Question N° :
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Question publiée au JO le :
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Réponse publiée au JO le :
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Analyse : |
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DEBAT : |
M. Jean Rigal. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'intérieur et concerne le devenir des commissariats de police dans les villes et départements ruraux. La sécurité publique fait partie des préoccupations quotidiennes majeures de nos concitoyens. A la suite d'une mission parlementaire confiée à un député et à un sénateur, le conseil de sécurité intérieure a décidé hier de retenir le principe du redéploiement à moyens constants des effectifs de la police et de la gendarmerie vers les zones urbaines les plus sensibles. M. Lucien Degauchy. Les effectifs sont insuffisants ! M. Jean Rigal. Ainsi, 89 circonscriptions de police urbaine, regroupant 250 communes et 1 600 000 habitants, passeraient en zone de gendarmerie. Dans le département de l'Aveyron, que je représente, et dans bien d'autres départements ruraux, cela entraînerait la fermeture des commissariats de police de toutes les petites villes moyennes, à l'exception de la ville chef-lieu. Une telle perspective est inacceptable pour les élus, les syndicats de policiers et la population. Qu'il manque des policiers dans les grandes villes, c'est évident; il conviendrait donc d'en recruter et d'en former. Mais qu'il y en ait trop dans les petites villes, certainement pas. Le redéploiement arithmétique des forces de sécurité publique ne manquerait pas d'entraîner une délocalisation de la délinquance, comme on le constate déjà, notamment durant les fins de semaine, avec l'apparition de «raiders» venus des grandes villes. Doit-on confier l'aménagement du territoire aux délinquants et aux truands ? La sécurité publique pour tous étant une mission fondamentale de l'Etat républicain, il convient de dégager les moyens budgétaires nécessaires au recrutement de policiers dans les départements les plus criminogènes, sans pénaliser les autres. Je vous demande donc de m'indiquer la position du Gouvernement quant à l'avenir des commissariats de police dans les petites villes et les départements ruraux. (Applaudissements sur divers bancs du groupe Radical, Citoyen et Vert, du groupe socialiste et ainsi que sur quelques bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française.) M. le président. La parole est à M. le ministre de l'intérieur. M. Jean-Pierre Chevènement, ministre de l'intérieur. Monsieur le député, permettez-moi, avant de vous répondre, de préciser à l'intention des députés de l'opposition, qui m'ont interpellé à deux reprises, que ce n'est pas le ministre de l'intérieur qui a condamné M. Le Pen mais un tribunal. Il faudrait donc éviter de faire des parallèles qui ne s'imposent pas. M. Jean-Louis Debré. Le ministère public n'aurait pas dû poursuivre ! M. le ministre de l'intérieur. L'affaire qui a été évoquée est dans les mains de la justice, je lui fais confiance. J'en viens à votre question, monsieur Rigal. La loi prévoit que les villes dont la population est inférieure à vingt mille habitants relèvent normalement de la zone de compétence de la gendarmerie nationale. Les mesures suggérées hier par le conseil de sécurité intérieure et qui, après plus ample analyse et concertation sur le terrain, seront décidées à la fin de l'année pour s'appliquer sur trois ans, n'entraîneront pas une sécurité moindre pour les petites villes ou les zones rurales. Ayant été le responsable de la gendarmerie nationale avant d'être celui de la police nationale, je peux vous assurer que la gendarmerie offre toutes garanties de compétence, de professionnalisme et d'efficacité (Applaudissements sur divers bancs) et que la sécurité des habitants de l'Aveyron ou d'autres départements ne sera pas moins bien assurée dès lors que ce sera l'enseigne d'une brigade de gendarmerie qui luira dans la nuit plutôt que celle du commissariat de police. Je crois simplement qu'il faut affecter le maximum de moyens là où la délinquance est la plus importante, c'est-à-dire dans les grandes agglomérations, la grande couronne parisienne et sur le pourtour méditerranéen. Je fais appel à votre civisme de député et je demande aux syndicats de policiers, aux gendarmes et à l'ensemble de ceux qui ont la mission d'assurer la sécurité publique de comprendre que les moyens doivent être affectés en priorité là où les problèmes se posent avec le plus d'acuité. (Applaudissements sur les bancs du groupe Radical, Citoyen et Vert et du groupe socialiste). |