FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 102991  de  M.   Reiss Frédéric ( Union pour un Mouvement Populaire - Bas-Rhin ) QE
Ministère interrogé :  anciens combattants
Ministère attributaire :  anciens combattants
Question publiée au JO le :  05/09/2006  page :  9256
Réponse publiée au JO le :  07/11/2006  page :  11576
Rubrique :  anciens combattants et victimes de guerre
Tête d'analyse :  pensions
Analyse :  décristallisation. Union française. application
Texte de la QUESTION : M. Frédéric Reiss souhaite interpeller M. le ministre délégué aux anciens combattants au sujet des retraites militaires attribuées aux militaires originaires des anciens territoires français et ayant combattu par le passé sous le drapeau français. Il a en effet été interpellé au sujet de la retraite que perçoivent les anciens combattants originaires notamment d'Afrique et qui ont souvent participé à divers conflits militaires pour défendre notre nation, en Europe ou ailleurs. Il semble en effet que la veuve d'un tirailleur sénégalais décédé après douze années de service, notamment en Indochine et en Algérie, ne perçoive que 45 euros par mois en pension de réversion. Cela représente nettement moins qu'une veuve de Français métropolitain car dans ce cas chaque année passée en Indochine vaut trois annuités pour le calcul de la retraite et chaque année en Algérie vaut deux annuités. Dans ces circonstances, il souhaite connaître sa position sur cette différence de traitement et souhaite savoir si une revalorisation des retraites des anciens combattants non métropolitains est envisageable : un rattrapage de celles-ci sur celle des anciens combattants de la métropole constituerait une juste reconnaissance des services rendus par ces derniers à notre nation.
Texte de la REPONSE : À la demande du président de la République, le Gouvernement a décidé la décristallisation complète de la retraite du combattant et des pensions militaires d'invalidité des anciens combattants de l'armée française ressortissants des pays antérieurement placés sous souveraineté, protectorat ou tutelle de la France. En effet, leur situation a été régie, à compter des dates d'accession à l'indépendance de ces États, par les dispositions de l'article 170 de l'ordonnance n° 58-1374 du 30 décembre 1958 portant loi de finances pour 1959 pour ce qui concerne l'ex-Indochine, de l'article 71 de la loi n° 59-1454 du 26 décembre 1959 portant loi de finances pour 1960 s'agissant des États d'Afrique noire, du Maroc et de la Tunisie et de l'article 26 de la loi de finances rectificative n° 81-734 du 3 août 1981 pour l'Algérie. Ainsi, les droits acquis notamment en matière de pensions militaires d'invalidité et de retraite du combattant ont été maintenus et transformés en indemnités viagères calculées sur la base des tarifs et législations en vigueur à la date de leur transformation, puis « cristallisés » à cette valeur. Cette situation a perduré plus de quarante ans. Il a fallu attendre 2002 pour que le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin procède à la décristallisation des prestations versées à ces anciens combattants. La loi de finances rectificative pour 2002 a, en effet, réévalué les droits des anciens combattants concernés en s'appuyant sur le principe de la parité du pouvoir d'achat défini par l'ONU. Chaque ancien combattant a dès lors perçu des prestations d'un montant lui assurant un pouvoir d'achat, dans son pays, identique à celui de ses frères d'armes français. Cette méthode, validée par le Conseil d'État, a ainsi permis de rétablir l'équité. Entrée en vigueur en 2003, cette mesure s'est traduite la première année par un coût budgétaire de 130 millions d'euros, correspondant à la revalorisation au titre de l'année 2003, à laquelle s'ajoutait le versement de quatre années d'arrérages. Depuis 2004, 30 millions d'euros ont été consacrés chaque année à la décristallisation. Face à la persistance d'un sentiment d'injustice, le président de la République a demandé, le 14 juillet dernier, au Gouvernement de Dominique de Villepin de poursuivre ce processus. Lors du conseil des ministres du 27 septembre dernier, il a ainsi été décidé que les 56 000 bénéficiaires de la retraite du combattant et les 27 000 titulaires de pensions militaires d'invalidité verraient les montants de leurs prestations portés au même niveau que ceux perçus par les anciens combattants français. Cette décision sera mise en oeuvre dès le 1er janvier 2007. Elle fera l'objet d'un amendement gouvernemental lors de l'examen par le Parlement du projet de loi de finances pour 2007. La décristallisation totale des droits liés à l'activité combattante est, après l'hommage qui leur a été rendu en 2004 lors de la commémoration du 60e anniversaire du débarquement de Provence, une nouvelle manifestation particulièrement significative du respect et de la reconnaissance éternelle que manifeste la nation envers ces combattants originaires de vintg-trois pays différents, du Maghreb, d'Afrique noire, de Madagascar et d'Asie.
UMP 12 REP_PUB Alsace O