Texte de la REPONSE :
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Malgré leur isolement les collectivités d'outre-mer de la zone Pacifique ne sont pas épargnées par la consommation et le trafic de stupéfiants. La lutte contre les stupéfiants est une de mes priorités en matière de sécurité intérieure et le ministre a fixé aux hauts-commissaires de la République de Polynésie et de Nouvelle-Calédonie des objectifs précis dans ce domaine. Au cours des huit premiers mois de 2006, l'activité des services de police et de gendarmerie en matière de stupéfiants a progressé, par rapport à la même période de 2005, de 26,5 % avec 480 faits constatés en Nouvelle-Calédonie et de 13,7 % avec 582 faits constatés en Polynésie française. Le cannabis est la drogue la plus consommée dans ces deux collectivités. Cette consommation, source de délinquance d'appropriation, s'étend au sein même des populations non marginales. Les circuits courts d'approvisionnement s'avérant plus lucratifs, la culture du pakalolo « cannabis local » s'est développée en Polynésie française, mais aussi en Nouvelle-Calédonie, malgré la multiplication des opérations de destructions. Au cours de l'année 2005, 348 opérations ont été menées en Polynésie, ayant permis la saisie et la destruction de 53 197 pieds et 21 294 graines ainsi que la mise en cause de 237 personnes. En 2005 la totalité des personnes interpellées en Nouvelle-Calédonie et 97 % des mis en cause en Polynésie en matière de stupéfiants l'étaient pour des trafics ou usage de cannabis. Les trafics de cocaïne, d'héroïne et d'ecstasy restent marginaux et portent sur des saisies de quelques grammes par an, hors la découverte d'un ballot de 22 kilos en 2005 échoué à Clipperton, et de plusieurs ballots contenant 20 kilos en 2006, découverts sur une plage isolée des îles Marquises. Par contre, l'augmentation des quantités saisies de dexméthamphétamine, produit de synthèse couramment appelé ice, fait l'objet d'une attention renforcée des services répressifs. Ce produit très nocif est généralement caché dans les sous-vêtements de passeurs, à l'arrivée de vols en provenance principalement des États-Unis. La plupart des saisies sont faites par les services des douanes à l'aéroport de Faa'a. 107 grammes ont été saisis en 2004, 323 grammes en 2005 et 467 grammes en juillet 2006 (en une seule saisie). Face à cette situation, une cellule de lutte contre les produits de stupéfiants, réunissant l'ensemble des forces de sécurité, est animée et coordonnée par le Parquet de Papeete. Des contacts ont été noués avec l'office central pour la répression des trafics de stupéfiants, Interpol et Europol ainsi qu'avec les services anti-drogue américains et australiens afin de développer les échanges de renseignements. Ces actions, liées à une amélioration des contrôles des passagers et des marchandises par les services compétents à l'aéroport, ont permis d'obtenir de bons résultats. Si un seul réseau de trafic d'ice a été démantelé en 2004, dix réseaux l'ont été en 2005 et cinq depuis le début de l'année 2006. Il convient de préciser que la saisie de 467 grammes en juillet 2006 a pu être réalisée à la suite de six mois d'enquête de la gendarmerie nationale en coopération étroite avec les services des douanes. Elle a permis l'interpellation de trente et un membres du réseau. L'action préventive, élément essentiel de la lutte contre le trafic des stupéfiants n'est pas oubliée. Des formateurs relais anti-drogue ont été mis en place par la police et la gendarmerie pour informer les jeunes et la population sur les dangers de la drogue, notamment en partenariat avec les chefs d'établissement.
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