FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 852  de  Mme   Collange Monique ( Socialiste - Tarn ) QG
Ministère interrogé :  affaires étrangères
Ministère attributaire :  affaires étrangères
Question publiée au JO le :  28/10/1998  page :  7389
Réponse publiée au JO le :  28/10/1998  page :  7389
Rubrique :  politique extérieure
Tête d'analyse :  Moyen-Orient
Analyse :  processus de paix israélo-palestinien. attitude de la France
DEBAT : M. le président. La parole est à Mme Monique Collange.
Mme Monique Collange. Monsieur le ministre des affaires étrangères, à Wye Plantation, vendredi dernier, la détermination du Président des Etats-Unis, Bill Clinton, et l'engagement du roi de Jordanie ont réussi à débloquer le processus de paix au Proche-Orient.
Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et le Président de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat, ont signé un accord intérimaire. La France, les pays européens et bien d'autres se sont réjouis de cette conclusion heureuse. Mais l'échéance des accords d'Oslo sera-t-elle respectée ? La paix a deux ans et demi de retard sur le calendrier qui engage Israël et l'Autorité palestinienne. L'accord du 23 octobre marque-t-il un point final pour la paix ou, au contraire, est-il l'occasion d'un rebondissement, conformément à ce qu'avaient signé Yitzhak Rabin et Yasser Arafat en 1993 ?
Ces derniers mois, la France a beaucoup travaillé avec l'Egypte et les membres de l'Union européenne pour préserver l'espoir de paix. Quel sens donne-t-elle à l'accord intérimaire du 23 octobre dernier ? Quelle suite envisage-t-elle de lui apporter pour restaurer un élan vers la paix ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert.)
M. le président. La parole est à M. le ministre des affaires étrangères.
M. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères. Madame la députée, après plus d'un an et demi de blocage, après des mois d'efforts diplomatiques, l'accord de Wye Plantation relance le processus de paix. Les autorités françaises l'ont donc salué immédiatement comme une bonne nouvelle, en soulignant l'opiniâtreté du secrétaire d'Etat américain, l'engagement personnel du président Clinton et du roi Hussein de Jordanie, malgré son état de santé, de même que - il faut bien le dire - le courage politique et le sens des responsabilités dont ont fait preuve Yasser Arafat et Benyamin Nétanyahou. Je rappelle que l'accord s'est fait sur des propositions qui avaient été transmises il y a sept mois et que l'Autorité palestinienne avait immédiatement acceptées.
Naturellement, ce n'est pas encore la paix, puisque le redéploiement prévu par l'accord ne porte que sur 13 % du territoire, un pourcentage dont on ne connaît d'ailleurs pas le contenu exact. Malgré tout, cela relance la mécanique, cela relance le raisonnement qui a prévalu aux accords d'Oslo, que l'actuel gouvernement israélien contestait dans son principe même, puisqu'il s'agit quand même de paix en échange de sécurité, même si ce n'est pas tout à fait en échange de territoires - c'est une combinaison des deux. Néanmoins, le chemin à parcourir est encore long puisqu'il faut maintenant s'attaquer à ce qu'on appelle le statut final, c'est-à-dire aux questions également très complexes de Jérusalem, des réfugiés et de la signification politique de l'Etat palestinien, que nous considérons non seulement comme inévitable mais comme étant la seule solution.
Au cours de l'étape à venir, la France sera naturellement toujours présente. Par ses propositions et ses contacts bilatéraux, elle accompagnera de toutes ses forces ce mouvement vers la paix.
L'accord de Wye Plantation est une étape, heureuse certes, mais ce n'est qu'une étape. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert.)
SOC 11 REP_PUB Midi-Pyrénées O