FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 1182  de  M.   Gest Alain ( Union pour un Mouvement Populaire - Somme ) QG
Ministère interrogé :  économie
Ministère attributaire :  économie
Question publiée au JO le :  25/02/2004  page : 
Réponse publiée au JO le :  25/02/2004  page :  1816
Rubrique :  politique économique
Tête d'analyse :  croissance
Analyse :  perspectives
DEBAT :

SITUATION ÉCONOMIQUE ET SOCIALE

    M. le président. La parole est à M. Alain Gest, pour le groupe UMP.
    M. Alain Gest. Monsieur le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, tous les indicateurs économiques qui nous parviennent ces derniers temps laissent à penser qu'effectivement, comme le Gouvernement s'y était engagé et l'avait annoncé, nous sommes sur le chemin de la reprise économique. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
    M. Jacques Desallangre. Avec plus de chômeurs et plus de RMIstes !
    M. Alain Gest. Premier élément, la croissance est revenue, au second semestre de 2003, à un rythme de 2 %, c'est-à-dire légèrement supérieur aux prévisions qui ont servi de base au montage du budget de l'Etat pour 2004.
    Deuxième élément, les chefs d'entreprise semblent avoir retrouvé un certain moral,...
    M. Jacques Desallangre. Pas les ouvriers !
    M. Alain Gest. ... comme en témoignent leurs prévisions d'investissement, en hausse de 5 % pour 2004. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
    M. Bernard Roman. Ils déménagent les machines la nuit !
    M. Albert Facon. Ils partent en Suisse !
    M. Alain Gest. Troisième élément, le mouvement de création d'entreprises se poursuit : avec 18 000 créations d'entreprises au mois de janvier, nous sommes toujours sur le rythme de 200 000 créations d'entreprises sur lequel le Gouvernement s'est engagé.
    Enfin, ce matin, nous avons appris la hausse de 2 % au mois de janvier de la consommation des ménages.
    Mme Martine David. Evidemment, il y a eu les soldes !
    M. Alain Gest. Le moral et la confiance des ménages semblent donc également revenir. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
    Je sais bien que cela vous dérange, mais c'est la réalité. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. - Protestations sur les bancs du groupe socialiste.)
    Néanmoins, les Françaises et les Français ont parfois le sentiment que la conjoncture défavorable de 2003 pèse encore sur leur pouvoir d'achat et ils restent les yeux rivés sur les chiffres du chômage.
    Monsieur le ministre, pourriez-vous nous préciser, à partir des indicateurs qui nous parviennent, comment vous envisagez le pouvoir d'achat et surtout la situation de l'emploi en 2004 pour l'ensemble des Françaises et des Français ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
    M. le président. La parole est à M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
    M. Francis Mer, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Monsieur Gest, en effet, les chiffres évoluent dans le bon sens. (« Oh ! » sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
    M. Jacques Desallangre. Et ceux du chômage ?
    M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Tout le monde peut en être satisfait, personne ne s'en arrogeant le mérite. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
    Mme Martine David. Le chômage est dramatique !
    M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Cette évolution s'est déjà traduite par une stabilisation du nombre d'emplois et donc du chômage.
    Mme Martine David. Ce n'est pas vrai !
    M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Nous savons que, sur les quatre derniers mois, celui-ci s'est stabilisé aux alentours de 9,6-9,7 % de la population active.
    Mme Martine David. Ce n'est pas possible de dire des choses pareilles !
    M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. De même, la courbe de l'emploi est redevenue positive à partir du mois de novembre.
    Ces éléments permettent de prévoir un retour progressif de la croissance, même si ce n'est pas l'euphorie. L'Europe semble connaître la même évolution, ce qui fait que nous pouvons escompter, après une stabilisation du chômage au niveau relativement élevé que nous connaissons actuellement, un début de baisse.
    M. Claude Bartolone. Ça va plus vite pour les restaurateurs !
    M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Nous avions craint à un certain moment, y compris dans cet hémicycle, que le chiffre symbolique de 10 % ne soit de nouveau atteint. Je crois pouvoir dire aujourd'hui que ce ne sera pas le cas.
    M. Jean-Christophe Lagarde. Attention !
    M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Après s'être maintenu à un niveau stable en ce début d'année, le chômage devrait commencer à baisser,...
    M. Albert Facon. Comment pouvez-vous dire ça ?
    M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. ... notamment grâce aux mesures que nous avons décidées permettant le départ à la retraite dès cette année, après quarante ans de bons et loyaux services, des personnes qui ont commencé à travailler à quatorze, quinze ou seize ans.
    M. André Chassaigne. Combien sont-elles ?
    M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. En ce qui concerne le pouvoir d'achat, il a l'année dernière évolué positivement pour l'ensemble des Français. Les calculs à partir d'indices qui ne relèvent pas d'une approche internationalement reconnue contribuent à troubler le message. Ce que vous devez retenir, c'est que le pouvoir d'achat des Français a augmenté, en moyenne, de 1,2 % l'année dernière. (Protestations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
    M. Maxime Gremetz. Non, il a baissé !
    M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Il n'y a aucune raison qu'il n'en soit pas de même cette année, compte tenu de l'amélioration de la production et de la productivité qui découleront des tendances que vous venez de rappeler. Donc, l'année 2004 s'annonce heureusement plus favorable que celle que nous venons de quitter,...
    Mme Martine David. C'est de l'autosatisfaction !
    M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. ... je pense que les Français s'en rendront compte très rapidement. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)

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