FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 68619  de  M.   Lengagne Guy ( Radical, Citoyen et Vert - Pas-de-Calais ) QE
Ministère interrogé :  affaires étrangères
Ministère attributaire :  affaires étrangères
Question publiée au JO le :  12/11/2001  page :  6394
Réponse publiée au JO le :  28/01/2002  page :  434
Rubrique :  politique extérieure
Tête d'analyse :  Afrique du Sud
Analyse :  milices privées. développement
Texte de la QUESTION : M. Guy Lengagne attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la préoccupante constitution de milices privées en Afrique du Sud. Dans un contexte de redistribution des terres confisquées aux noirs durant l'apartheid en Afrique du Sud, les fermiers blancs organisent et financent des milices privées pour faire face à des agressions visant aussi bien les terres que les personnes. Le ralentissement du processus de redistribution des terres engendre une violence que l'Etat n'arrive pas à résorber. Ainsi, le législateur sud-africain a autorisé la constitution de ces polices privées susceptibles de commettre des actes de représailles incontrôlables. Il lui demande donc de bien vouloir lui indiquer la position du Gouvernement français quant au développement de ce phénomène inquiétant.
Texte de la REPONSE : La France est très attentive à la violence rurale en Afrique du Sud. Mais ce phénomène regrettable n'est pas de la même nature que la situation qui sévit au Zimbabwe et s'inscrit dans le cadre plus large de la détérioration de la situation sécuritaire dans ce pays. L'Afrique du Sud est en effet devenue en 2000 l'un des pays où le taux de criminalité est le plus élevé au monde avec plus de 23 000 morts violentes chaque année. La France estime que la double décision des autorités sud-africaines d'autoriser la constitution de milices privées pour assurer la protection des fermiers (alors que la police sud-africaine, en pleine restructuration, n'est pas encore à même d'assurer correctement sa tâche) et de planifier l'installation de 70 000 fermiers noirs sur deux millions d'hectares de terres d'Etat en cinq ans illustre la volonté du Gouvernement de ne pas laisser la situation se dégrader davantage. Elle fait confiance à l'Afrique du Sud, qui revendique l'état de droit, pour condamner et punir les exactions qui pourraient être commises par l'une ou l'autre de ces milices privées. D'une façon générale, pour aider l'Afrique du Sud à faire face à l'insécurité, la France appuie, grâce au concours du fonds de solidarité prioritaire, la restructuration de la police et le développement rural dans ce pays.
RCV 11 REP_PUB Nord-Pas-de-Calais O