Texte de la REPONSE :
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SITUATION DES HÔPITAUX PSYCHIATRIQUES EN ZONE RURALE M. le
président. La parole est à M. Pierre Morel-A-L'Huissier, pour exposer
sa question, n° 1053. M.
Pierre Morel-A-L'Huissier. Ma question s'adresse à M. le ministre des
solidarités, de la santé et de la famille, mais je me réjouis, madame la
secrétaire d'État, qu'il vous revienne de me répondre aujourd'hui, et je vous
remercie de tout ce que vous avez fait pour les personnes handicapées. La santé mentale occupe une place considérable au sein de
notre système de santé du fait de la fréquence des troubles et de leur
récurrence. Depuis une dizaine d'années, le nombre de recours aux soins pour
troubles de la santé mentale - cette catégorie regroupe les troubles névrotiques
et psychotiques, l'anxiété, la dépression, les troubles de l'enfance et les
troubles du sommeil - s'accroît pour l'ensemble des médecins, généralistes et
spécialistes. Or le centre hospitalier
François-Tosquelles, situé à Saint-Alban-sur-Limagnole, en Lozère, fait face à
un manque de moyens en personnels, notamment en psychiatres, ce qui met en péril
l'existence même de la structure, qui est le premier employeur local, avec 432
emplois. De nombreux postes sont aujourd'hui vacants, et ce, je tiens à le
souligner, en dépit des efforts du docteur Bonhomme, maire et conseiller général
de Saint-Alban, de Mme Catherine Dardé, directrice de l'ARH, de M. Pourquier,
président du conseil général, et de Me Pottier, ancien président du conseil
général. La psychiatrie est une spécialité médicale à
part entière, nécessitant une organisation spécifique, les personnels soignants
devant composer au quotidien entre accompagnement psychologique et maîtrise de
situations potentielles de violence. Alors que le
Gouvernement a réaffirmé dans cet hémicycle la vocation sanitaire et sociale de
notre département de Lozère, le secteur psychiatrique du centre hospitalier de
Saint-Alban nécessite des moyens spécifiques. La qualité de la prise en charge
de pathologies graves et de plus en plus complexes en dépend, dans l'intérêt des
malades et des personnels soignants. C'est pourquoi je me
permets d'attirer fortement votre attention sur cet établissement, et de
demander une prise en compte particulière de la psychiatrie dans le département
de la Lozère, afin qu'il puisse assurer un accueil convenable de ces malades
difficiles. M. le
président. La parole est à Mme la secrétaire d'État aux personnes
handicapées. Mme Marie-Anne
Montchamp, secrétaire d'État aux personnes
handicapées. Monsieur le député, le ministre de la santé partage bien sûr
votre souci de conforter et moderniser l'offre de soins psychiatriques du
département de la Lozère. Pour ce faire, le projet médical et le projet
d'établissement du centre hospitalier de Saint Alban, en cours d'élaboration,
font l'objet de nombreux échanges entre l'agence régionale de l'hospitalisation
et l'établissement. En voici quelques orientations. Au
plan médical, il s'agira tout d'abord d'affirmer la vocation régionale de
l'accueil des patients sur le site de Saint-Alban, compte tenu des compétences
reconnues dont disposent notamment ses équipes paramédicales. Cette orientation
est déjà engagée avec le CHU de Montpellier dans le cadre d'une convention
élaborée en 2004, permettant notamment d'accueillir des patients psychotiques
chroniques, dans le respect de leur libre choix. Elle sera poursuivie avec les
centres hospitaliers de Béziers, Thuir et Sète. Il
s'agira ensuite de rapprocher la prise en charge en psychiatrie active de
l'essentiel de la population lozérienne et du service d'accueil des urgences du
centre hospitalier de Mende par l'implantation d'une unité de vingt-cinq lits à
Mende. Pourrait s'y ajouter l'implantation d'une unité pour adolescents. Sur le plan des investissements, deux réflexions sont
actuellement conduites pour Saint-Alban : l'humanisation des locaux, afin
d'améliorer la prise en charge des patients, et le regroupement des unités
d'hospitalisation sur un nombre plus réduit de bâtiments. La configuration structurelle des bâtiments est
difficilement compatible avec une bonne organisation des soins, et elle est peu
adaptée aux contraintes médicales. Ainsi, si le ratio des surfaces disponibles
par lit est de 150 mètres carrés - contre 55 mètres carrés en moyenne -,
l'espace privatif dont bénéficie chaque patient n'est que de 9 mètres carrés. Le regroupement des unités de soins permettra en outre
d'améliorer la sécurité des personnels, notamment la nuit, en réduisant leur
isolement. Enfin, au plan de la logistique,
l'établissement est déjà le siège d'une blanchisserie importante en fonction
depuis 2004, à laquelle s'ajoutera l'ouverture, en 2005, d'une nouvelle cuisine
sur le site de Saint-Alban pour améliorer les prestations hôtelières. Toutefois, la concertation se poursuit et nous restons
ouverts à des aménagements et à des solutions différentes dans la mesure où
elles satisferaient l'ensemble des parties concernées. Vous le voyez, monsieur le député, l'ARH est
particulièrement attentive à maintenir une offre psychiatrique adaptée aux
besoins du département, et elle veillera à la conforter au bénéfice de la
population. Je me permets d'ajouter qu'il serait
important d'anticiper l'offre médico-sociale par une prise en charge préventive
destinée à compléter ce remarquable établissement qui a une vocation non
seulement départementale, mais aussi régionale au sens large du terme. M. le président. La
parole est à M. Pierre Morel-A-L'Huissier. M. Pierre Morel-A-L'Huissier. Madame la secrétaire
d'État, je vous remercie. Sachez que la Lozère tout entière est très attachée à
cet établissement. Or on nous fait remarquer chaque fois en CROSS, et souvent
également à l'ARH, que notre taux d'équipement sanitaire et social est trop
important. Votre réponse était donc très importante pour l'ensemble du
département.
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