FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 55145  de  M.   Sarre Georges ( Radical, Citoyen et Vert - Paris ) QE
Ministère interrogé :  culture et communication
Ministère attributaire :  culture et communication
Question publiée au JO le :  11/12/2000  page :  6924
Réponse publiée au JO le :  23/07/2001  page :  4235
Rubrique :  arts et spectacles
Tête d'analyse :  Opéra de Paris
Analyse :  durée du travail. réduction. application
Texte de la QUESTION : M. Georges Sarre souhaite attirer l'attention de Mme la ministre de la culture et de la communication sur la situation de l'Opéra de Paris. Il se réjouit que la situation financière de l'Opéra de Paris se soit considérablement améliorée passant d'un déficit de 20 millions en 1994 à un bénéfice de 44 millions en 1999 mais s'inquiète de la dégradation des conditions de travail des salariés. Alors que le nombre de spectacles a augmenté de 22 % depuis 1996, les effectifs ont quasiment stagné (+ 0,5 %) et les salaires n'ont progressé que de 3,3 % hors inflation. De plus, on ne peut que regretter l'aggravation de la précarité et la valse des contrats à durée determinée (plus de 500 CDD en moyenne chaque mois). Enfin, malgré les récents rappels à l'ordre de l'inspection du travail pour non-respect des onze heures de repos entre deux journées de travail, la direction n'a toujours pas modifié le planning de ses salariés. Face à cette situation, le climat social s'est dégradé au sein de l'Opéra de Paris et les négociations sur l'application des 35 heures, entamées depuis plus d'un an, se trouvent aujourd'hui dans une impasse. L'intersyndicale a déposé un préavis de grève qui parachève la crise opposant la direction et le personnel de l'Opéra de Paris. Ce préavis qui s'étale du 27 novembre 2000 au 21 janvier 2001, menace 41 représentations tant à Bastille qu'à Garnier. Aussi, pour favoriser le retour d'un climat social serein et afin que l'Opéra de Paris puisse retrouver une activité normale tant attendue par le public, il lui demande d'intervenir de manière urgente afin de jouer un rôle de médiation dans les négociations entre les salariés et la direction de l'Opéra de Paris.
Texte de la REPONSE : Le conflit qui a touché l'Opéra national de Paris à l'automne dernier et qui a gravement pénalisé le public a eu pour origines, d'une part des difficultés particulières d'application de la loi sur la réduction du temps de travail et, d'autre part, des revendications formulées à titre complémentaire par différentes catégories de personnel qui concourent au fonctionnement de l'établissement. Le coût pour l'Opéra des grèves et des représentations annulées est évaluée à 25 MF. Un accord a été trouvé avec les personnels techniques et administratifs le 21 décembre 2000. Son coût est évalué à 25 MF également, mais la charge est répartie sur trois ans. Quelques semaines plus tôt, un aménagement des conditions applicables aux personnels artistiques avait été conclu dont le coût est évalué à 11,6 MF, répartis sur trois ans. Enfin les négociations ont abouti en début d'année 2001 à un accord sur l'aménagement et la réduction du temps de travail. Au total le coût financier de ce conflit et de ces mesures, qui peut apparaître important, doit être rapporté toutefois à la masse du budget de l'Opéra : près de 1 milliard de francs de chiffre d'affaires et à son activité considérable : 450 représentatons par an, avec un taux de remplissage de 95 %, qui le conduisent à accueillir, à lui seul, chaque année, près d'1 million de spectateurs. Le dialogue durable et régulier désormais installé à travers l'expérience de cette crise doit permettre à l'avenir de traiter prévisionnellement les enjeux sociaux à l'Opéra, sans conduire à des blocages qui menaceraient à nouveau l'élan et le rayonnement de cette grande institution.
RCV 11 REP_PUB Ile-de-France O