Texte de la REPONSE :
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Le projet d'engin sous-marin télé-opéré (ROV) (Remotely Operated Vehicle), baptisé Victoria par analogie avec l'engin appartenant à l'Ifremer, le Victor 6000, s'inscrit dans la coopération franco-allemande concernant les technologies marines, née d'une volonté politique forte issue du traité de l'Elysée de 1963. Cette coopération est construite autour de liens scientifiques entre l'IFREMER (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer) et l'AWI (Alfred Wegener Institute) appartenant à la société Helmholtz (HGF), financé principalement par le budget fédéral allemand, et localisé à Bremerhaven. La collaboration entre l'AWI et l'IFREMER a permis, au-delà des campagnes scientifiques françaises à bord de navires allemands depuis 1999, et allemandes à bord de navires français, la réalisation du module de cartographie haute résolution du Victor 6000. Par l'un des deux accords signés le 28 juin 2006 en présence de M. François Goulard, ministre délégué à l'enseignement supérieur et à la recherche, qui prolongent et élargissent cette coopération figurant sur la feuille de route du conseil des ministres franco-allemand, l'IFREMER et l'AWI, ont créé un groupement de recherche européen (GDRE) en technologies sous-marines. Cette structure innovante bilocalisée entre Bremerhaven et La Seyne-sur-Mer, a pour mission de développer des outils sous-marins performants, notamment pour le service des observatoires sous-marins tant en matière de reconnaissance, d'installation, de dépannage que de maintenance. Elle est en outre appelée à s'ouvrir à d'autres partenaires allemands, français et européens. Dans ce cadre, le projet Victoria consiste à développer conjointement un nouvel engin, complémentaire en termes de disponibilité et de performances du Victor 6000. Il vient compléter les développements de modules instrumentaux en commun pour les engins télé-opérés type ROV et autonomes type AUV (autonomous underwater vehicle). Les idées fondatrices en sont l'inter-opérabilité avec le Victor 6000, le partage des charges utiles grâce à des interfaces communes, et l'évolution en parallèle des deux engins. Le coût d'un tel développement est aujourd'hui estimé entre 4 et 5 millions d'euros, dont l'AWI, qui en serait le propriétaire, financerait la plus grande partie, en échange d'un droit d'usage garanti de deux à trois mois par an. Il serait réalisable sur la période 2006/2008 avec un retour probable important pour l'industrie française, déjà engagée dans la construction des systèmes et sous-systèmes du Victor 6000. IFREMER a proposé d'assurer la maîtrise d'ouvrage déléguée pour l'AWI, en vue d'une coexploitation du couple Victor 6000 / Victoria à l'échelle européenne.
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