PLAN DE REDRESSEMENT DE LA SÉCURITÉ
SOCIALE
M. le président. La parole
est à M. Gérard Bapt.
M. Gérard Bapt. Monsieur
le président, M. Roman a été scandalisé par la réponse de
Mme Versini,...
M. le président. Qu'il
soit scandalisé en silence !
M. Gérard Bapt. ... qui
nous a parlé des enfants pauvres et des mamans seules alors que le Gouvernement
veut diminuer l'API pour les mères allocataires ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du
groupe des député-e-s communistes et républicains.)
Monsieur le Premier ministre, après
avoir perdu un an malgré le déficit, qualifié d'« abyssal », de la sécurité
sociale (Protestations sur les bancs du groupe de
l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Union pour la démocratie
française) et face à la perspective d'un déficit historique de
49 milliards d'euros à la fin de cette année, alors que la sécurité sociale
était en équilibre à la fin de 2001 (Applaudissements
sur les bancs du groupe socialiste. - Exclamations sur les bancs du groupe
de l'Union pour un mouvement populaire), le Gouvernement a commencé une
série de consultations des partenaires sociaux et teste les uns ou les autres
sur un certain nombre de mesures ; mais le plan d'ensemble ne serait présenté
qu'après les prochaines élections.
Or Le
Parisien a révélé hier votre plan d'économies : instauration d'un forfait, à
la charge de l'assuré, par boîte de médicaments et par ordonnance ; relèvement
de la CSG sur les revenus de remplacement, à la charge des chômeurs et des
retraités ; réforme du régime de l'arrêt maladie dans le secteur public avec
création d'un délai de carence de trois jours pour les fonctionnaires ; nouveaux
déremboursements de médicaments ; mesures concernant l'encadrement de la liberté
d'installation. Ainsi mises en perspective, ces mesures, et sans doute aussi
celles qui ne sont pas encore connues, constituent un plan d'ensemble visant
globalement à transférer une part plus importante des dépenses de santé à la
charge des Français, ce qui affectera une fois de plus les plus modestes.
Il serait inconcevable, monsieur le
Premier ministre, que ce plan soit adopté par ordonnance et ne soit pas discuté
au Parlement ! Et il serait inacceptable que ce plan, qui existe déjà dans les
cartons des ministères, ne soit annoncé qu'après les élections ! Lorsqu'il
s'agit d'accorder 1,5 milliard d'euros d'exonérations de charges sociales
au secteur de la restauration, vous savez le faire avant les élections ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe
socialiste.) Allez-vous donc aussi, monsieur le Premier ministre, annoncer
le plan de redressement de la sécurité sociale avant les élections ? Puisqu'il
est prêt, publiez-le, pour que les Français puissent en juger ! (Applaudissements sur les bancs du groupe
socialiste.)
M. le président. La parole
est à M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes
handicapées.
M. Jean-François Mattei, ministre de la santé, de la famille et des
personnes handicapées. Monsieur le député, vous m'interrogez pour savoir
s'il y a un plan secret du Gouvernement pour l'assurance maladie. Cette question
pourrait prêter à polémique, mais je ne vais pas m'y engager, car ce n'est pas
notre conception de la concertation et du dialogue social. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour
un mouvement populaire.)
Il
n'y a évidemment pas de plan secret ! Bien sûr, le Gouvernement a déjà défini
clairement les critères sur lesquels il souhaite se fonder pour réformer
l'assurance maladie obligatoire, universelle, solidaire, juste, avec un égal
accès aux soins et la qualité des soins comme principal régulateur. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour
un mouvement populaire.) Bien sûr, le Gouvernement a désormais un canevas
pour ses entretiens (Exclamations sur les bancs du
groupe socialiste), à partir des propositions du Haut Conseil, à savoir une
réorganisation de l'offre de soins, une prise en charge fondée sur la qualité et
l'efficience. Ce sont les propositions du Haut Conseil, validées par tout le
monde, y compris par vous.
Bien
sûr, monsieur Bapt, ces sujets sont abordés, ainsi que bien d'autres d'ailleurs,
au cours de mes entretiens avec les cinquante-sept délégations de partenaires
sociaux, professionnels de la santé, usagers, caisses d'assurance obligatoire ou
complémentaire. Tout est transparent...
M. François Hollande. Non
!
M. le ministre de la santé, de la
famille et des personnes handicapées. ... au travers des déclarations
de nos partenaires. C'est cela la concertation ! C'est cela le dialogue !
Monsieur Bapt, il faut du temps. Tout le monde est au travail et j'espère que
vous aussi ! (Applaudissements sur les bancs du groupe
de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Union pour la démocratie
française.)