Texte de la QUESTION :
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M. Pierre Morel-A-L'Huissier attire l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur la thématique des défibrillateurs externes semi-automatiques et automatiques. Entre 60 000 et 80 000 personnes décèdent chaque année de mort subite en France. On sait que plus les secours interviennent tôt, plus les chances de survie sont importantes. Chaque minute qui passe réduit ces chances de 10 %. La fibrillation ventriculaire (FV) est spontanément mortelle. En l'absence de prise en charge en moins de dix minutes, les chances de survie sont quasi-nulles. En revanche, si la victime reçoit un choc électrique durant la première minute, elles sont supérieures à 90 %. De faible poids et de taille réduite, les appareils automatiques ou semi-automatiques sont capables d'analyser le rythme cardiaque avant la délivrance d'un choc salvateur, un système prévenant d'éventuels dysfonctionnements et même une assistance aux gestes à effectuer par des consignes vocales. Aux États-Unis, l'utilisation de ces dispositifs s'est progressivement élargie, en vue d'une généralisation dans les lieux publics. Cette décision est en grande partie motivée par une vaste étude américaine, selon laquelle les manipulations inappropriées étaient extrêmement rares et l'utilisation de ces appareils par des volontaires formés permettait de doubler quasiment le nombre de personnes ayant survécu à une attaque cardiaque (23,4 % contre 14,1 %). Face à un accident cardiaque, il est urgent d'appeler le 15, et d'engager des techniques de réanimation cardio respiratoire. Et on l'a vu, un défibrillateur externe permet d'augmenter ces chances. Actuellement, le recours aux défibrillateurs semi-automatiques est très réglementé et ne concerne que les médecins, les paramédicaux et les sapeurs-pompiers ayant reçu une formation adéquate. Si les défibrillateurs devaient être diffusés plus largement, une évolution législative serait nécessaire. La Fédération française de cardiologie (FFC) est favorable à la présence de ces appareils dans certains lieux publics (terrain de sport, maisons de retraite, centre de congrès, complexes commerciaux, aéroports, infirmeries de grosses entreprises, etc.). Utilisés de manière appropriée, les défibrillateurs externes automatiques ou semi-automatiques constituent une avancée considérable. Mais il ne faut pas qu'ils soient perçus comme une alternative à l'apprentissage des gestes de premiers secours. Bien au contraire, ils doivent inciter le grand public à suivre une telle formation. Actuellement, moins de 7 % des Français s'y engagent chaque année. Pourtant, 10 000 vies par an pourraient être sauvées si une personne sur cinq savait réagir face à l'urgence. Plusieurs expériences pilotes ont récemment été réalisées en France (Hyères, Le Plessis-Trévise, Montbard, etc.), le plus souvent avec le concours des fabricants et des organismes de formation. En fonction de la facilité d'emploi de l'appareil, une à trois heures de formation suffiraient à rendre possible leur utilisation par des non-initiés. Au regard de ces informations, il le prie de bien vouloir lui indiquer s'il entend développer l'implantation de défibrillateurs externes automatiques et semi-automatiques en France.
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