DEBAT :
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EUROPE DE LA DÉFENSE
M. le président. La
parole est à M. Pierre Morel-A-L'Huissier, pour le groupe UMP. M. Pierre Morel-A-L'Huissier.
Madame la ministre de la défense, en marge de leurs discussions à
Bruxelles sur le projet de constitution, les chefs d'Etat et de gouvernement de
l'Union européenne ont abordé, le week-end dernier, la question de la défense.
L'accord conclu il y a deux semaines par la France, l'Allemagne et le
Royaume-Uni pour renforcer la défense européenne en la dotant d'une capacité à
mener des opérations de maintien de la paix, leur a été soumis. Cet accord
prévoit, en complément de l'OTAN, la mise en place d'un quartier général
européen pour planifier les opérations de maintien de la paix. Par ailleurs, les dirigeants
européens ont eu à se prononcer sur une stratégie européenne de sécurité
préparée par le haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité
commune, qui fait référence à la possibilité d'actions militaires
préventives. Pouvez-vous, madame
la ministre, nous faire part des décisions prises à Bruxelles sur ces deux
points, et nous préciser sur quels fondements et sous quelle forme pourraient se
présenter ces stratégies européennes de sécurité ? (Applaudissements sur divers bancs du groupe de l'Union pour
un mouvement populaire.) M. le président. La
parole est à Mme la ministre de la défense. Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de la défense. Monsieur le député,
malgré l'absence d'accord global sur le projet de constitution, le bilan du
sommet de Bruxelles a été très positif dans le domaine de la défense. Certaines
avancées obtenues peuvent être traduites dans les faits à très brèves échéances
; d'autres sont des acquis pour l'avenir. Vous avez plus particulièrement
relevé deux de ces avancées d'ores et déjà acquises. La première est la création d'un
état-major de planification et de conduite d'opérations de l'Union européenne.
Cela devrait permettre de répondre aux différentes hypothèses d'engagement des
forces européennes, qu'il s'agisse d'opérations autonomes ou d'opérations
engagées avec des moyens de l'OTAN. Le deuxième acquis est la stratégie
européenne de sécurité adoptée par le Conseil. Il s'agit d'une étape essentielle
puisque, pour la première fois, les pays européens expriment leur commune vision
du monde dans un document commun. Ce dernier prépare la réponse européenne aux
défis du monde contemporain, c'est-à-dire au terrorisme, à la prolifération, aux
crises régionales, en envisageant les anticipations de crises pour éviter
qu'elles se produisent. A la fin
du printemps dernier, les grands programmes d'armement - ceux de
l'avion A 400 M, du missile Meteor, des hélicoptères Tigre et
NH 90, de Galileo -, avaient représenté des avancées significatives de
l'Europe de la défense. Aujourd'hui, avec l'agence européenne de l'armement,
avec l'objectif capacitaire 2010, avec le collège européen de défense, avec
le corps européen de gendarmerie, ce sont de nouvelles étapes d'une affirmation
concrète de l'Europe de la défense qui ont été dessinées à Bruxelles. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un
mouvement populaire.)
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