Texte de la QUESTION :
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M. Bernard Madrelle attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports, de l'aménagement du territoire, du tourisme et de la mer sur la saturation endémique qui frappe le réseau routier national de l'agglomération bordelaise, atteignant un degré tel que l'activité économique du département de la Gironde s'en trouve paralysée. Depuis juin 1999, tous les acteurs politiques et économiques se mobilisent pour résoudre ce problème crucial et élaborer un projet dont l'urgence est reconnue et la réalisation vitale, non seulement pour la ville de Bordeaux et le département de la Gironde, mais pour l'ensemble de la région Aquitaine. A l'issue du débat public conduit par la commission nationale et son émanation locale, l'option retenue privilégiait la recherche d'une solution de passage par l'ouest de l'agglomération et, par lettre du 22 juin 2004, le ministère de l'équipement informait le conseil général de sa décision de mettre à l'étude le contournement autoroutier de Bordeaux. Depuis, aucune suite concrète n'a été donnée à cette commande d'étude, malgré la volonté affichée par le préfet de la région Aquitaine, préfet de la Gironde, de développer les infrastructures d'accès à cette région et, prioritairement, le contournement autoroutier de Bordeaux. En conséquence, il lui demande de confirmer cet engagement en lui faisant connaître le calendrier précis des études et des procédures ainsi que les moyens qu'il compte mettre en oeuvre pour sa concrétisation.
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Texte de la REPONSE :
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SATURATION DU RÉSEAU ROUTIER DE L'AGGLOMÉRATION BORDELAISE M. le
président. La parole est à M. Bernard Madrelle, pour exposer sa
question, n° 1030. M. Bernard
Madrelle. J'appelle l'attention du ministre de l'équipement et des
transports sur la saturation endémique que subit le réseau routier national de
l'agglomération bordelaise : elle atteint un tel degré que l'activité économique
du département de la Gironde et de la ville de Bordeaux s'en trouve handicapée,
tout comme celle de la région Aquitaine tout entière. Depuis juin 1999, tous les acteurs politiques - je dis bien
tous -, mais aussi économiques se mobilisent pour résoudre ce problème crucial
et élaborer un projet dont l'urgence est reconnue et la réalisation
indispensable non seulement pour la ville de Bordeaux et le département de la
Gironde, très impliqués dans le projet, mais aussi pour l'ensemble de la région
Aquitaine. Les prévisions du ministère, lorsqu'elles
décrivent des " contournements périurbains déjà congestionnés et sur lesquels la
durée quotidienne de la congestion connaîtra la plus forte aggravation " sont
d'un réalisme accablant qui dépeint très exactement la situation sur la rocade
et le pont d'Aquitaine. Ce dernier est en effet l'axe principal de pénétration
dans l'agglomération et tous les usagers qui fréquentent la métropole aquitaine
ou y transitent sont quasiment contraints de l'emprunter. Dans ces conditions,
la présence d'un véritable mur de camions sur la voie de droite constitue un
facteur supplémentaire d'engorgement et de dangerosité. Dès lors, la création d'une nouvelle infrastructure
autoroutière permettant le franchissement de la Garonne devient vitale. À
l'issue du débat public conduit par la Commission nationale et son émanation
locale, l'option retenue privilégiait la recherche d'une solution de passage par
l'ouest de l'agglomération. Par lettre du 22 juin 2004, vous aviez informé le
conseil général de votre décision de mettre à l'étude le contournement
autoroutier de Bordeaux. Sept mois se sont écoulés, et aucune suite concrète n'a
été donnée à cette commande d'étude, malgré la volonté affichée par le préfet de
la région Aquitaine, préfet de la Gironde, de développer les infrastructures
d'accès à cette région et, prioritairement, le contournement autoroutier de
Bordeaux. Je vous demande donc, monsieur le secrétaire
d'État aux transports, de confirmer cet engagement et de me communiquer le
calendrier précis des études et des procédures, ainsi que le montant des moyens
que vous comptez engager pour sa réalisation. M. le président. La parole est à M. le secrétaire
d'État aux transports et à la mer. M. François Goulard,
secrétaire d'État aux transports et à la mer. Monsieur le député, le projet
de contournement autoroutier de Bordeaux vise à rétablir un service de qualité
sur l'axe Nord-Sud Atlantique, en effet très saturé au droit de Bordeaux, en
dissociant le trafic de transit, national ou international, du trafic local à
caractère urbain et suburbain. Le Gouvernement a souligné l'importance de ce
projet lors du CIADT du 18 décembre 2003. Cela est donc considéré comme une
réelle priorité. Vous l'avez rappelé : le 14 mai 2004,
Gilles de Robien a confirmé le principe d'un contournement autoroutier concédé
et a privilégié un fuseau de passage à l'ouest de l'agglomération. Vous estimez
que, depuis, aucune suite concrète n'a été donnée à ce projet. Je peux vous
confirmer bien au contraire que, depuis cette date, les études opérationnelles
ont été lancées. Mais vous connaissez la sensibilité environnementale du secteur
ou, d'une façon générale, les préoccupations qui s'expriment chaque fois qu'un
grand chantier est envisagé dans quelque région que ce soit. Dans le cas
présent, cela explique que le temps nécessaire au recueil des données, à la
recherche de tracés minimisant les contraintes de toute nature soit plus
long. Les principales orientations issues des études en
cours seront consignées dans un cahier des charges que le ministre de
l'équipement et des transports, Gilles de Robien, compte approuver
prochainement. Ce cahier des charges fixera le calendrier prévisionnel. Sous
réserve qu'aucune difficulté importante n'apparaisse, notamment sur le plan
environnemental, l'enquête publique pourrait être lancée en 2008, ce qui est
déjà un objectif ambitieux au regard de la complexité de l'opération. Au fur et à mesure de l'avancée des études, notamment de
l'élaboration du cahier des charges, vous aurez, monsieur le député, des
précisions sur le phasage et les procédures ultérieures. M. le président. La
parole est à M. Bernard Madrelle. M. Bernard Madrelle. Je vous remercie, monsieur le
secrétaire d'État, de confirmer l'engagement du ministère d'étudier cet
indispensable contournement et serai heureux d'avoir dans les plus brefs délais
des précisions sur le calendrier. Je comprends que
l'étude soit complexe à mener, mais je me permets d'insister sur l'importance et
l'urgence de cette réalisation : nous n'avons plus de temps à perdre, car la
situation, déjà critique, ne cesse de se dégrader en raison de l'évolution
exponentielle du trafic routier de transit, notamment celui des liaisons par
poids lourds avec la péninsule ibérique. Il y va de l'avenir économique et
social de la ville de Bordeaux, de la Gironde et de l'Aquitaine.
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