FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 5632  de  M.   Besson Jean ( Rassemblement pour la République - Rhône ) QE
Ministère interrogé :  économie
Ministère attributaire :  économie
Question publiée au JO le :  03/11/1997  page :  3783
Réponse publiée au JO le :  23/11/1998  page :  6391
Rubrique :  industrie
Tête d'analyse :  textile et habillement
Analyse :  cotisations sociales. réduction. maintien
Texte de la QUESTION : M. Jean Besson appelle l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur la non-reconduction pour 1998 de l'allégement des charges sociales en vigueur pour les industries textiles, introduit par l'article 99 de la loi n° 96-314 du 12 avril 1996. La profession s'inquiète de cette décision gouvernementale due à l'opposition de la Commission européenne qui a jugé le plan textile français incompatible avec les règles de l'Union européenne, dont les effets sur l'emploi risquent de s'avérer désastreux. Le coût du travail est un élément majeur de la compétitivité d'une entreprise et toute variation a pour répercutions d'admettre ou d'exclure des emplois déjà exposés à la concurrence internationale. Baisser le coût du travail entraîne presque instantanément une diminution du chômage, mais la décision prise dans le projet de loi de finances pour 1998 quitte cette logique. Par conséquent, il lui demande de reconsidérer sa position en élargissant cette mesure aux industries ayant un haut taux de main-d'oeuvre.
Texte de la REPONSE : Le plan d'abaissement spécifique des charges sociales pour les entreprises du textile, de l'habillement, du cuir et de la chaussure, prévu pour courir jusqu'au 31 décembre 1997, avait été institué par le précédent gouvernement dans des conditions précipitées. La décision de mise en place du plan, en juin 1996, fut prise sans tenir compte du risque imposé aux entreprises en les faisant bénéficier d'un dispositif jugé contraire au droit européen par la Commission de Bruxelles. En effet, considérant ce plan comme une aide sectorielle, la Commission l'a condamné. Elle a reçu des plaintes d'entreprises européennes concurrentes, et a exigé non seulement la fin du plan mais aussi le remboursement par les entreprises françaises des aides déjà versées. Toutefois, la Commission tolère un montant d'aides de 650 000 francs par entreprise sur une durée de trois ans (règle dite « de minimis »). C'est pourquoi le Gouvernement a décidé de proroger les allégements de charges du « plan textile » dans toute la mesure où ils sont acceptables par la Commission, c'est-à-dire pour celles des entreprises bénéficiaires qui n'auront pas épuisé le montant d'aides de 650 000 francs au 31 décembre 1997, et ceci au plus tard jusqu'au 31 décembre 1998. Par ailleurs, la loi n° 98-461 du 13 juin 1998 d'orientation et d'incitation relative à la réduction du temps de travail prévoit des majorations spécifiques de l'aide publique pour les entreprises dont l'effectif est constitué d'une proportion importante d'ouvriers et de salariés dont les rémunérations sont proches du SMIC. Le bénéfice de cette majoration est soumis à deux conditions relatives à la structure des effectifs. Ainsi, l'entreprise doit compter, d'une part, au moins 60 % d'ouvriers et, d'autre part, un minimum de 70 % de salariés recevant moins de 1,5 fois le SMIC. Cette aide est temporaire et dégressive dans le temps. Ainsi, les entreprises entrant dans le dispositif dès 1998 bénéficient pour la première année d'une aide de 13 000 francs par salarié concerné (9 000 francs d'aides générales à la réduction du temps de travail et 4 000 francs de majoration). Ce dispositif est applicable à l'ensemble des entreprises répondant à ces critères. En bénéficient les entreprises des secteurs industriels manufacturiers tels que le textile-habillement-cuir, mais aussi par exemple le bois et l'ameublement, l'horlogerie, le jouet, la papeterie ou l'imprimerie. Au total, ce dispositif renforce encore l'attractivité de la réduction du temps de travail pour les entreprises sur l'emploi, et particulièrement l'emploi peu qualifié. La qualité de l'accord de branche textile sur les 35 heures, rendu public à la mi-octobre, en témoigne.
RPR 11 REP_PUB Rhône-Alpes O