Texte de la REPONSE :
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L'honorable parlementaire attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire, sur la lutte contre les feux de forêts en France et plus particulièrement sur le bilan de l'été 2006. Ont été touchés par le feu en 2006 dans les départements méditerranéens, 5 300 hectares, dont 3 200 (pour 1 100 incendies) durant la période estivale. Cette surface représente moins du quart de la moyenne établie sur les dix derniers étés. Huit feux ont parcouru plus de 100 hectares durant l'été 2006 (et aucun plus de 1 000 hectares), un nombre limité, la moyenne décennale s'établissant à treize feux de plus de 100 hectares, dont trois de plus de 1 000 hectares par été. Les conditions météorologiques ont pourtant été difficiles : le cumul des secteurs classés en risques très sévères d'incendie s'élève à de 825, alors qu'il n'est en moyenne que de 520. Il est à noter que la part des incendies dans les départements du Languedoc-Roussillon a été plus importante durant l'été 2006 que lors des années passées : cette région représente en effet, en 2006, 60 % des surfaces parcourues par le feu en zone méditerranéenne, contre 12 % en moyenne (cette observation ne concerne pas le département de la Lozère où les surfaces touchées par le feu ont été particulièrement réduites). L'engagement des moyens nationaux a été important : les avions bombardiers sont intervenus sur plus de 300 incendies (à 200 reprises à l'occasion de mission de guet aérien armé). Les bombardiers d'eau gros porteurs DASH expérimentés durant l'été ont été largement sollicités, et les acteurs au sol ont particulièrement apprécié leur apport. Les modalités d'emploi des moyens aériens, qui intégraient les conclusions des travaux conduits à la suite des accidents de l'an passé pour mieux garantir la sécurité des équipages et des aéronefs, n'ont pas remis en cause leur rôle important dans la stratégie d'attaque des feux naissants ni pénalisé leur rendement ; les sections des formations militaires de la sécurité civile ont effectué 450 missions de surveillance et une centaine d'interventions sur feu ; des colonnes prévisionnelles de renfort de sapeurs-pompiers ont été mobilisées durant la première partie du mois d'août dans les zones ouest et est pour renforcer le dispositif mais en oeuvre dans les départements méditerranéens. Au total, les moyens mis en oeuvre par le ministère de l'intérieur et de l'aménagement du territoire sont intervenus sur plus de 400 des 1 100 feux enregistrés en régions méditerranéennes pendant la mise en oeuvre du dispositif estival 2006 (soit près de 400 des 1 100 feux, contre 33 % en moyenne lors des étés précédents). Par ailleurs, l'action de la police et de la gendarmerie, qui s'est inscrite dans une coopération renforcée avec les sapeurs-pompiers et les agents forestiers au sein de cellules pluridisciplinaires, a permis de limiter le nombre des feux, qui est, sur le continent, proche de celui des dernières années, en réduction de 25 % en Corse. Leur intervention a permis d'identifier plus de 150 auteurs présumés de départs de feux. Cette stabilisation du nombre des incendies a permis au dispositif d'intervention de faire face plus efficacement aux départs de feu dès les premières minutes. Un autre élément positif relevé par les acteurs de terrain est le meilleur respect par les propriétaires des prescriptions légales de débroussaillement qui a facilité également l'action des sauveteurs. Depuis le 1er janvier, moins de 1 000 hectares ont été parcourus par le feu dans les départements du Sud-Ouest (moyenne décennale à ce stade de l'année : 4 800 hectares, 3 500 hectares en 2005). D'une manière générale, hors zone sud, la sécheresse puis la canicule du mois de juillet se sont traduites par d'importants feux de cultures ou de chaumes, mais non pas par des feux de forêts (à l'exception des feux du Ménez Hom dans le Finistère [450 hectares en mai] et de la forêt de Sénart dans l'Essonne [100 hectares en juillet]). Enfin, le bilan de la lutte contre les feux de forêts pourrait donc être qualifié de très satisfaisant si quatre soldats du feu n'avaient trouvé la mort à l'occasion de leurs interventions, si trois n'avaient été gravement brûlées et une soixantaine d'autres blessés.
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