FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 114770  de  M.   Liberti François ( Député-e-s Communistes et Républicains - Hérault ) QE
Ministère interrogé :  économie
Ministère attributaire :  économie
Question publiée au JO le :  26/12/2006  page :  13467
Réponse publiée au JO le :  13/02/2007  page :  1589
Rubrique :  postes
Tête d'analyse :  La Poste
Analyse :  ouverture à la concurrence. fonctionnement. conséquences
Texte de la QUESTION : M. François Liberti attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur la directive européenne de libéralisation totale du courrier pour le 1er janvier 2009. À ce jour, et après de premières décisions néfastes pour ce service public, le secteur réservé de La  Poste porte uniquement sur les lettres dont le poids ne dépasse pas 50 grammes. Cela lui permet encore d'être présente sur l'ensemble du territoire national et d'exercer ainsi la mission de service public qui lui est dévolue. La directive de la Commission européenne doit recueillir l'approbation du conseil des ministres européens et du Parlement européen avant d'être mise en oeuvre. Il lui demande que le Gouvernement français s'oppose avec vigueur à cette directive.
Texte de la REPONSE : Après le livre vert de 1992 et les conclusions du Conseil de 1994, la libéralisation du secteur postal a été engagée il y a près de dix ans par la directive européenne 97/67/CE, qui fixait les principes de l'ouverture à la concurrence pour les envois dépassant 350 g et qui définissait un service universel postal (article 3). La directive 2002/39/CE du 10 juin 2002 poursuivait le processus de libéralisation en établissant deux nouveaux paliers d'ouverture à la concurrence : envois de correspondance dont le poids était supérieur à 100 g en 2003 et à 50 g au 1er janvier 2006 et dont le prix était respectivement trois fois et deux fois et demie supérieur au tarif de base. La Commission européenne a adopté récemment une nouvelle proposition de directive postale qui vient d'être soumise au Conseil et au Parlement européen. Ce projet de directive doit faire l'objet d'une concertation approfondie afin de permettre l'élaboration d'un consensus le plus large possible au Conseil et au Parlement, qui seront appelés à se prononcer sur ce texte. Il sera tenu compte des résultats de la consultation menée à l'échelle nationale auprès des opérateurs postaux et des consommateurs dans les positions qui guideront la France dans les débats à venir. Il ressort en effet de cette consultation que l'ensemble des acteurs du secteur postal est fortement attaché à un service universel postal de très grande qualité sur l'ensemble du territoire et à des conditions abordables. La France s'efforcera d'obtenir toutes les garanties nécessaires sur ce point. La définition du service universel, qui permet aux États membres d'en préciser les contours et de l'adapter à leurs propres besoins, et la possibilité du recours à la péréquation tarifaire sur les plis égrenés, constituent des dispositions fondamentales du projet de directive. Elles sont les garantes de l'égalité d'accès au service public et de la cohésion territoriale. La France sera également attentive au maintien des dispositions concernant le renforcement du droit des consommateurs, l'encadrement de l'accès aux infrastructures essentielles, le régime d'attribution des licences et autorisations et la possibilité de confier aux opérateurs des missions de service public complémentaires au service universel postal. Un service universel postal de haute qualité à un prix abordable sur l'ensemble du territoire implique un financement efficace. Un examen approfondi de la question du financement de la charge liée à l'obligation de fourniture du service universel postal se révèle nécessaire et sera effectué en priorité. Ce financement devra répondre à deux exigences - d'une part, il devra être au moins équivalent au dispositif actuel qui repose sur le monopole de l'opérateur historique, sur le « secteur réservé » ; d'autre part, la directive devra en assurer la sécurité juridique Si ces conditions n'étaient pas réunies, le maintien du dispositif actuel, c'est-à-dire un secteur réservé pour l'opérateur postal en charge du service universel, deviendrait nécessaire. Enfin, la Commission a proposé la date du 1er janvier 2009 pour l'achèvement du marché intérieur des services postaux. Tous les acteurs du secteur postal oeuvrent dans le sens du respect de cette date. Néanmoins, si celle-ci devait être reportée la France opterait pour une date harmonisée dans toute l'Union. Une correspondance a été adressée dans ce sens au commissaire européen, M. Charlie McCreevy, en charge du marché intérieur et des services, afin de lui rappeler les exigences posées par la France dans le cadre de cette négociation. Cette position a été soutenue lors de la réunion du conseil des ministres des télécommunications qui s'est tenue à Bruxelles le 11 décembre 2006. À cette occasion a été également rappelé l'attachement de la France au maintien, non seulement d'un service universel de qualité, mais aussi d'autres missions de service public assurées par La Poste (transport de la presse - aménagement du territoire).
CR 12 REP_PUB Languedoc-Roussillon O