Question N° :
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Question publiée au JO le :
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Réponse publiée au JO le :
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Analyse : |
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DEBAT : |
M. René Mangin. Monsieur le ministre des affaires étrangères, le Kosovo connaît les heures les plus noires de son histoire: femmes enceintes décapitées, globes oculaires arrachés, fontaines empoisonnées, villages rasés. Il s'agit d'une extermination programmée à 90 % des Kosovars qui se déroule aux portes de l'Europe. Or un génocide fondé sur une origine ethnique et culturelle, c'est un crime contre l'humanité ! La France a condamné sévèrement l'attitude de la Serbie. Pour autant, les négociations sont dans l'impasse et les démocrates dénoncent l'abandon du Kosovo par l'Europe. Plutôt que d'intervenir, l'OTAN s'emploie à isoler le Kosovo de la Macédoine et de l'Albanie. Allons-nous attendre la fin des massacres et avaliser la colonisation serbe prévue par Milosevic ? Qu'entend faire la France pour ces milliers de réfugiés qui s'amassent aux frontières de l'Union européenne ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et sur divers bancs du groupe Radical, Citoyen et Vert.) M. le président. La parole est à M. le ministre des affaires étrangères. M. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères. Monsieur le député, j'insisterai sur ce qui a changé ces tout derniers jours au Kosovo, depuis que, sous l'effet conjugué de l'ensemble des pressions qui ont été dirigées contre elles, les autorités de Belgrade ont dû accepter un certain nombre de concessions auxquelles elles s'étaient refusées pendant des mois. Nous avons pu, d'une part, mettre en place un système de contrôle aérien qui a commencé à fonctionner et, d'autre part, préparer une force de vérification de l'OSCE dont les premiers éléments sont arrivés sur place pour effectuer des repérages avant que l'ensemble des forces, qui atteindra progressivement 2 000 hommes, puisse les rejoindre. Un Français occupera d'ailleurs une responsabilité importante au sein de cette force. En outre, un autre concept a été développé par le ministre de la défense pour installer à côté du Kosovo, en Macédoine, une autre force destinée à assurer la sécurité des vérificateurs de l'OSCE. En pratique, on observe un début de retour à une situation de sécurité. Certes, ce n'est pas encore la solution mais l'amélioration est suffisamment sensible pour que les réfugiés reviennent en masse depuis quelques jours dans les villages et dans les centres d'accueil. En revanche - et là nous constatons un changement frappant par rapport à la situation d'il y a quelques jours - il est vrai que la négociation politique n'a pas encore véritablement commencé même si un engagement de principe a été arraché à Belgrade. Du côté albanais, la discussion se poursuit pour que l'ensemble des éléments du spectre politique - je pense à l'UCK - acceptent d'engager le dialogue sur la même base que M. Rugova. Voilà où nous en sommes. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et sur divers bancs du groupe Radical, Citoyen et Vert.) |