FONCTIONNEMENT DES COTOREP
M. le président. La
parole est à Mme Françoise Imbert, pour exposer sa question,
n° 108, relative au fonctionnement des COTOREP.
Mme Françoise Imbert.
Ma question s'adresse à Mme la secrétaire d'Etat aux personnes
handicapées, et concerne en effet le fonctionnement des commissions techniques
d'orientation et de reclassement professionnel, les COTOREP.
Madame la secrétaire d'Etat, plus
de trois millions de personnes handicapées sont en âge de travailler, et 730 000
sont reconnues par les COTOREP.
Depuis leur création en 1975,
celles-ci ont pour mission de reconnaître la qualité de travailleur handicapé ;
de se prononcer sur l'orientation de la personne en milieu de travail ordinaire,
en milieu protégé ou en formation professionnelle ; de déterminer le taux
d'invalidité et d'apprécier si l'état de la personne justifie l'attribution de
l'allocation aux adultes handicapés.
Les personnes en situation de
handicap, les associations qui les accompagnent dans leurs démarches constatent
que les délais d'instruction des dossiers sont longs, atteignant parfois
plusieurs mois ; que l'évaluation des handicaps suscitent de très nombreux
contentieux ; qu'il est souvent difficile d'obtenir un renseignement ou de
recevoir un accueil adapté au type de handicap ; enfin, que certains handicaps
définitifs, comme la cécité, sont périodiquement remis en question.
Une réforme des COTOREP est
nécessaire, qui doit accompagner l'intégration sociale des personnes concernées
et permettre aux personnels de ces structures de traduire les missions qui leur
sont confiées.
Madame la
secrétaire d'Etat, pouvez-vous nous dire si l'année 2003, année où le
handicap est déclaré grande cause nationale, verra l'aboutissement d'une réforme
des COTOREP, répondant ainsi aux besoins de tous ceux qui sont fragilisés et qui
souhaitent qu'elles remplissent mieux leurs missions ?
M. le président. La
parole est à Mme la secrétaire d'Etat aux personnes
handicapées.
Mme Marie-Thérèse Boisseau, secrétaire d'Etat aux personnes handicapées.
Madame la députée, les problèmes que vous évoquez ne nous sont, hélas, pas
inconnus. Je reçois régulièrement, pour ne pas dire tous les jours, des
courriers de personnes se plaignant soit des délais de réponse des COTOREP, soit
des difficultés qu'elles ont à comprendre l'ensemble des dispositifs gérés,
lesquels, reconnaissons-le, sont trop complexes.
L'amélioration du fonctionnement de
ces instances de décision est indispensable. C'est la raison pour laquelle, avec
mes collègues François Fillon et Jean-François Mattei, j'ai relancé il
y a un mois le comité de pilotage chargé de travailler sur la rénovation des
COTOREP. Nous avons confié à Mme Anne-Marie Léger, membre de
l'inspection générale de l'action sociale, la présidence de ce comité, en lui
donnant trois axes de travail : la rénovation des missions des COTOREP et le
renforcement des moyens de fonctionnement, tant du point de vue de l'évaluation
médicale que du système informatique. Mme Léger nous remettra ses
conclusions avant la fin du premier trimestre 2003.
Plus généralement, il s'agit, dans
la perspective de la réforme de la loi du 30 juin 1975, de mieux
situer les COTOREP dans le futur dispositif d'évaluation individualisée visant à
élaborer le projet de vie de chaque personne handicapée. Cette réflexion
s'inscrit dans le droit-fil des propos tenus par le Président de la République.
L'objectif est, d'une part, de personnaliser les réponses apportées par la
COTOREP aux personnes handicapées et d'autre part, d'étendre le champ d'action
des sites pour la vie autonome, afin d'en faire un lieu unique de traitement,
d'orientation et de conseil sur les démarches à suivre par les personnes
handicapées. Dans ce contexte, les missions des COTOREP vont nécessairement
évoluer, puisqu'elles devront participer à l'élaboration du projet de vie de la
personne handicapée.
M. le président. La
parole est à Mme Françoise Imbert.
Mme Françoise Imbert.
Je vous remercie de votre réponse, madame la secrétaire d'Etat. Nous allons être
attentifs au travail que vous allez engager, et nous sommes d'ailleurs prêts à
vous aider. Nous attendons avec impatience le rapport qui vous sera remis d'ici
à la fin du premier semestre de cette année.