FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 101963  de  M.   Morel-A-L'Huissier Pierre ( Union pour un Mouvement Populaire - Lozère ) QE
Ministère interrogé :  emploi, cohésion sociale et logement
Ministère attributaire :  emploi, travail et insertion professionnelle des jeunes
Question publiée au JO le :  08/08/2006  page :  8252
Réponse publiée au JO le :  06/02/2007  page :  1337
Date de changement d'attribution :  12/09/2006
Rubrique :  politique économique
Tête d'analyse :  entreprises
Analyse :  attractivité de la France
Texte de la QUESTION : M. Pierre Morel-A-L'Huissier appelle l'attention de M. le ministre de l'emploi, de la cohésion sociale et du logement sur l'attractivité de la France. Une étude sur l'attractivité des pays européens, reprise du rapport de l'Institut de la gestion déléguée sur « les partenariats public-privé, leviers pour l'investissement, l'activité et l'emploi », publié récemment, fait apparaître que la France se situe loin derrière l'Allemagne ou le Royaume-Uni en termes de qualification de sa main-d'oeuvre. Aussi, il souhaiterait connaître son avis en la matière. - Question transmise à M. le ministre délégué à l'emploi, au travail et à l'insertion professionnelle des jeunes.
Texte de la REPONSE : Une étude publiée en 2003 dans la revue de l'INSEE rappelle que l'attractivité d'un pays renvoie à une gamme très large de déterminants, rendant difficile la mesure de l'attractivité et délicate l'interprétation des indicateurs disponibles. Ainsi par exemple, ni les indices synthétiques de compétitivité construits par l'IMD de Lausanne ou par le Forum économique mondial de Davos ni les données quantitatives comme les investissements directs étrangers enregistrés en balance des paiements ne suffisent à mesurer l'attractivité. De même, le degré de qualification de la main-d'oeuvre ne saurait à lui seul refléter l'attractivité d'un territoire. Si la qualité du capital humain est bien un déterminant de l'attractivité d'un territoire, la taille du marché du pays d'accueil, le nombre de firmes déjà présentes sur le marché, le coût du travail et du capital dans la région d'accueil, ainsi que la qualité des infrastructures sont également des facteurs qui influencent la décision de localisation des entreprises. Lorsque l'ensemble de ces facteurs sont pris en compte, le territoire « France » apparaît particulièrement attractif puisque selon une enquête publiée par KPMG en mai 2006, qui prend en compte l'ensemble des coûts d'implantation des entreprises (immobilier, transport, énergie, main-d'oeuvre, etc.), la France se place en troisième position derrière Singapour et le Canada, devant le Royaume-Uni, les États-Unis et l'Allemagne. L'attractivité de la France peut également être appréhendée à partir du tableau de bord de l'attractivité de la France élaboré conjointement par l'Agence française pour les investissements internationaux et la direction générale du Trésor et de la politique économique du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie. Il s'agit d'un document de synthèse qui vise à mesurer objectivement l'attractivité du pays, actualisé et publié selon une fréquence annuelle. Le tableau de bord publié en mai 2006 ne semble pas indiquer que la France souffre d'un problème de ressources humaines : la population tend à augmenter un peu plus rapidement en France que dans la plupart des pays de référence, en conséquence d'un taux de natalité plus élevé. Cette croissance de long terme entraîne deux conséquences positives, d'une part, pour l'attrait du marché domestique, d'autre part, pour la disponibilité de main d'oeuvre à moyen terme ; la qualification de la main-d'oeuvre et sa forte productivité sont le plus souvent reconnues dans les enquêtes auprès des investisseurs. Selon la Commission européenne, la productivité du travail par personne occupée en France est très nettement supérieure à la moyenne européenne ; la proportion de la population âgée de 25 ans à 34 ans ayant atteint un niveau d'éducation supérieure est désormais à peu près au même niveau qu'aux États-Unis. Selon ce critère, la France devance nettement plusieurs autres pays européens concurrents directs pour l'attraction d'investissements étrangers : le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l'Allemagne et l'Italie.
UMP 12 REP_PUB Languedoc-Roussillon O