FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 1158  de  M.   Dosé François ( Socialiste - Meuse ) QOSD
Ministère interrogé :  éducation nationale
Ministère attributaire :  éducation nationale
Question publiée au JO le :  29/03/2005  page :  3085
Réponse publiée au JO le :  30/03/2005  page :  2483
Rubrique :  enseignement secondaire
Tête d'analyse :  baccalauréat
Analyse :  centres d'examens. suppression. conséquences. Meuse
Texte de la QUESTION : M. François Dosé interroge M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche : depuis de nombreuses années, les lycées de Bar-le-Duc et Verdun étaient centres d'examens pour les oraux du baccalauréat général et technologique. Or, il a été annoncé que pour les examens de l'année scolaire 2004-2005 Nancy, Metz, Epinal, Jarny seraient centres d'examens tandis que Verdun et Bar-le-Duc perdraient cette compétence. Tous les élèves meusiens qui passeront ces oraux devront obligatoirement se rendre à l'extérieur du département. Aussi, considérant les difficultés de mobilité des élèves, l'insuffisance des transports en commun pour se rendre dans les villes concernées, le manque de disponibilités et de moyens de certains parents pour accompagner leurs enfants, les frais supplémentaires que les familles devront engager, l'inquiétude des élèves face à l'examen, la perturbation ressentie face à l'éloignement, mais aussi les raisons invoquées peu précises et peu convaincantes, et désireux de voir la Meuse conserver ses prérogatives au même titre que tout autre département, il souhaiterait connaître les véritables motifs qui ont amené ses services à mettre en place ces modalités qui, une nouvelle fois, abandonnent les départements ruraux.
Texte de la REPONSE :

SUPPRESSION DES CENTRES D'EXAMENS
DU BACCALAUREAT DANS LA MEUSE

M. le président. La parole est à M. François Dosé, pour exposer sa question, n° 1158.
M. François Dosé. Depuis de nombreuses années, les lycées de Bar-le-Duc et Verdun étaient centres d'examens pour les oraux du baccalauréat général et technologique. Or il a été annoncé que, pour les examens de l'année scolaire 2004 2005, Nancy, Metz, Épinal et Jarny seraient les seuls centres d'examens de toute la Lorraine, tandis que Verdun et Bar-le-Duc perdraient cette compétence.
Tous les élèves meusiens qui passeront des oraux devront donc obligatoirement se rendre à l'extérieur du département. Les lycéens ont une mobilité réduite, les transports en commun sont insuffisants pour se rendre dans les villes concernées - je rappelle que la Meuse est un département rural comptant 200 000 habitants pour 500 communes -, certains parents manquent de temps et de moyens pour accompagner leurs enfants. Les familles devront donc engager des frais supplémentaires. De ce fait, l'inquiétude des lycéens, confrontés à l'éloignement, est grande. De plus, les raisons invoquées par M. le recteur sont imprécises et peu convaincantes. Je suis désireux que la Meuse conserve des atouts de centralité, au même titre que tout autre département. Je demande donc que l'on m'explique les véritables motifs qui ont amené les services à mettre en place ces modalités qui, une nouvelle fois, marginalisent un département rural.
Je demande de surseoir pour le mois de juin 2005 à cette décision prise sans aucune concertation.
Enfin, je souhaite que le ministre de l'éducation engage des discussions dès la rentrée de septembre 2005 avec les communautés scolaires concernées, en vue de finaliser les modalités les mieux adaptées pour les jeunes Meusiens candidats bacheliers en juin 2006.
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué à la recherche.
M. François d'Aubert, ministre délégué à la recherche. Monsieur Dosé, je vous prie de bien vouloir excuser M. François Fillon, actuellement retenu par une réunion au ministère de l'éducation nationale. Il m'a demandé de bien vouloir vous communiquer les éléments de réponse sur l'organisation du baccalauréat dans votre académie.
Ainsi que vous le savez, le baccalauréat est une opération très complexe. En 2004, le bac, au plan national, représentait plus de 623 000 candidats, plus de 490 000 élèves inscrits aux épreuves anticipées, près de 130 000 correcteurs et examinateurs et plus de 4 300 lycées centres d'examens.
Dans le domaine des langues étrangères, par exemple, les services des rectorats doivent organiser des jurys dans 46 langues vivantes étrangères. Bref tous les professeurs des lycées seront mobilisés du 10 juin au 8 juillet !
Dans l'académie de Nancy-Metz, 24 400 élèves vont présenter le baccalauréat. L'organisation tient compte à la fois de la proximité des élèves des centres d'examens, des conditions de transport, de l'obligation de faire appel à des professeurs extérieurs au lycée afin de garantir la parfaite impartialité - c'est un point important, demandé par tous - des jurys.
Mais elle tient compte également de la capacité des lycées généraux et technologiques à accueillir des candidats et des jurys en nombre sur des périodes qui peuvent dépasser quinze jours.
Pour les épreuves écrites et orales anticipées du baccalauréat général et technologique, de même que pour les épreuves écrites obligatoires des baccalauréats généraux et technologiques, ainsi que pour les épreuves pratiques tertiaires et industrielles, il n'y a, dans la Meuse, aucune modification entre les sessions 2004 et 2005.
Pour les épreuves écrites obligatoires du baccalauréat technologique, un centre de composition supplémentaire a même été créé à Stenay dans le département de la Meuse, pour limiter les déplacements des candidats.
Le seul changement intervient pour les épreuves orales obligatoires des classes terminales générales. Celles-ci ont été redéployées entre Nancy et Metz, au lieu d'être concentrées au lycée Poincaré de Bar-le-Duc. Les élèves sont répartis entre ces deux centres en fonction de la proximité géographique.
L'organisation des épreuves facultatives orales regroupe quant à elle les élèves, compte tenu des faibles effectifs - cinq candidats en espagnol, sept en italien et quatre en grec -, en fonction de la spécificité des jurys.
L'ensemble de ces mesures s'inscrit dans une répartition académique - au sens administratif du terme - des centres d'épreuves. La distribution géographique des candidats entre ces centres ne se fonde pas sur les équilibres départementaux, mais sur une répartition régionale, où aucun département n'est privilégié ou pénalisé - je tiens à le souligner - par rapport à un autre.
M. le président. La parole est à M. François Dosé.
M. François Dosé. Monsieur le ministre, mon intervention n'est en rien marquée par un esprit polémique.
Je suis maire de Commercy depuis 1977. Dans une école de quarante-cinq élèves, on est passé de trois classes à deux. Je n'ai pas protesté contre cette décision du ministère en disant que j'y étais hostile car étant dans l'opposition. Je considère que c'est ma contribution. Je suis minoritaire et je sais prendre mes responsabilités.
Mais là, monsieur le ministre, j'estime que nous ne sommes pas dans le même schéma. Vous disposez d'éléments partiaux. Vous insistez sur les quatre élèves qui font du grec, de l'italien, etc. Mais cela vaut aussi pour tous les oraux des bacs généraux et technologiques. Certains élèves vont se trouver dans trois villes différentes. C'est pourquoi il y a Jarny et Nancy ou Jarny et Metz.
Le fait que le département de la Meuse ne soit pas la référence ne me gêne pas. Le territoire de l'éducation nationale peut être le territoire régional. Mais je crains que ce ne soit le département rural à la marge qui trinque.
Les lycéens de Commercy mettent autant de temps pour aller à Nancy qu'à Bar-le-Duc. Mais si vous supprimez cette dernière ville, ils mettront une heure de plus et il en sera de même si vous supprimez le centre de Verdun. Je ne parle même pas des lycéens en milieu rural qui devront se lever à l'aube pour tenter de prendre un train à six heures du matin afin d'atteindre Bar-le-Duc et d'aller à Nancy, pour passer des oraux ne durant parfois qu'une demi-heure. Ils reviendront ensuite à leur domicile et devront aller le lendemain à Jarny passer d'autres épreuves.
Cela n'est pas raisonnable, surtout au moment où M. Raffarin nous dit qu'un effort doit être fait en matière d'aménagement du territoire, et où nous avons rendez-vous, notamment par le biais du CNADT. Cela me semble presque une insulte à l'aménagement du territoire. Je vous prie de bien vouloir m'excuser pour la vivacité de mes propos sans fard, mais vous ne devez y voir aucun esprit polémique.

SOC 12 REP_PUB Lorraine O