Texte de la QUESTION :
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M. Jean de Gaulle attire l'attention de Mme la secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés sur les dangers, au regard de la santé publique, des cigarettes fabriquées à partir des tabacs à rouler. Commercialisées en France, il s'avère que les teneurs en produits toxiques de ces dernières (goudrons, monoxyde de carbone et nicotine) sont considérablement plus élevées que celles émanant de cigarettes en paquet. D'après une récente enquête réalisée par l'Institut National de la Consommation, les plus doux des tabacs à rouler conduirait à faire des cigarettes aux teneurs en goudrons deux fois supérieures à la plus « forte » des cigarettes vendues en paquet. En outre, la réglementation en vigueur, qui n'impose aux fabricants que l'indication du pourcentage de tabac et d'agents de saveur, ne semble nullement empêcher les fabricants de donner le qualificatif de « léger » à des tabacs qui ne le sont absolument pas. Les résultats de cette enquête apparaissent d'autant plus inquiétants que les ventes de tabac à rouler ont presque doublé dans la dernière décennie, touchant plus particulièrement - du fait de son moindre coût - les plus jeunes consommateurs. Très sensible à ce problème majeur de santé publique, le tabac étant la première cause de mortalité prématurée à travers le monde, il la prie de bien vouloir lui faire part de son sentiment sur ce sujet et des mesures qu'elle entend prendre pour préserver la santé des jeunes générations.
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Texte de la REPONSE :
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Dans notre pays, un Français sur trois fume et l'on estime que le tabagisme est à l'origine de 60 000 décès prématurés chaque année. En dépit de la baisse de 13 % de la consommation de tabac entre 1991 et 1998, celle-ci demeure préoccupante, en particulier chez lez jeunes et les femmes. Le dernier baromètre santé du Comité français d'éducation pour la santé (CFES) montre que 24,1 % des adolescents de 12-17 ans fument et que, jusqu'à l'âge de 17 ans, le tabagisme est plus fréquent chez les filles que chez les garçons. Le pourcentage d'adolescents déclarant fumer est, certes, passé de 46 % en 1977, à 25 % en 1997 mais les enquêtes en milieu scolaire tendraient à montrer, à l'inverse, qu'au cours des années 90, la consommation de tabac des 14-18 ans a augmenté, sans atteindre toutefois le niveau des années 70. L'incertitude des chiffres ne peut avoir pour effet de masquer une consommation élevée de tabac qui conduit les pouvoirs publics à intensifier leurs efforts. A cet égard, la communication, l'information et les actions de prévention jouent un rôle prépondérant. De même, l'augmentation régulière des taxes sur le tabac, d'au moins 5 % par an, doit permettre d'obtenir une diminution de la consommation du tabac, conformément aux recommandations du rapport Recours remis au Premier ministre en octobre 1999. Mais l'effet prix a également un impact sur les habitudes des fumeurs, certains, en particulier les jeunes, se reportant sur des produits moins onéreux, notamment le tabac à rouler, dont la consommation a augmenté de 50 % depuis 1991 et représente désormais environ 7,5 % de la consommation totale de tabac. C'est pourquoi le rapport Recours préconise également une réduction de la grande variété des prix de ventes, en majorant les tarifs de ces produits, les moins onéreux. D'après les travaux du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de Lyon, le gramme de tabac est aussi dangereux qu'il provienne d'un cigare, cigarillo, pipe ou d'une cigarette. Les risques encourus sont les mêmes, tant cancérigènes (poumon, bouche, oesophage, larynx) que cardio-vasculaires (infarctus, artérites) ou respiratoires (maladies pulmonaires obstructives). Il convient donc, non seulement de renforcer la communication sur la dangerosité de ces produits, mais également de mettre à niveau leur prix de façon à rendre leur accès plus limité.
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