FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 1073  de  M.   Philip Christian ( Union pour un Mouvement Populaire - Rhône ) QOSD
Ministère interrogé :  éducation nationale
Ministère attributaire :  éducation nationale
Question publiée au JO le :  08/02/2005  page :  1180
Réponse publiée au JO le :  09/02/2005  page :  854
Rubrique :  enseignement secondaire
Tête d'analyse :  programmes
Analyse :  chinois. Lyon
Texte de la QUESTION : M. Christian Philip attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur l'enseignement du chinois à Lyon. Le rectorat de Lyon vient de décider de supprimer l'enseignement de la langue chinoise au lycée Saint-Exupéry et de réduire de deux à un groupe le chinois au lycée Édouard-Herriot pour ouvrir cette option linguistique dans un nouvel établissement, le lycée Récamier. Il s'agit là d'une décision lourde de conséquences compte tenu, d'une part, de l'importance du nombre d'élèves qui s'inscrivent régulièrement depuis des années en chinois dans ces deux lycées (et la demande va croissant) et, d'autre part, des échanges mis en place, plus particulièrement à Édouard-Herriot. Il s'agit notamment du programme biannuel d'échanges linguistiques Lyon - Singapour, du programme annuel d'échanges linguistiques Lyon - Shanghai (financé du reste par la région Rhône-Alpes) ou du programme d'accueil annuel d'élèves francophones de l'école des langues étrangères de Shanghai au lycée Herriot. Cette décision risque de mettre fin à ces programmes, ce qui ne sera pas sans effet sur la francophonie des villes concernées. S'il peut paraître souhaitable d'ouvrir cette option linguistique au lycée Récamier, il est incompréhensible de la fermer ou de la réduire dans les deux autres lycées. C'est la raison pour laquelle il souhaite l'en avertir et savoir s'il serait possible de maintenir la situation existante.
Texte de la REPONSE :

ENSEIGNEMENT DU CHINOIS À LYON

M. le président. La parole est à M. Christian Philip, pour exposer sa question, n° 1073, relative à l'enseignement du chinois à Lyon.
M. Christian Philip. Ma question a pour but d'appeler l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur l'enseignement du chinois à Lyon, dont chacun comprend l'importance qu'il revêt dans le monde contemporain. Or le rectorat de Lyon vient de le supprimer au lycée Saint-Exupéry et de le réduire de deux groupes à un au lycée Édouard-Herriot. Il s'agit de décisions regrettables dans la mesure où les élèves sont de plus en plus nombreux à s'inscrire, ce dont on peut se réjouir, et où, surtout, ces deux établissements, en particulier le lycée Édouard-Herriot, ont su construire des programmes d'échanges - auxquels cette mesure risque de porter atteinte - intéressant plusieurs centaines de lycéens chinois et français avec un impact sur la francophonie des villes concernées.
Alors que 2005 est l'année de la France en Chine, réduire l'importance du chinois dans une capitale régionale comme Lyon ne me paraît pas opportun. Certes, une nouvelle option chinois sera offerte dans un autre lycée lyonnais, le lycée Récamier. J'y suis favorable, afin d'élargir l'offre de chinois, mais pourquoi la réduire ou la supprimer dans deux autres établissements ? Globalement, cette décision aboutirait sur Lyon à une offre moins importante qu'aujourd'hui.
Je souhaite que M. le ministre soit informé de la situation et je lui demande s'il serait possible de maintenir la progression du chinois à Lyon pour la rentrée prochaine.
M. le président. M. d'Aubert, ministre délégué à la recherche qui devait vous répondre étant encore retenu au Sénat, la parole est à M. le ministre délégué aux anciens combattants.
M. Hamlaoui Mekachera, ministre délégué aux anciens combattants. Monsieur le président, monsieur le député, je vous prie d'excuser également M. Fillon actuellement auditionné par la commission des affaires culturelles, familiales et sociales de l'Assemblée sur le projet de loi d'orientation sur l'école.
La décision de transférer à la rentrée de 2005 l'enseignement du chinois comme troisième langue vivante en classe de seconde du lycée Saint-Exupéry de Lyon vers le lycée Récamier a été prise pour permettre la création, dans cet établissement, d'un pôle linguistique attractif. Les élèves pourront ainsi continuer à suivre un enseignement de chinois dans les lycées publics de l'académie. En d'autres termes, l'offre de formation n'est ni restreinte ni supprimée ; elle est mieux organisée.
Les élèves du lycée Saint-Exupéry ayant commencé à étudier le chinois en seconde à la rentrée de 2004 seront donc assurés de poursuivre cet enseignement en classe de première en 2005 et de terminale en 2006. Le transfert du chinois ne porte pas atteinte à l'attractivité du lycée Saint-Exupéry. Cet établissement qui n'offre pas de scolarité après le bac propose néanmoins une diversité de langues vivantes et d'options comme il n'en existe dans aucun autre établissement de l'académie.
Par ailleurs, si un groupe sur les deux existants au lycée Édouard-Herriot est, lui aussi, transféré au lycée Récamier, c'est pour permettre au premier d'accueillir les élèves de son secteur, conformément à la carte scolaire, ce qui constitue une priorité. Ainsi, une classe de seconde supplémentaire sera créée à la rentrée de 2005 mais le chinois restera une option possible dans ce lycée.
Avec 477 élèves étudiant le chinois dans l'académie de Lyon à la rentrée de 2004, et sans aucune restriction à celle de 2005, l'académie ne diminue en aucune manière son offre de formation. Le chinois, proposé dans quatre lycées en 2004 - trois à Lyon et un à Roanne -, sera enseigné dans cinq lycées en 2005 dont, pour la première fois, le lycée Récamier.
M. le président. La parole est à M. Christian Philip.
M. Christian Philip. L'argumentaire développé par M. le ministre ne me satisfait pas pleinement.
La décision a d'abord été prise pour des raisons d'équilibre entre les différents lycées de la ville, sans considérer le problème spécifique du chinois. Réduire l'enseignement du chinois à Édouard-Herriot qui est à la pointe des échanges entre Lyon et la Chine soulève incontestablement un vrai problème. Il faudra des années au lycée Récamier pour prendre la suite. On aurait pu envisager à la fois d'ouvrir une classe de chinois au lycée Récamier et de maintenir la capacité d'accueil du lycée Édouard-Herriot.
Je souhaite que la concertation sur cette question puisse se poursuivre avec les parents d'élèves et avec tous ceux qui s'intéressent au développement du chinois, en particulier les milieux économiques lyonnais.

UMP 12 REP_PUB Rhône-Alpes O