dont c'est la principale activité professionnelle. L'essentiel de leur travail consiste, en effet, à effectuer de longues interventions sur des armoires dites BTS (bases transceiver station ou station de base - émission - réception) durant lesquelles il sont exposés durant plusieurs heures notamment lorsque les armoires sont proches de l'antenne. Aussi, ces professionnels s'interrogent sur l'effet des ondes à très forte fréquence sur l'organisme humain. Il lui demande afin d'éviter cette exposition s'il est possible de prévoir le déplacement de ces armoires dans un lieu protégé des ondes émises ainsi que des examens médicaux réguliers et adaptés pour déceler les effets éventuels des risques encourus.
Texte de la REPONSE : L'attention de Madame la ministre de l'emploi et de la solidarité a été appelée sur les effets éventuels pour la santé de l'exposition de travailleurs à des rayonnements électromagnétiques de très haute fréquence, liés au développement important de la téléphonie mobile. Ce développement a, en effet, entraîné l'implantation de nombreuses antennes relais équipées de leur dispositif de fonctionnement (dénommé station de base). A la demande de la secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés, la direction générale de la santé a constitué, le 29 juin 2000, un groupe d'experts, présidé par le docteur Denis Zmirou. Ce groupe a été chargé d'analyser les données scientifiques disponibles en matière de risques pour la santé liés à l'utilisation des téléphones mobiles et d'émettre des recommandations. Dans son rapport, le groupe d'experts estime que les téléphones mobiles génèrent des effets biologiques variés chez l'homme. Cependant, en l'état actuel des connaissances, il ne leur est pas possible de dire aujourd'hui s'ils représentent des menaces pour la santé, cette hypothèse ne pouvant être totalement exclue. Sur la base de ce constat et en adoptant une approche de précaution, le groupe d'experts préconise plusieurs actions destinées à réduire au plus bas niveau possible l'exposition aux radiofréquences. Il recommande, en particulier, les dispositions suivantes dont certaines s'appliquent particulièrement au milieu professionnel : le renforcement de la recherche sur les effets biologiques et sanitaires de l'exposition aux radiofréquences ; l'élaboration d'une réglementation - bien que la Commission européenne n'ait publié que des recommandations concernant la protection de la population - inspirée des réflexions communautaires ainsi que la mise au point de procédures normalisées de mesure des rayonnements des stations de base ; l'arrêt du fonctionnement de la station de base lors des opérations de maintenance et de réparation de celle-ci. Cette recommandation est en cohérence avec le souci de réduire l'exposition des travailleurs concernés au niveau le plus bas compatible avec la qualité de service ; la mise en place d'un suivi de l'exposition de certaines catégories de travailleurs fortement exposés pour disposer de données permettant un suivi épidémiologique. Le Gouvernement a donc aussitôt lancé un plan global d'action sur la base des recommandations du groupe d'experts. Pour ce qui concerne les risques professionnels, il compte examiner les moyens de renforcer la recherche sur les effets biologiques et sanitaires de l'exposition aux radiofréquences, poursuivre la réflexion engagée en vue de préciser des règles d'intervention des travailleurs à proximité des stations de base et étudier la rédaction d'un cahier des charges relatif à l'installation des stations de base, en vue de définir des zones d'exclusion de l'accès autour de celles-ci.
SOC 11 REP_PUB Languedoc-Roussillon O