FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 116389  de  M.   Raoult Éric ( Union pour un Mouvement Populaire - Seine-Saint-Denis ) QE
Ministère interrogé :  affaires étrangères
Ministère attributaire :  affaires étrangères
Question publiée au JO le :  23/01/2007  page :  684
Réponse publiée au JO le :  06/03/2007  page :  2362
Rubrique :  politique extérieure
Tête d'analyse :  droits de l'homme
Analyse :  otages français. attitude de la France
Texte de la QUESTION : M. Éric Raoult attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur le dossier de Christophe Beck, éleveur français, enlevé en décembre 2005, au Venezuela. En effet, ce compatriote a été retenu contre son gré près d'un an et libéré contre le versement d'une rançon. Ses réactions à sa libération ont été particulièrement violentes à l'égard de l'Etat français, accusé de ne pas avoir versé un seul centime de sa rançon. M. Christophe Beck a été particulièrement sévère à l'égard du ministre et de ses services, l'accusant d'un manque de considération pour sa situation, durant laquelle il s'est senti « oublié, voire abandonné ». Il semblerait à cet égard, qu'une demande de prêt ait été présentée sans succès, auprès des pouvoirs publics, à hauteur de 10 000 euros. Ce genre de désarroi est assez compréhensible et réclamerait une écoute plus humaine et attentive, notamment à l'égard des familles soumises à la pression des preneurs d'otages. Si le principe de refus de céder au chantage de la rançon demeure, il conviendrait tout de même que les possibilités de prêt puissent être envisagées dans un tel cas, pour éviter que l'emprisonnement ne s'éternise ou qu'une issue fatale ne soit à déplorer. De plus, il serait aussi plus que souhaitable que le ministre puisse rester au contact périodique avec les familles et qu'un rapport, lui aussi périodique (tous les six mois), puisse être publié et soumis à la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée et du Sénat, et auprès du Conseil supérieur des Français de l'étranger. Il lui demande donc de lui préciser sa position sur ces différentes suggestions.
Texte de la REPONSE : S'agissant de cette douloureuse affaire, il convient de rappeler tout d'abord que M. Beck a remercié personnellement, dès sa libération, au Venezuela même, les fonctionnaires qui avaient directement joué un rôle dans sa libération à Caracas comme à Paris. M. Beck a aussi souligné à cette même occasion le rôle central joué par les services diplomatiques et consulaires français, qui ont participé de manière très étroite aux négociations ayant permis sa libération. Ce n'est qu'après son retour à Perpignan qu'il a émis des critiques vis-à-vis de l'État. Contrairement à ce qui a été relaté par la presse, tous les membres de la famille ont bénéficié de la part de notre ambassade à Caracas d'un intérêt constant et d'une véritable écoute. L'ambassadeur et ses services sont restés pendant douze mois en relation pratiquement quotidienne avec au moins un membre de la famille Beck. Deux agents de notre ambassade ont été désignés comme « point de contact » de la famille et ont consacré plusieurs heures par jour à cette affaire. Une assistance psychologique a été apportée à plusieurs reprises par un médecin psychiatre attaché au ministère des affaires étrangères, qui s'est rendu deux fois à Caracas. Des spécialistes de la gendarmerie et de la police nationale ont effectué plusieurs missions de soutien et de conseil auprès de notre ambassade. Le ministère des affaires étrangères a pris à sa charge les billets de retour sur Perpignan de la famille Beck, ainsi que la location d'un avion privé affrété pour transporter M. Beck de son lieu de libération près de la frontière colombienne jusqu'à la capitale. S'agissant des services parisiens du ministère, ceux-ci sont restés en contact très régulier avec la famille dès les premiers jours de l'enlèvement. Mme Beck et ses enfants ont été reçus en particulier à plusieurs reprises par des responsables du ministère des affaires étrangères. Il convient de rappeler que cette affaire sensible d'enlèvement, comme toutes les affaires du même genre, a été entourée d'une grande discrétion, condition indispensable pour assurer l'efficacité des interventions de l'État.
UMP 12 REP_PUB Ile-de-France O