Texte de la REPONSE :
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La mondialisation des échanges est une véritable opportunité pour l'économie française. Les économistes reconnaissent en effet les bienfaits de l'ouverture des marchés et la concurrence internationale qui crée de nouvelles perspectives sur le plan du dynamisme économique, de la compétitivité et de la création d'emplois de qualité. Elle est donc un facteur important de croissance économique. La France tire des avantages incontestables de la mondialisation puisqu'elle a, par exemple, exporté plus de 350 milliards d'euros de marchandises en 2005. Pour les consommateurs, l'ouverture des échanges a permis des gains de pouvoir d'achat via une baisse des prix (- 0,4 % par an) qui a compensé la hausse des prix des matières énergétiques. Il est également utile de rappeler que l'ouverture aux importations ne détruit pas l'emploi : les pays qui importent le plus par tête (États-Unis, Grande-Bretagne, Japon) sont ceux où le taux de chômage est le plus faible. La circulation des capitaux ne renforce pas le chômage : les investissements directs à l'étranger créent plus de 30 000 emplois par an, soit deux fois plus que les délocalisations. En 2006, 40 000 emplois ont été créés ou maintenus en France grâce aux IDE. Pour autant, et il serait faux de le nier, la mondialisation présente certains aspects négatifs. Les règles du jeu ne sont pas toujours justes et la concurrence s'exerce parfois de manière déloyale et, dans ce cas, des instruments de défense commerciale sont indispensables. La gouvernance mondiale est également à revoir. Trop éparse, elle en devient incohérente. Enfin, la mondialisation ne bénéficie pas à tous, et certains pays en sont exclus, comme le continent africain dans une large mesure. La libéralisation commerciale peut aussi provoquer des pertes d'emplois dans les secteurs moins compétitifs, dont sont principalement victimes les travailleurs moins qualifiés. Face à ce risque, certains peuvent être tentés par un repli sur soi, par un retour à des pratiques protectionnistes. Mais ce serait là un bien mauvais choix stratégique. En effet, le choix de politiques protectionnistes serait préjudiciable pour le développement économique de la France. Depuis les années 60, les politiques d'ouverture ont été essentielles au développement économique de la France et au maintien de son haut niveau de protection sociale et il est prouvé que les « lignes Maginot » protectionnistes ne sont économiquement pas efficaces. Par ailleurs, le protectionnisme est une source potentielle de grandes instabilités géopolitiques : le retour au protectionnisme des grandes nations dans les années 30 a amené la Seconde Guerre mondiale dans son sillage. Devant le risque d'appauvrissement, voire de marginalisation d'une France qui se refermerait sur elle-même ou resterait statique dans un monde en mouvement, il est nécessaire de maîtriser la mondialisation afin d'en tirer tous les bénéfices possibles. L'enjeu auquel nous sommes donc confrontés aujourd'hui est donc de trouver et mettre en place les meilleures solutions pour contrebalancer les risques liés à la mondialisation. Les préoccupations exprimées aujourd'hui par les Français, qui redoutent une mondialisation génératrice de dumping social et de risques environnementaux, sont en effet parfaitement légitimes. En réponse à l'écueil du protectionnisme, la France doit être moteur pour avancer des propositions afin que la mondialisation bénéficie à toutes et tous. La mondialisation doit être responsable avec des salariés, des citoyens et des consommateurs qui agissent en acteurs et non en spectateurs. Ce constat prévaut également pour les entreprises, et bien évidemment pour les États et l'Europe. Les pratiques commerciales doivent également être loyales, afin de s'assurer que les règles commerciales sont effectivement appliquées dans le cadre du système multilatéral de l'Organisation mondiale du commerce. Enfin, la notion de développement durable doit être dans tous les esprits. Mais ces grands principes ne doivent pas rester au stade des idées générales sans mise en application pratique. Face aux défis posés par la mondialisation, les réponses concrètes commencent à émerger. En France, pour lancer le débat, le ministre a demandé à un groupe de haut niveau d'analyser les changements induits par la mondialisation ; il vient de remettre officiellement ses conclusions au ministre délégué au commerce extérieur et le rapport, publié dans les semaines qui viennent à la Documentation française, sera intégralement disponible sur internet d'ici à quelques jours, à l'adresse : ww.lamondialisation.fr. Au niveau européen, afin d'atténuer les effets négatifs de la mondialisation sur les travailleurs les moins qualifiés, un nouveau fond d'ajustement à la mondialisation a été mis en place par la Commission européenne, qui se propose de le financer à hauteur de 500 millions d'euros par an. Les travailleurs de l'Union européenne, victimes des conséquences de la mondialisation, vont donc pouvoir désormais bénéficier d'une aide à la réinsertion professionnelle par l'intermédiaire de ce fonds. Ce fonds pourra soutenir chaque année jusqu'à 50 000 travailleurs de l'Union, principalement dans les régions et secteurs les plus touchés par les évolutions structurelles du commerce mondial. Ce soutien prendra la forme d'une assistance individuelle pour financer des services sur mesure, des compléments salariaux ou encore une aide concrète pour trouver un nouvel emploi. L'Union européenne, et la France prend toute sa place dans ce processus, apporte donc une réponse globale à ce défi positif de la mondialisation au travers de sa stratégie pour la croissance et l'emploi, qui aide les États membres et les citoyens à tirer parti des possibilités que leur offrent l'innovation technologique et les marchés mondiaux, notamment par l'anticipation et la gestion positive des changements provoqués par la mondialisation. C'est ainsi, en prenant au sérieux le discours protectionniste et en offrant des alternatives crédibles aux solutions qu'il préconise, que nous réconcilierons pleinement nos citoyens avec la mondialisation.
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