SITUATION ÉCONOMIQUE ET SOCIALE
M. le président. La parole
est à M. Alain Gest, pour le groupe UMP.
M. Alain Gest. Monsieur le
ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, tous les indicateurs
économiques qui nous parviennent ces derniers temps laissent à penser
qu'effectivement, comme le Gouvernement s'y était engagé et l'avait annoncé,
nous sommes sur le chemin de la reprise économique. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du
groupe des député-e-s communistes et républicains.)
M.
Jacques Desallangre. Avec plus de chômeurs et plus de RMIstes !
M.
Alain Gest. Premier élément, la croissance est revenue, au second
semestre de 2003, à un rythme de 2 %, c'est-à-dire légèrement supérieur aux
prévisions qui ont servi de base au montage du budget de l'Etat pour 2004.
Deuxième élément, les chefs
d'entreprise semblent avoir retrouvé un certain moral,...
M.
Jacques Desallangre. Pas les ouvriers !
M. Alain Gest. ... comme
en témoignent leurs prévisions d'investissement, en hausse de 5 % pour 2004. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
M.
Bernard Roman. Ils déménagent les machines la nuit !
M.
Albert Facon. Ils partent en Suisse !
M. Alain Gest. Troisième
élément, le mouvement de création d'entreprises se poursuit : avec 18
000 créations d'entreprises au mois de janvier, nous sommes toujours sur le
rythme de 200 000 créations d'entreprises sur lequel le Gouvernement s'est
engagé.
Enfin, ce matin, nous
avons appris la hausse de 2 % au mois de janvier de la consommation des
ménages.
Mme Martine David.
Evidemment, il y a eu les soldes !
M. Alain Gest. Le moral et
la confiance des ménages semblent donc également revenir. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
Je sais bien que cela vous dérange,
mais c'est la réalité. (Applaudissements sur les bancs
du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. - Protestations sur les
bancs du groupe socialiste.)
Néanmoins, les Françaises et
les Français ont parfois le sentiment que la conjoncture défavorable de 2003
pèse encore sur leur pouvoir d'achat et ils restent les yeux rivés sur les
chiffres du chômage.
Monsieur le
ministre, pourriez-vous nous préciser, à partir des indicateurs qui nous
parviennent, comment vous envisagez le pouvoir d'achat et surtout la situation
de l'emploi en 2004 pour l'ensemble des Françaises et des Français ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour
un mouvement populaire.)
M. le président. La parole
est à M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
M.
Francis Mer, ministre de l'économie, des
finances et de l'industrie. Monsieur Gest, en effet, les chiffres évoluent
dans le bon sens. (« Oh ! » sur les bancs du groupe
socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
M.
Jacques Desallangre. Et ceux du chômage ?
M. le
ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Tout le monde
peut en être satisfait, personne ne s'en arrogeant le mérite. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
Mme
Martine David. Le chômage est dramatique !
M. le
ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Cette évolution
s'est déjà traduite par une stabilisation du nombre d'emplois et donc du
chômage.
Mme Martine David. Ce
n'est pas vrai !
M. le ministre de l'économie, des
finances et de l'industrie. Nous savons que, sur les quatre derniers
mois, celui-ci s'est stabilisé aux alentours de 9,6-9,7 % de la population
active.
Mme Martine David. Ce
n'est pas possible de dire des choses pareilles !
M. le
ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. De même, la
courbe de l'emploi est redevenue positive à partir du mois de novembre.
Ces éléments permettent de prévoir
un retour progressif de la croissance, même si ce n'est pas l'euphorie. L'Europe
semble connaître la même évolution, ce qui fait que nous pouvons escompter,
après une stabilisation du chômage au niveau relativement élevé que nous
connaissons actuellement, un début de baisse.
M. Claude Bartolone. Ça va
plus vite pour les restaurateurs !
M. le ministre de l'économie, des
finances et de l'industrie. Nous avions craint à un certain moment, y
compris dans cet hémicycle, que le chiffre symbolique de 10 % ne soit de nouveau
atteint. Je crois pouvoir dire aujourd'hui que ce ne sera pas le cas.
M.
Jean-Christophe Lagarde. Attention !
M. le ministre de l'économie, des
finances et de l'industrie. Après s'être maintenu à un niveau stable en
ce début d'année, le chômage devrait commencer à baisser,...
M.
Albert Facon. Comment pouvez-vous dire ça ?
M. le
ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. ... notamment
grâce aux mesures que nous avons décidées permettant le départ à la retraite dès
cette année, après quarante ans de bons et loyaux services, des personnes qui
ont commencé à travailler à quatorze, quinze ou seize ans.
M.
André Chassaigne. Combien sont-elles ?
M. le ministre de l'économie, des
finances et de l'industrie. En ce qui concerne le pouvoir d'achat, il a
l'année dernière évolué positivement pour l'ensemble des Français. Les calculs à
partir d'indices qui ne relèvent pas d'une approche internationalement reconnue
contribuent à troubler le message. Ce que vous devez retenir, c'est que le
pouvoir d'achat des Français a augmenté, en moyenne, de 1,2 % l'année dernière.
(Protestations sur les bancs du groupe socialiste et du
groupe des député-e-s communistes et républicains.)
M.
Maxime Gremetz. Non, il a baissé !
M. le ministre de l'économie, des
finances et de l'industrie. Il n'y a aucune raison qu'il n'en soit pas
de même cette année, compte tenu de l'amélioration de la production et de la
productivité qui découleront des tendances que vous venez de rappeler. Donc,
l'année 2004 s'annonce heureusement plus favorable que celle que nous venons de
quitter,...
Mme Martine David. C'est
de l'autosatisfaction !
M. le ministre de l'économie, des
finances et de l'industrie. ... je pense que les Français s'en rendront
compte très rapidement. (Applaudissements sur les bancs
du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)