FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 748  de  Mme   Idrac Anne-Marie ( Union pour la démocratie française - Yvelines ) QE
Ministère interrogé :  coopération
Ministère attributaire :  coopération
Question publiée au JO le :  07/07/1997  page :  2282
Réponse publiée au JO le :  01/09/1997  page :  2771
Rubrique :  retraites : généralités
Tête d'analyse :  montant des pensions
Analyse :  dévaluation du franc CFA. conséquences
Texte de la QUESTION : Mme Anne-Marie Idrac attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la coopération sur les conséquences très sérieuses de la dévaluation du franc CFA intervenue le 12 janvier 1994. Depuis cette date, les retraités français, dont les pensions sont versées par les caisses de retraite d'Etats africains de la zone franc, ont connu une réduction très sensible de leurs revenus. De surcroît, certains Etats, comme le Congo et le Cameroun, ne peuvent plus, depuis quelque temps, faire face à leur engagement. Si les salariés français expatriés ont déjà reçu une compensation de la part du Gouvernement pour le préjudice subi, rien n'a été fait en faveur des personnes retraitées. Elle lui demande quelle mesure le Gouvernement entend prendre pour répondre à leur attente légitime.
Texte de la REPONSE : Dès la dévaluation du franc CFA, l'Agaco (Association des anciens du Gabon et de l'Afrique centrale et occidentale) a appelé l'attention du ministère de la coopération sur la situation des Français qui, ayant accompli tout ou partie de leur carrière en Afrique, éprouvent des difficultés d'une part pour percevoir les pensions de retraite qui leur sont dues par les caisses locales de protection sociale, d'autre part pour compenser la baisse de revenus consécutive au changement de parité. Très rapidement après le réajustement monétaire du franc CFA et suite à ces interventions, le Gouvernement a pris des mesures exceptionnelles pour en compenser, au moins partiellement, les effets à l'égard des ressortissants français pensionnés des régimes de sécurité sociale africains. En dehors de certains dossiers bien répertoriés et en nombre limité, c'est aujourd'hui chose faite. Le Premier ministre a ensuite confié à une mission d'évaluation tripartite (inspection générale des affaires sociales, ministère des affaires étrangères, ministère de la coopération) le soin de faire le point sur les problèmes rencontrés par les retraités et futurs retraités ayant cotisé ou cotisant aux organismes africains. Cette mission dirigée par l'Igas s'est rendue dans six pays : Gabon, Côte d'Ivoire, Sénégal, Congo, Mali et Cameroun, et son rapport a été remis au Premier ministre et aux ministres concernés. Les conclusions de ce rapport ont fait l'objet d'une concertation interministérielle qui a permis de retenir une partie des propositions avancées. En ce qui concerne les bénéficiaires potentiels de la mesure exceptionnelle décidée en 1994, certains dossiers arrivés hors délai n'ont pu être traités. Sans remettre en cause les principes arrêtés à l'époque, ces dossiers pourront néanmoins être examinés sans tenir compte de la date limite. A moyen terme, une action sera menée pour sécuriser les droits de nos compatriotes sans peser sur les finances de la sécurité sociale française. Les informations provenant des caisses françaises et des caisses africaines afférentes à des retraités qui ont cotisé en Afrique seront centralisées afin d'intervenir auprès de nos partenaires avec plus d'efficacité. Seront également étudiés, dans le même ordre d'idées, les moyens de faciliter la preuve de leurs activités en Afrique pour les personnes ayant cotisé à des caisses locales afin de simplifier les formalités de prise en compte de ces périodes pour le calcul de leurs pensions. Le Gouvernement français ne manquera pas, de surcroît, de rappeler à ses homologues africains, lors des rencontres bilatérales ou multilatérales, leurs responsabilités vis-à-vis des ressortissants français titulaires de pensions de retraite de leurs régimes de sécurité sociale. Je m'y attacherai personnellement lors des différents entretiens auxquels je serai amené à participer. Une aide à la réorganisation des caisses de retraite sera proposée à nos partenaires, qui complétera l'action initiée dans le cadre de la Cipres. Enfin, nos compatriotes seront systématiquement encouragés à souscrire une assurance volontaire car la remise en ordre des systèmes de retraite sera une tâche difficile et de longue haleine. Pour importantes qu'elles soient, ces mesures ne permettront sans doute pas de résoudre l'ensemble des problèmes, mais elles constituent une première étape dans la voie d'une amélioration de la situation de nos compatriotes ayant cotisé à des caisses de retraite africaines.
UDF 11 REP_PUB Ile-de-France O