FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 102521  de  M.   Morel-A-L'Huissier Pierre ( Union pour un Mouvement Populaire - Lozère ) QE
Ministère interrogé :  santé et solidarités
Ministère attributaire :  santé et solidarités
Question publiée au JO le :  22/08/2006  page :  8720
Réponse publiée au JO le :  31/10/2006  page :  11410
Rubrique :  santé
Tête d'analyse :  politique de la santé
Analyse :  traitement hormonal de la ménopause. risques
Texte de la QUESTION : M. Pierre Morel-A-L'Huissier attire l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur le traitement hormonal de la ménopause (THM). L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) a rendu publique le 27 juillet une actualisation de ses recommandations quant au risque majoré de développer un cancer du sein chez des femmes prenant un THM. En France, deux millions de femmes prennent un tel traitement. En conséquence, il souhaiterait savoir s'il entend renforcer la prévention en la matière.
Texte de la REPONSE : Dix millions de femmes sont concernées par la ménopause en France et 300 000 à 500 000 femmes y entrent chaque année. Une enquête réalisée en décembre 2003 par la SOFRES pour l'Agence nationale d'accréditation et de l'évaluation en santé (ANAES), dont les résultats ont été publiés en avril 2004, a relevé que 25 % des femmes ménopausées âgées de quarante-cinq à soixante-dix ans prenaient un traitement hormonal (THM). L'effet des THM sur la survenue du cancer du sein a été largement étudié, notamment par les études WHI (USA) et MWS (Royaume-Uni). Ces études ont montré que les traitements oestroprogestatifs de la ménopause entraînaient une augmentation du risque de survenue du cancer du sein. L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS), particulièrement sensible à ce problème de santé publique, a réuni un groupe d'experts dont les conclusions sur le bénéfice et le risque du traitement, au vu de l'ensemble des données cliniques et épidémiologiques disponibles, ont été diffusées en décembre 2003, à la fois aux professionnels de santé et aux patientes. Une audition publique s'est tenue le 27 avril 2004 en collaboration avec l'ANAES et l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), à l'issue de laquelle un rapport d'orientation, précisant les recommandations, a été présenté aux professionnels et aux patientes le 12 mai 2004. Il est important de noter que ce rapport sur l'utilisation des THM, à condition qu'ils soient utilisés selon les recommandations en vigueur, suggère que la progestérone naturelle, contrairement aux progestatifs de synthèse impliqués dans les études précitées, ne serait pas associée à un sur-risque de cancer du sein, tout au moins dans les premières années du traitement. Au vu de ces éléments, l'AFSSAPS a dans un premier temps actualisé en décembre 2004 les recommandations de bonne pratique sur le traitement médicamenteux de l'ostéoporose post-ménopausique. Puis, en juillet 2006, l'AFSSAPS a mis à jour ses recommandations sur le THM afin d'y intégrer les nouvelles études et compléments d'études publiées depuis décembre 2003. L'analyse de ces nouvelles données ne remet pas en cause les recommandations précédentes. Ainsi, chez la femme ménopausée présentant des troubles fonctionnels liés à la ménopause, un THM peut être instauré si la patiente le souhaite, à la dose minimale efficace, et ce tant que durent les symptômes. L'augmentation du risque de cancer lié aux THM est donc bien identifié et pris en compte, d'une part, dans l'évaluation du rapport bénéfice, risque de ces traitements, d'autre part, dans l'établissement des recommandations de bon usage, qui visent à le limiter considérablement. Ce bon usage implique notamment que le médecin informe très précisément la patiente des bénéfices et des risques inhérents au traitement qu'il lui prescrit. Les nombreux travaux publiés à ce sujet sont très régulièrement analysés par l'AFSSAPS qui a pour mission, dès lors qu'ils apportent des éléments nouveaux de faire évoluer en conséquence les recommandations faites aux médecins et aux patientes.
UMP 12 REP_PUB Languedoc-Roussillon O