FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 109046  de  Mme   Poletti Bérengère ( Union pour un Mouvement Populaire - Ardennes ) QE
Ministère interrogé :  santé et solidarités
Ministère attributaire :  santé et solidarités
Question publiée au JO le :  07/11/2006  page :  11535
Réponse publiée au JO le :  16/01/2007  page :  640
Rubrique :  santé
Tête d'analyse :  cancer
Analyse :  antibiotique inhibant. perspectives
Texte de la QUESTION : Mme Bérengère Poletti attire l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur un antibiotique qui inhiberait l'activité d'un gène cancéreux. En effet, selon une étude américaine, « un antibiotique peu connu est prometteur comme agent anticancéreux en inhibant un gène trouvé à des taux plus élevés que la normale dans la plupart des tumeurs humaines. Le gène FoxM1 est nécessaire à la prolifération cellulaire. En bloquant le gène on bloque la prolifération ». Selon un système d'observation basé sur la luciférase (protéine fluorescente), on a identifié un antibiotique, la siomycine A, qui cible spécifiquement le FoxM1 sans affecter d'autres fonctions cellulaires. L'étude indique « que cet antbiotique induisait les cellules cancéreuses, mais pas les cellules normales, à se suicider dans un processus appelé l'apoptose ». Aussi, il lui serait agréable de connaître la position du Gouvernement quant à cette étude d'une part et, quelles solutions il compte mettre en oeuvre afin d'approfondir les recherches dans ce sens d'autre part.
Texte de la REPONSE : Les travaux menés par une équipe scientifique américaine sur l'utilisation d'un antibiotique, la siomycine  A, dans le traitement du cancer semblent prometteurs, et pourraient présager du développement d'une nouvelle classe de médicaments anticancéreux. Néanmoins, compte tenu du stade très préliminaire de ces études, il y a lieu d'être particulièrement prudent sur le éventuels débouchés thérapeutiques pouvant en résulter. Ainsi, un processus de développement de plusieurs années doit être mené avant aboutir à un produit pharmaceutique susceptible d'obtenir une autorisation de mise sur le marché (AMM). Celui-ci comprend une phase de développement préclinique comprenant des études pharmacologiques et toxicologiques, suivie des études cliniques chez l'homme. À l'issue de ce processus, une AMM ne peut être accordée à un produit pharmaceutique qu'après l'évaluation de sa qualité, de son efficacité et de son innocuité, et de l'appréciation de son rapport bénéfice/risque. En tout état de cause, il semble à ce jour qu'aucun laboratoire pharmaceutique n'ait fait état de sa volonté de revendiquer pour la siomycine A de nouvelle indications dans le traitement ou la prévention du cancer. Dans ce contexte, les autorités sanitaires nationales ne disposent pas de compétence pour contraindre une firme pharmaceutique à promouvoir des recherches et le développement de nouveaux produits pharmaceutiques.
UMP 12 REP_PUB Champagne-Ardenne O