FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 1094  de  M.   Lepercq Arnaud ( Union pour un Mouvement Populaire - Vienne ) QOSD
Ministère interrogé :  équipement
Ministère attributaire :  écologie
Question publiée au JO le :  01/03/2005  page :  2043
Réponse publiée au JO le :  02/03/2005  page :  1471
Date de changement d'attribution :  01/03/2005
Rubrique :  eau
Tête d'analyse :  qualité
Analyse :  mise aux normes. calendrier
Texte de la QUESTION : M. Arnaud Lepercq appelle l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports, de l'aménagement du territoire, du tourisme et de la mer sur le problème concernant l'assainissement dans les communes de plus de 2 000 habitants. Les communes de plus de 2 000 habitants sont dans l'obligation de réaliser les travaux d'assainissement collectifs avant le 1er janvier 2006 et de mettre en place pour l'ensemble des communes un service de diagnostic des installations des particuliers. Compte tenu des contraintes que cela représente et du coût en particulier engendré pour les communes rurales, il lui demande s'il ne serait pas possible de reporter au 1er janvier 2010 la mise en place de ces différentes mesures.
Texte de la REPONSE :

DELAIS DE REALISATION
DES TRAVAUX D'ASSAINISSEMENT COLLECTIFS POUR LES COMMUNES RURALES

M. le président. La parole est à M. Arnaud Lepercq, pour exposer sa question, n° 1094.
M. Arnaud Lepercq. Monsieur le ministre de l'écologie et du développement durable, je souhaite appeler votre attention sur les problèmes que vont occasionner les obligations pesant sur les communes de plus de 2 000 habitants, d'une part de réaliser les travaux d'assainissement collectifs avant le 1er janvier 2006, d'autre part de mettre en place un système de contrôle des assainissements des particuliers.
Ces contraintes sont lourdes sur le plan financier, en particulier dans les zones rurales disposant de peu de moyens. Les investissements nécessaires, auxquels participent les agences de l'eau et les départements, représentent des sommes importantes. Certes, l'assainissement de l'eau constitue une préoccupation très légitime, mais les délais impartis pour satisfaire aux obligations qui s'y rattachent sont très courts. Il nous semble qu'un moratoire jusqu'en 2010 permettrait d'effectuer les investissements et la mise en place du système de contrôle dans une plus grande sérénité et d'éviter que la protection de l'environnement, à laquelle nous sommes tous attachés, ne se traduise par des contraintes trop importantes pour les collectivités et les particuliers.
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'écologie et du développement durable.
M. Serge Lepeltier, ministre de l'écologie et du développement durable. Monsieur le député, les obligations que doivent remplir les communes en matière d'assainissement des eaux usées sont issues de la directive européenne du 21 mai 1991 relative au traitement des eaux résiduaires urbaines. Elles ont été traduites dans la loi sur l'eau du 3 janvier 1992 et le décret du 3 juin 1994. Je comprends bien votre souci, notamment au sujet des communes rurales, dont les moyens sont souvent faibles. Malheureusement, le gouvernement français ne peut en aucun cas déroger aux obligations et aux délais. En outre, les délais ont été fixés très tôt avant l'échéance prévue.
Les communes ou groupements de communes faisant partie d'agglomérations d'assainissement d'une taille supérieure à 2 000 équivalents-habitants sont tenus de mettre en place un système d'assainissement collectif desservant l'agglomération.
La directive de 1991 fixe trois délais : le 31 décembre 1998, le 31 décembre 2000 et le 31 décembre 2005, en fonction de la taille de l'agglomération d'assainissement et de la sensibilité du milieu récepteur du rejet.
Or il apparaît aujourd'hui qu'un nombre important d'agglomérations d'assainissement concernées par les deux premières échéances de 1998 et 2000 ne sont pas à ce jour en conformité avec les obligations fixées par la directive. Le non-respect de la première échéance de 1998, lors de laquelle 120 agglomérations étaient en retard, a valu à la France une condamnation de la Cour de justice des Communautés européennes le 23 septembre 2004. Une mise en demeure relative à la deuxième échéance de 2000 est en cours.
Il est donc très urgent que les communes et groupements de communes concernés se mobilisent pour résorber au plus vite le retard constaté, afin que nos cours d'eau soient protégés contre les rejets insuffisamment traités et afin d'éviter que la France ne soit condamnée à verser des astreintes pour défaut de respect de la directive.
La dernière échéance du 31 décembre 2005 étant très proche, il est tout aussi urgent que les agglomérations concernées se mettent en conformité dans ce délai. Cette obligation peut, il est vrai, causer des difficultés aux collectivités concernées. C'est pourquoi, afin d'aider les communes qui doivent faire face à de lourds investissements, j'ai demandé aux agences de l'eau d'apporter en priorité leurs subventions aux situations de retard existantes. En outre, les préfets sont mobilisés pour établir avec les communes et groupements de communes concernés, ainsi qu'avec les agences de l'eau, des plans d'action devant permettre d'assurer la mise en conformité générale, dans les meilleurs délais, des systèmes d'assainissement collectif.
En ce qui concerne le contrôle de l'assainissement non collectif, l'échéance du 31 décembre 2005 ne concerne que la mise en place d'un service de contrôle. Il n'y a pas, à cette date, d'obligation de réalisation effective des contrôles ni de mise aux normes des installations défectueuses.
Pour l'assainissement non collectif, le projet de loi sur l'eau propose des mesures concrètes pour aider les maires. Ces mesures portent d'une part sur le financement des services par les agences de l'eau ou par les budgets généraux des communes, d'autre part sur les outils juridiques donnés aux maires pour effectuer le contrôle et proposer s'ils le souhaitent un service complet allant jusqu'à la réhabilitation des unités d'assainissement non collectif.
Je présenterai ce projet de loi en conseil des ministres le 9 mars et il sera débattu au Parlement dès le deuxième trimestre de cette année.
M. le président. La parole est à M. Arnaud Lepercq.
M. Arnaud Lepercq. Si elles sont justifiées par l'intérêt général, les obligations en matière d'assainissement de l'eau, cumulées à celles relatives au tri sélectif des ordures ménagères et à l'amélioration de la qualité de l'eau distribuée, représentent des coûts non négligeables, en particulier pour les personnes aux revenus les plus faibles. Il me semble que nous devrions mener une réflexion approfondie sur ce thème afin de permettre à nos concitoyens les plus modestes de faire face à ces obligations.

UMP 12 REP_PUB Poitou-Charentes O