FRANCHISE D'ASSURANCE POUR
L'INDEMNISATION
DES CATASTROPHES NATURELLES
M. le président. La parole
est à M. Daniel Fidelin, pour exposer sa question, n° 115, relative à
la franchise d'assurance pour l'indemnisation des catastrophes naturelles.
M. Daniel Fidelin.
Monsieur le ministre délégué au commerce extérieur, toutes les régions de France
ont été touchées ces dernières années par de fortes précipitations, et nous
gardons tous en mémoire la détresse et l'incompréhension des sinistrés.
Malgré les très bonnes mesures
annoncées par Mme la ministre de l'écologie et du développement durable, je
voudrais aujourd'hui appeler votre attention sur un arrêté pris le
5 septembre 2000 par le ministre de l'économie et des finances. Cet arrêté
prévoit que, dans une commune non dotée d'un plan de prévention des risques
naturels, le montant de la franchise d'assurance est modulé en fonction du
nombre d'arrêtés portant constatation d'état de catastrophe naturelle pris pour
le même risque à compter du 2 février 1995.
Concrètement, cela signifie que
pour les particuliers, les entreprises et les collectivités, lorsque depuis 1995
un premier et un second arrêtés ont été pris, c'est la franchise simple qui est
appliquée ; lorsqu'un troisième arrêté est pris, la franchise double ;
lorsqu'une commune fait l'objet d'un quatrième arrêté, la franchise triple ;
enfin, lorsque cinq arrêtés et plus ont été pris, la franchise applicable
quadruple.
Je vous laisse
imaginer, monsieur le ministre, mes chers collègues, la légitime colère de
sinistrés déjà très éprouvés psychologiquement et matériellement, lorsqu'ils
découvrent cette disposition. Ils se retournent bien évidemment vers des élus
locaux totalement démunis, car la mise en place des plans de prévention des
risques naturels n'est pas de leur compétence, mais de celle de l'Etat.
Face à cette situation totalement
injuste, je vous demande, monsieur le ministre, quelles décisions vous compter
prendre.
M. le président. La parole
est à M. le ministre délégué au commerce extérieur.
M.
François Loos, ministre délégué au commerce
extérieur. Monsieur le député, vous avez appelé l'attention du ministre de
l'économie, des finances et de l'industrie sur le mécontentement que les
victimes d'une catastrophe naturelle manifestent auprès des élus locaux suite à
la modulation de la franchise applicable en matière d'indemnisation des dommages
consécutifs à une catastrophe naturelle.
Depuis le 1er janvier 2001, la
franchise de 380 euros applicable pour tout sinistre concernant un
particulier est, dans certains cas, susceptible d'être augmentée. Tout sinistre
survenu sur le territoire d'une commune non dotée d'un plan de prévention des
risques prescrit et ayant connu trois catastrophes naturelles au titre du même
risque depuis le 2 février 1995, date de création de ces plans, se
voit imposer une franchise double, soit 760 euros. De même, la franchise
est triplée pour les communes ayant connu quatre catastrophes naturelles et
quadruplée pour les cas extrêmes.
L'objet de cette mesure est
d'inciter chacun, en particulier les assurés et les collectivités locales, à
prévenir les dommages consécutifs à une catastrophe naturelle. Cette politique
de prévention des risques, dont la nécessité vient à nouveau, hélas, d'être
démontrée par les inondations du Gard, est un objectif prioritaire du
Gouvernement.
La prescription de
plans de prévention des risques, valant servitude d'utilité publique, relève de
la compétence de l'Etat. L'objectif de l'Etat est de couvrir en priorité les
communes les plus vulnérables économiquement. Ces plans sont d'ailleurs financés
par l'Etat et élaborés par celui-ci, en concertation avec les administrés et les
collectivités locales. S'il n'est pas envisagé de transférer la prescription des
plans de prévention des risques aux collectivités locales, le Gouvernement
travaille néanmoins à renforcer, le plus en amont possible, la concertation avec
les collectivités locales dans ce domaine.