Rubrique :
|
recherche
|
Tête d'analyse :
|
médecine
|
Analyse :
|
traitements. cancers pancréatiques
|
Texte de la QUESTION :
|
Mme Bérengère Poletti attire l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur le rôle de certains antihypertenseurs sur les cancers pancréatiques. En effet, selon des chercheurs américains, des antihypertenseurs d'utilisation courante pourraient aider à bloquer l'extension du cancer pancréatique. Les scientifiques ont démontré que deux types de ces médicaments (les inhibiteurs ACE et les ATIR bloqueurs) pourraient aider à réduire le développement des vaisseaux nourriciers de la tumeur, un processus appelé angiogénèse. De tels médicaments pourraient devenir partie d'une nouvelle stratégie pour contrôler la croissance et l'étendue du cancer. Selon les spécialistes qui ont examiné les protéines des tissus pancréatiques normaux et cancéreux et analysé les effets de certains médicaments antihypertenseurs comme le Captopril, un inhibiteur ACE et du Losartan, un bloqueur ATIR, ils ont relevé que ces deux médicaments ont bloqué l'augmentation de la production de VEGF. Aussi, il lui serait agréable de connaître la position du Gouvernement quant à cette étude d'une part, et ces médicaments étant bien connus, la translation de leur travail du modèle animal au modèle clinique pourrait être rapide, quelles solutions et dans quels délais il compte mettre en oeuvre afin de lancer le modèle clinique d'autre part.
|
Texte de la REPONSE :
|
Les travaux menés par une équipe du centre Kimmel pour le cancer à l'université Thomas-Jefferson de Philadelphie sur l'utilisation d'antihypertenseurs d'utilisation courante dans le traitement des cancers pancréatiques semblent prometteurs. Ceux-ci ont mis en évidence le rôle que pourraient jouer les inhibiteurs ACE et les AT1R bloqueurs dans la limitation du développement des vaisseaux nourriciers de la tumeur (angiogénèse). Par ailleurs, les travaux menés par l'équipe du centre Kimmel ont dégagé des résultats prometteurs concernant l'effet du captopril (inhibiteur ACE) et du losartan (bloqueur AT1R) sur les tissus pancréatiques cancéreux. Selon les auteurs de l'étude, la translation de ce travail du modèle animal au modèle clinique pourrait être rapide, étant donné le profil bien connu de ces produits. Néanmoins, compte tenu du stade très préliminaire de ces études, il y a lieu d'être particulièrement prudent sur les éventuels débouchés thérapeutiques pouvant en résulter. Ainsi, un processus de développement de plusieurs années doit être mené avant la validation d'une nouvelle indication dans l'AMM d'un produit déjà commercialisé. Celui-ci comprend une phase de développement préclinique comprenant des études pharmacologiques et toxicologiques suivie des études cliniques chez l'homme. À l'issue de ce processus, une nouvelle indication ne peut être accordée à une spécialité pharmaceutique qu'après nouvelle évaluation de son efficacité et de son innocuité, et appréciation de son rapport bénéfice/risque au regard de la nouvelle indication demandée et de la pathologie traitée.
|