FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 70038  de  M.   d'Aubert François ( Démocratie libérale et indépendants - Mayenne ) QE
Ministère interrogé :  santé
Ministère attributaire :  santé
Question publiée au JO le :  10/12/2001  page :  7031
Réponse publiée au JO le :  04/03/2002  page :  1324
Rubrique :  santé
Tête d'analyse :  leptospirose
Analyse :  lutte et prévention
Texte de la QUESTION : M. François d'Aubert attire l'attention de M. le ministre délégué à la santé sur le potentiel de dangerosité de la leptospirose - maladie rare dite des « égoutiers » - et de sa possible transmission à l'homme dans des milieux aquatiques souillés. L'école nationale vétérinaire de Nantes a rendu une étude au plan national sur le vecteur de contamination de cette maladie que constituent le ragondin et le rat musqué. Sur les 3231 sérums de sang prélevés sur les rongeurs aquatiques, 1592 présentent des anticorps à la leptospirose, ce qui indique que 49 % des rats musqués et des ragondins sont porteurs de la leptospirose. En Mayenne, 79 % de ces analyses sur les ragondins se sont révélées positives, ce qui est largement au-dessus de la moyenne française. Décomposé en 20 sérogroupes, la leptospirose dispose de différents degrés de virulence. Pourtant, le sérogroupe le plus agressif semble être aussi le plus fréquent sur l'ensemble du territoire et le plus dangereux pour l'homme, tandis qu'il contamine également les animaux domestiques. Maux de tête, jaunisse, problèmes rénaux, fièvre, détresse respiratoire, hémorragie en sont les principaux symptômes. Le rongeur est un porteur sain et la contamination s'effectue par de l'eau souillée. En 2000, l'Institut Pasteur a révélé 534 cas humains de leptospirose enregistrés, dont vingt-cinq pour les pays de Loire. L'institut de veille sanitaire vient de classer la leptospirose en catégorie de surveillance prioritaire. Il lui demande donc quelles meures il a prises pour renforcer la prévention des professions à risque et quelle politique sanitaire il compte adopter pour les rongeurs aquatiques.
Texte de la REPONSE : Les leptospires, bactéries responsables de la leptospirose, sont très répandus dans la nature. Ils sont hébergés par des animaux sauvages, surtout les rongeurs, essentiellement le rat, le campagnol et le ragondin. L'homme s'infecte au contact d'eaux souillées par les animaux qui, sans manifester de troubles cliniques, sont porteurs et excréteurs de leptospires. La leptospirose est fréquente dans les départements et les territoires d'outre mer (266 cas en 2000, soit un taux pour 100 000 habitants variant de 7,5 à 37,5), notamment aux Antilles où elle est estimée prioritaire et où elle fait l'objet d'une surveillance particulière. Sur le territoire métropolitain elle est relativement rare, le nombre de cas annuels enregistrés ces dernières années par le centre national de référence est de 200 à 300. Certaines régions sont plus touchées que d'autres et le taux pour 100 000 habitants varie entre 0,04 et 1,46. Malgré sa rareté, la gravité de la maladie a conduit le ministère chargé de la santé à prendre un certain nombre de mesures de prévention dont la principale est de recommander la vaccination aux personnes particulièrement exposées au risque dans le cadre de leur profession, c'est-à-dire les égoutiers, les employés de voirie, les gardes-pêche, les travailleurs agricoles, notamment en rizières, et le personnel de traitement d'eaux usées. Une étude cas-témoins appariés portant sur 102 cas a été réalisée de juillet 1999 à février 2000 par l'Institut de veille sanitaire, établissement public placé sous la tutelle du ministère chargé de la santé, dans le but de cerner avec plus de précisions les facteurs de risques. L'exploitation primaire de cette étude ne donne actuellement aucun argument pour reformuler ou étendre les recommandations relatives à la vaccination préventive et une analyse plus poussée portant sur l'ensemble des facteurs de risques répertoriés est actuellement en cours. La leptospirose est une zoonose qui a été classée prioritaire à l'issue d'une expertise menée sous l'égide de l'Institut de veille sanitaire. De ce fait, au cours de l'année 2002, un système d'alerte sera mis en place dans le but de faciliter des investigations poussées lorsque des cas groupés seront signalés par le centre national de référence. Dès juillet 2001, la direction générale de la santé a rappelé aux professionnels de santé, par un communiqué à la presse médicale, que l'exposition au risque lié à la leptospirose croît en été, avec les pratiques de loisirs en eau douce. Parallèlement, des informations et conseils sur cette maladie ont été mis à la dispostion du public sur le site Internet du ministère. En ce qui concerne la faune sauvage qui sert de réservoir aux leptospires, il est admis que les mesures de dératisation classiquement mises en oeuvre sont efficaces. Le ministère chargé de la santé apportera sa contribution aux propositions que les ministères chargés de l'agriculture et de l'environnement seront amenés à formuler après l'exploitation de l'étude récemment rendue publique par l'Ecole nationale vétérinaire de Nantes.
DL 11 REP_PUB Pays-de-Loire O