Texte de la QUESTION :
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M. Jean de Gaulle attire l'attention de M. le ministre délégué à la coopération et à la francophonie sur la situation générale de la langue française dans les organisations internationales. Si le français garde sa place de deuxième langue de travail, après l'anglais, dans les organisations internationales, son rôle ne cesse en réalité de décliner au profit d'un monolinguisme toujours plus affirmé, que ce soit au sein des institutions européennes, de celles des Nations unies ou de certaines autres organisations internationales. A l'heure où la mondialisation des communications accorde une place de plus en plus prééminente à la langue anglaise au détriment du plurilinguisme, le recul de l'usage du français dans de telles institutions apparaît particulièrement précoccupant. Très sensible à cette situation, il lui demande de bien vouloir lui préciser son sentiment sur cette question et de lui indiquer les éventuelles mesures qu'il entend prendre à ce sujet.
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Texte de la REPONSE :
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Le ministre de la coopération et de la francophonie partage les préoccupations de l'honorable parlementaire en ce qui concerne le maintien de la langue française et du plurilinguisme au sein des institutions internationales. Il ne saurait toutefois être aussi pessimiste quant à la situation de notre langue, notamment dans l'Union européenne. En effet, s'il recule au profit de l'anglais, l'usage du français demeure, en pratique, important. Le Gouvernement reste cependant vigilant. Aussi a-t-il mis en oeuvre une politique active de soutien et de promotion de la langue française. Dans le contexte de la présidence française de l'Union, la France a fait des actions en faveur de la langue française et du plurilinguisme une de ses priorités : renforcement des opérations menées auprès des fonctionnaires des institutions de l'Union, des Etats membres ou candidats, visant à améliorer leur connaissance de la langue française et de nos institutions ; organisation de cours de français de spécialité dans les emprises culturelles françaises des capitales des pays de l'Union et des pays candidats ; organisation au Centre européen de langue française de Bruxelles de sessions de formation de fonctionnaires ouvertes aux pays candidats ; formation des interprètes des pays d'Europe centrale et orientale candidats à l'adhésion ; formation aux langues des pays candidats ; des traducteurs francophones de la Commission ; traduction en trois langues (anglais, allemand, espagnol) du site de la présidence française. La francophonie, pour sa part, à laquelle appartient un nombre important des futurs membres de l'Union (Bulgarie, Roumanie, Pologne, Lituanie, République tchèque, Slovénie), exerce, enfin, une action de sensibilisation efficace auprès de ces futurs partenaires en leur proposant des actions de formation. C'est essentiellement comme membre de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) et par son intermédiaire que la France agit au sein du système des Nations Unies et des autres organisations internationales ou régionales. Dès le sommet de Hanoi (1997), les chefs d'Etat et de gouvernement francophones ont décidé, à l'instigation de la France qui en est le principal bailleur de fonds (contribution de 20 millions de francs par an), la mise en place d'un plan de relance pour le français dans les organisations internationales, destiné à renforcer la présence d'un plan de relance pour le français dans les organisations internationales, destiné à renforcer la présence des francophones et de la langue française dans ces enceintes. Ce plan comprend cinq volets : le programme des jeunes experts associés destiné à placer, au sein des organisations internationales, de jeunes ressortissants des pays francophones à des postes jugés stratégiques pour la francophonie, le soutien aux recrutements d'experts seniors, le programme de formation à la fonction publique internationale qui s'adresse à de jeunes cadres des secteurs public et privé des pays francophones candidats, le fonds d'aide à la traduction et à l'interprétation qui permet le financement des frais d'interprétation ou de traduction du et vers le français de conférences tenues à l'intérieur ou à l'extérieur de l'espace francophone, enfin, le soutien à la normalisattion. De plus, il convient de prendre en compte qu'une présence francophone est désormais assurée par les représentations permanentes de l'OIF auprès des Nations Unies à New York et Genève, auprès de l'Union européenne à Bruxelles et auprès de l'OUA à Addis-Abeba. Enfin, des actions sont menées par l'OIF, en relation avec les autres aires linguistiques, pour la promotion du plurilinguisme, en particulier dans la perspective du prochain sommet francophone qui se tiendra à Beyrouth, les 27, 28, 29 octobre 2001, et dont le thème central sera le dialogue entre les cultures.
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